Mise en œuvre de l’accord : Moussa Mara critique le gouvernement

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L’ancien Premier ministre,  Moussa Mara, ne manque d’occasion de porter son jugement sur la situation au Mali. De passage à Paris, le président du parti Yelema”  a fustigé le manque du leadership de l’état, disons du gouvernement dans la mise en œuvre de l’Accord de paix. C’était dans une interview accordée à nos confrères de Paris Match. Morceaux choisis !

Pour l’ancien chef du gouvernement, « la situation sécuritaire dans notre pays est volatile et se situe à un niveau alarmant. Partout sur le territoire, notamment au nord et au centre, les citoyens vivent dans une relative psychose, ce qui fait de l’insécurité, aujourd’hui, la première préoccupation des Maliens, y compris de la diaspora qui nous interpelle à chaque fois qu’elle a l’occasion de s’adresser à un responsable public. Cela vient de m’arriver ici-même à Paris ».

Moussa Mara fustige que « les conflits communautaires et socioprofessionnels sont quelques fois décrits à tort comme des guerres interethniques. On a tort d’assimiler leurs activités à leurs origines ethniques. Les peuhls sont souvent éleveurs et les bambaras des travailleurs de la terre. La plupart des tensions entre ces groupes s’expliquent par les problèmes d’accès aux terres entre éleveurs et agriculteurs. On a tort de les réduire à des conflits entre bambaras et peuhls. Cela étant dit, le risque de dérapages voire de débordements vers des conflits intercommunautaires existe. Il est stimulé par l’accroissement des affrontements, des revanches liées à des différends de plusieurs décennies, des représailles consécutives à des attaques terroristes imputées à un groupe donné… Prenons-en garde ».

L’Etat a déserté de pans entiers du territoire

Il justifie la  recrudescence de la violence au  centre du pays «  d’abord le facteur du recul de l’Etat qui a déserté de pans entiers du territoire dans ces zones où l’accès est difficile avec une grande présence d’eau. Il y a ensuite la circulation des armes, une escalade qui se traduit par la course aux armements afin de se protéger. Il y a également la persistance du banditisme et du terrorisme islamiste, du fait de l’existence dans la zone de leaders radicaux. La stigmatisation liée aux attaques terroristes, les problèmes relatifs à la coexistence difficile et belligène entre les pasteurs et les sédentaires, les éleveurs et les agriculteurs dans un cadre où il n’y a pas de régulateur officiel, ni d’intercesseurs traditionnels, tout cela crée les conditions de confrontations. Il y a enfin une grande paupérisation des populations, comme ailleurs au Mali, qui les fragilise et facilite la criminalisation de la zone mais aussi le développement d’idéologies extrémistes ».

Recul de l’Etat

Réagissant au  rapport de l’agence des Nations Unies au Mali (Ocha-Mali) plus de 700 écoles ont fermé entre Kidal et Ségou, l’ancien PM trouve que « c’est l’une des illustrations les plus dommageables de ce recul de l’Etat. Lorsque nos forces de sécurité quittent des positions, elles laissent derrière elles des territoires désertés entrainant dans leur sillage le départ de l’administration, des collectivités territoriales, de la justice, des écoles et des centres de santé. Cela n’est pas acceptable. L’Etat doit accroitre ses efforts pour assurer sa présence sur le territoire. Il doit faire de la réouverture des écoles une priorité. La souveraineté, c’est d’abord le contrôle étatique à l’intérieur des frontières et ensuite la fourniture de services aux populations partout où ils se trouvent sur le territoire ».

Deux ans après la signature des accords d’Alger, moins de 10% du chemin a été parcouru.

