Les lampions se sont éteints hier dimanche sur les travaux de la Conférence d’entente nationale. Si l’exercice a vu les fils et filles du pays échanger entre eux avec franchise, lucidité et responsabilité, il aura surtout été l’occasion de traiter les causes de la crise ayant ébranlé tout le pays et de proposer des pistes de solutions à travers plusieurs recommandations qui se signalent par leur pertinence.
En échos à ces voix qui ont fait remonter les réalités du Mali profond, le Président de la république, Ibrahim Boubacar KEITA, s’est engagé à prendre dans un plus bref délai des mesures qui permettront de capitaliser les attentes et les espérances exprimées par les participants.
La conférence d’entente nationale, sensée contribuer à la restauration de la paix, à la reconquête de l’unité et à la réussite de la réconciliation nationale, aura été une grande réussite tant par la qualité des participants que par les décisions et les recommandations qui sont issues des travaux de ladite rencontre. Laquelle a été, certes passionnante, mais n’a jamais dévié de son objectif: laver le linge en famille. Durant une semaine, que de voix ont raisonné ; que de colère, de dépit, du désarroi et de ressentiment ont été exprimés ; que de critiques, d’interpellations et de condamnations ont été faites, soit pour réclamer avec insistance l’amélioration de la gouvernance dans le pays ; soit pour demander plus d’attention de la part des décideurs dont les propos sont souvent inaudibles et des décisions incompréhensibles.
Mais, tous ont unanimement annoncé que le Mali, notre chère patrie, qui vient de loin, que cette vielle Nation, qui fut pendant que d’autres n’étaient pas, doit demeurer intact et que notre vivre-ensemble reste notre plus grande assurance de repartir de l’avant.
Voilà pourquoi, prenant avec responsabilité les recommandations qui se sont signalées par leur pertinence, le Président IBK a rassuré les participants que suite sera donné à leurs préoccupations et à leurs attentes, exprimées aux termes de cette CEN. De ce fait, le chef de l’Etat s’est engagé, à son tour, à prendre sous peu des décisions qui permettront de capitaliser au mieux les différentes recommandations.
L’une des mesures annoncées par le président IBK est la vulgarisation des éléments constitutifs de la Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale qui vont faire l’objet d’une très large diffusion auprès des populations résidant sur l’ensemble du territoire national, de nos compatriotes réfugiés et la diaspora malienne.
De la précision faite par le locataire de Koulouba, il ne s’agit pas de rouvrir les débats sur les thèmes traités lors de la Conférence.
Mais, il s’agit tout simplement de soumettre les recommandations de celle-ci à l’éventail le plus large de citoyens maliens. Cela afin d’enregistrer leurs remarques, critiques et propositions.
Cette démarche, qui se veut encore plus inclusive, a pour objectif d’avoir l’adhésion de l’ensemble de la composante malienne autour de la Charte.
Conscient que le temps presse et que les urgences s’accumulent, le Président IBK entend faire participer tous les fils du pays dans l’édification d’un Mali nouveau. Convaincu qu’il est possible de concilier l’impératif de l’inclusivité et la nécessité d’avancer vite et bien, IBK, qui se veut rassurant, a annoncé prendre le temps qu’il faut en vue de proposer les recommandations à la réflexion à d’autres intelligences maliennes, notamment celles qui auraient aimé être présents à la conférence, mais que le format de celle-ci n’a pas permis d’inviter ou encore à celles qui au niveau le plus modeste cultivent le souci du pays.
« L’heure est trop grave et les enjeux sont trop importants pour que nous ne fassions pas l’effort de convier tous les membres de la grande famille malienne à parfaire les conclusions de la Conférence », a insisté le chef de l’Etat dans son discours de clôture.
Autre promesse, autre engagement du président de la République. La mise en place d’un Comité d’experts de sage qui sera chargé d’aider le pays et les autorités à voir plus clair dans deux dossiers: le centre du Mali et la question de l’Azawad sur laquelle il n’y a pas eu d’accord au cours des travaux de la conférence. Mais le Président IBK a rappelé au moins quelques points qu’on ne pourrait plus mettre en cause dorénavant.
« D’abord que cette appellation ne saurait couvrir une prétention territoriale d’une certaine dimension. Qu’en plus, elle n’a pas une connotation politique si tentée que l’accord pour la paix et la réconciliation est désormais un acquis. Il n’est plus question que l’intégrité du territoire national puisse être remise en cause par qui que ce soit. Par contre, tout ce qui peut être fait en matière de gouvernance au plan interne pour que le vivre-ensemble soit le plus facile se fera », a promis le chef de l’Etat.
Par Mohamed D. DIAWARA