Moussa Mara rappelle que « la question des autorités intérimaires à l’origine est marginale. Tachons de distinguer l’essentiel de l’accessoire. L’essentiel c’est le retour de l’administration partout sur le territoire dans le sillage du redéploiement de l’armée. Cela favorisera le retour des réfugiés et le redémarrage des activités socio-économiques. Cela implique aussi le désarmement des milices, leur réinsertion et l’organisation d’élections. Tout cela dans un délai de deux ans environ. Presque deux ans après la signature des accords d’Alger, moins de 10% du chemin a été parcouru. Pire: l’ordre des choses a été inversé, les acteurs de la mise en œuvre de l’accord s’enlisent dans des débats peu productifs. L’Etat est en grand retard dans la conduite des reformes, le désarmement n’a pas commencé, le redéploiement de l’administration non plus. Les groupes armés et les autorités intérimaires se partagent le pouvoir. Il n’est pas étonnant que les populations reprouvent la mise en place de ces autorités là où elles estiment n’avoir pas été associées, surtout quand les leaders nommés ne sont pas représentatifs. Il faut sortir de cette situation en se fixant des objectifs délimités dans le temps et en entrainant les acteurs sur l’essentiel. C’est l’Etat qui doit exercer le leadership dans la mise en œuvre de l’accord de paix. C’est le seul moyen d’avancer tout en permettant d’indexer les acteurs de mauvaise foi, fort nombreux, n’ayant pas intérêt à la paix et soucieux de faire durer ce processus et les avantages qu’ils tirent de la situation chaotique actuelle ».

Le désarmement avance péniblement

À propos du  désarmement des ex rebelles et du retour des réfugiés, le candidat à la mairie du district de Bamako dénonce que «  le désarmement avance péniblement. Les camps destinés à recevoir les combattants, à désarmer, ont été construits dans leur majorité. Il reste à les identifier, répertorier et stocker les armes, déterminer leurs destinations et dans un délai court (trois mois) les orienter vers leurs destinations finales. Ce processus doit démarrer car la commission en charge de cette tâche a été mise en place il y a deux mois ! On aurait pu la mettre en place plutôt comme la plupart des actions réalisées récemment. Espérons que les choses avancent maintenant. Mais sans objectifs claires, sans calendrier, sans définition univoque des tâches et des responsabilités et monitoring serré du dispositif, on ne pourra pas avancer de manière décisive. Quant au retour des réfugiés, c’est la résultante de l’avancée de la sécurité sur le terrain. Quand les foires et marchés commenceront à fonctionner normalement, quand les gens pourront voyager pour commercer, rendre visite à leurs proches, quand les investissements dans l’agriculture, les infrastructures ou l’agro-industrie pourront être engagés… les réfugiés reviendront. Personne n’est heureux loin de chez lui, même pris en charge ! ».

Pas de prédiction sur l’avenir politique d’IBK

Pour lui, il y a « deux perspectives : la plus heureuse est la reprise en main déterminée du processus de paix par l’Etat. Il doit jouer le rôle de moteur pour les autres acteurs, y compris la communauté internationale. Cela obligera les groupes armés à suivre le mouvement et à accompagner l’Etat, ceux d’entre eux qui sont de mauvaise foi seront rapidement démasqués et mis de côté ! Il y a la seconde perspective, celle des petits pas et du « tango macabre ». Elle correspond à une avancée timide sur un chantier suivi par un recul sur un autre chantier, enlisant le processus et maintenant l’insécurité et la volatilité de la situation, laissant perdurer le terrorisme et les trafics (drogue, armes, êtres humains…) qui alimentent l’insécurité et maintiennent ainsi une bonne partie de notre territoire dans une situation d’entre deux, ni en guerre ni en paix. Cela arrangerait les seigneurs de guerre dont de nombreux leaders rebelles et, peut-être, certains acteurs étatiques! Cette situation peut lasser les Maliens mais aussi les soutiens internationaux, entrainer le retrait de certains d’entre eux, annuler les projets d’investissements structurants indispensables à l’essor de notre pays. Elle peut déboucher sur une crise majeure. Il appartient à l’Etat de choisir laquelle de ces deux directions il doit prendre ! La récente orientation donnée par le chef de l’Etat au Gouvernement mis en place au début du mois d’avril est un signe positif à concrétiser rapidement ».

Interrogé sur  l’avenir politique du président IBK, l’ancien Premier ministre dira ceci : « Il ne m’appartient pas de faire des prédictions d’avenir politique pour le président IBK. Cependant, comme dans tous les pays au monde, l’avenir politique d’IBK comme celui de Moussa Mara appartient au peuple malien ».

Rassemblés par MD

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15 COMMENTAIRES

  1. Bref,
    je ne suis partisan de personne mais Mr. Mara marque des points.
    1- comment 1 PM peut se rendre a x, y ou z endroit de son gue sans l’accord du president et certaines ministers? je ne veux pas non plus l’avocat du diable. Ces politicards sont tous pareils mais x est un peu pire que . lolllllll loloollllll.
    2- pourquoi le gouvernement ne sort pas pour clarifier les choses a son peuple quand il y a des demissions, des remaniements, etc….?
    3- pourquoi chaque semaine des soldats sont morts et pas un seul communique de notre sale chef d’état et son gouvernement pour nous faire un bilan?
    etc etc etc…..
    4- quand la derniere fois le gouvernement et son griot sont apparus sur nos chaines teles et radios pour Nous rendre des comptes.
    Ladji le chef super-hyper vsmpire par en arabie saoudite pour imra et des affaires. Point… C’est tout. Quels culots nos dirigenats ont face a Nous le Peuple!!!!!!!
    Alors qu’ils Nous doivent des comptes chaque jour.
    Mais un peuple con, lache, parreusseux, se remettant a Alah no do a chaque fois aloes c’est Nous memes c’est extremement grave.
    Et plein d’autreje peuxciter……………..
    A suivre

  2. Si c’était pour jauger ta popularité, je crois que tu es bien servi. Un Malien, un vrai, se serait tu pour longtemps après l’aventure insensée que tu as menée à Kidal suivie de gros mensonges indignes d’un “Hôron”. Décidément tu ne vois pas l’œil de CAEN qui darde sur toi. Si tu as un petit respect pour les Maliens il faut te taire; conseil d’ami.

  3. Mara et IBK partagent la responsabilité de la perte de crédibilité du Mali et des vies humaines du désatre de Kidal

    Mara doit la fermer définitivement pour ne pas remuer le couteau dans la plaie des maliens qui ont perdu des dizaines de concitoyens, du matériel militaire coûteux et toute crédibilité au point de signer un accord plus désastreux que sa visite à Kidal.

    Moussa et IBK doivent être assurés qu’ils seront jugés et punis le jour où le Mali en aura l’occasion.

  4. Pourtant MARA est aussi comptable de la gestion calamiteuse d’IBK. Il est mal placé pour critiquer le régime en place.

  5. Moussa Marra est complètement disqualifié pour porter un jugement quelconque sur le gouvernement ou sur I.B.K malgré leur incompétence. Il a pris une part active à l’échec de l’incapable Président qui a enfoncé le Mali d’avantage dans les profondeurs de la misère et la pauvreté. Tous pareils, Marra comme comme I.B.K. Il doit avoir sur la conscience, si tel est qu’il en a, la mort de plus cent trente de nos compatriotes, et ce connard a le culot de prétendre diriger un jour ce pays. Qu’il aille se faire foutre. Il croit que les Maliens ont la conscience au talon comme lui? Avoir toutes ces morts sur la conscience et pouvoir dormir tranquille, c’est vraiment du sadisme. Il faut être au Mali pour que des salauds comme ceux-là échappent à la justice, comme si l’impunité lui était garantie. Ce qui se justifie aisément, lorsque ceux qui ont osé détourner 109 milliards se promènent allègrement dans les rues de Bamako, on comprend la nature de ceux qui nous gouvernent. Comme si le Mali était réduit à n’être diriger que par de minables voleurs. Y’ a de quoi avoir le dégoût des hommes politiques Maliens, tous des pourris ces charognards!

  6. M. J. Mara “Je démissionnerai pas . NTé n’té n’té ta yorossi” . Allahou akbar. (Pour rappelle)
    Je suis parfaitement d’accord avec vous mais tu dois aussi assumer ta part de responsabilité dans l’ échec du régime d’IBK. De là tu seras honnête avec les maliens.

  7. Moussa Joseph, souviens-toi que tu as ete l’acteur principal de l’echec du Mali au Nord du pays, tu as demontre par ton immaturite que tu peux donner le Mali a ses enemis et tu as mis l’armee Malienne et le gouvernement Malien sur leurs genoux devant les Jihadistes et separationistes, An ta Yafa, si IBK par ignorance t’a choisi comme Premier Ministre et toi par immaturite a fait perdre au Mali le nord de son territoire, aucun d’entre vous n’a un avenir politique car le peuple Malien n’a pas la memoire aussi courte comme tu le penses. Allah ne dort pas

      • je suis totalement d’accord avec vous .Ce Moussa mara La doit se taire et pour toujours .des maliens le 15 mai 2014 sont mort a cause de lui .

  8. la France Judeo Arabe a recrute les afro-arabes comme mercenaires pour pereniser la colonisation des terres au desous du sahara…
    ne soyez pas dupe: la situation actuelle est une coalition entre judeo-arabe pour continuer a piller et a esclavagiser!
    CESSEZ DE PRIER AU DIEUX DES JUDEO ARABES ET RETOURNEZ A VOS CULTURES MILLENAIRES POLITHEISTES CAR LE MONOTHEISME=ESCLAVAGE!

  9. Mara le grand Menteur quand il était PM est il arrive a résoudre le problème si ce n’est de complique d’avantage ….durant les 9 mois de Mara à la primature c’était le blocage dans tout les secteurs de la vie en témoigne la grève de l’UNTM et des commerçants à son temps , s’agissant de la situation sécuritaire il avait un accalmie au Nord avec l’arrive de IBK au pouvoir mais hélas en Mai 2014 Mara obsédé par sa publicité force a mis du Feu au Nord par sa déclaration de Guerre sans permettre à l’Armée malienne de se prépare car une guerre se prépare …..Partout au Monde l’Armée se prépare au secret mais avec Mara 1er ministre par accident tout est expose dans les medias même le nombre de militaire qui devait etre envoyé à Kidal question de faire sa publicité force l’Erreur de Mara a permit aux rebelles de se préparer par conséquence et emporte la victoire ……Maintenant Mara fait la grande Guelle (bouche) , mara attention les maliens ont la Tête

  10. Si l’état ne fait rien selon lui pour la mise en place de l’accord alors qu’il vienne nous montrer ce qu’on doit faire. Tu nous as fait perdre Kidal par ton impolitesse et ton acharnement et Monsieur accuse l’état. Une crise ne se résout pas en coup de claque de doigt.
    Encore Mara montre sa mauvaise foi pour avoir l’estime des maliens. C’est les nuls qui se font passer pour les messies. Pitié pour notre pauvres Mali.

  11. … ” Les groupes armés et les autorités intérimaires se partagent le pouvoir. Il n’est pas étonnant que les populations reprouvent la mise en place de ces autorités là où elles estiment n’avoir pas été associées, surtout quand les leaders nommés ne sont pas représentatifs… ” … /// …
    :
    Les groupes armés se sont imposés aux Autorités Maliennes…, parce que la Communauté internationale elle même a la frousse. Les Acteurs de la Communauté internationale qui interviennent au MALI, sont eux aussi impressionnés, voir terrorisés par le pouvoir des armes, les attentats, les menaces les intimidations. Quand les Gens ont peur, ils acceptent tout et n’importe quoi, même ce qui les met en péril… Parce que, en cédant aux dictats des groupes armés séparatistes manipulés par de puissances étrangères, on espère avoir la paix et la tranquillité. Or, plus des gens malintentionnés savent que vous avez peur d’eux, plus exigeront de vous…, pour finir par faire de vous leurs esclaves… !
    Les Gens, la Communauté internationale ont peur des groupes armés au MALI et ailleurs, parce que ces tueurs donnent l’impression de n’avoir rien à perdre, et tout à gagner. Alors, parce qu’on espère la paix en retour, on leur cède tout… ?

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