Sur le terrain des reformes, le Chef de l’Etat veut rouler à une vitesse de fusée. La fin de son mandat approche et que les reformes s’égrènent. Et en dépit des tollés suscités ça et là, rien ne semble arrêter ATT. Il l’a annoncé le 21 septembre dernier lors de son adresse à la nation.
Dans son discours à la nation, il a réitéré son choix de faire de la fin de son mandat celui des reformes. Beaucoup croyaient que c’était du bluff et qu’il allait finir par jeter le manche après qu’une frange de la population s’oppose à ces idées. Mais c’est mal connaître l’enfant de Mopti. On se rappelle, lors de son premier mandat, ATT avait annoncé beaucoup de reformes avant de finir, dépité, par ranger d’autres au placard. Mais cette fois-ci, le Chef de l’Etat semble bien décidé à mettre en œuvre ses reformes. Depuis le début de son second quinquennat, ATT multiplie les reformes et initiatives. Après l’initiative riz, la loi d’orientation agricole, …De grandes reformes ont été envoyées à l’Assemblée nationale. Il s’agit du code de la famille et des projets de loi sur la révision de la constitution. Celle-ci n’a même pas attendu d’être votée avant de susciter l’émoi des syndicalistes. Si sur ce sujet, le gouvernement, par la voix d’un ministre a semblé marquer un recul, le vote en procédure d’urgence de la loi référendaire est consommé.
Question de majorité parlementaire
Une seule question est sur les lèvres de maints maliens. Pourquoi ATT est si pressé?
Selon des spécialistes, les reformes entreprises ne sont pas si mauvaises que ça. Seulement, la précipitation avec laquelle elles sont conduites peut bien être un handicap à leur efficacité. « Si les députés avaient eu plus de temps, ils auraient mieux nettoyé cette loi pour lui donner une plus grande efficacité dans l’application », déclare un spécialiste des reformes. « Les reformes demandent un temps assez souvent long et en voulant trop forcer, on risque de susciter une contestation populaire », ajoute-t-il. A Koulouba, le président ATT a une autre explication à ses précipitations. Et celle-ci lui vient tout droit de l’Assemblée nationale. En effet, depuis le second mandat du président, ATT a conforté son poids politique au niveau de l’Assemblée nationale. Car avec la majorité des députés, il peut oser à l’audace, tout en sachant qu’au niveau de l’hémicycle, ses disciples sont prêts à lui faire allégeance sans difficulté aucune.
Paul N’guessan
Référendum et élections générales de 2012
Le P.M lance un S.O.S. depuis l’ONU
Les partenaires au développement du Mali sont formels : pas d’argent pour la tenue des élections générales de 2012au Mali. Du coup, le président ATT mélange les pédales et conduit seul le pays face à l’organisation du référendum et des élections générales de 2012. Toute chose qui incite le premier ministre Mme Sidibé Mariam Kaïdama Cissé à lancé un S.O.S la communauté internationale.
«Je voudrais, du haut de cette tribune, inviter solennellement la Communauté internationale ainsi que les partenaires au développement à appuyer le processus électoral en cours et à accompagner nos efforts visant à relever le défi de l’organisation des élections libres, transparentes et démocratiques ». Voilà en substance le cri de cœur du premier ministre malien Mariam Kaidama CISSE lors de son intervention à la tribune de l’ONU le vendredi 23 septembre dernier.
En effet, le Mali est parmi les pays stables et dont le budget des élections générales de 2012 devrait être programmé par le gouvernement dans le temps et dans l’espace. Cette position fait de lui un pays n’ayant pas besoin d’une aide financière pour tenir les élections de 2012.
Mais le fait que le gouvernement n’a pas voulu tenir les élections avec les fichiers issus du Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC) est l’un des points qui a découragé bon nombre de partenaires qui voyaient enfin un fichier électoral fiable au Mali de fermer le robinet à sous. L’autre point est la tenue du referendum pour les reformes constitutionnelles. Certains partenaires au développement du Mali, voit mal, un pays confronté aux défis surtout financier pour l’organisation des élections générales de 2012 se lancé dans une autre dépense pour les reformes constitutionnels. La grande question qui se pose aujourd’hui, est de savoir pourquoi un président sortant entreprend des reformes qui ont tendance à donner un grand pouvoir au futur président ?
Il est clair qu’un président élus au suffrage universel a un grand poids dans la politique du pays, mais à quoi bon de lui donner plus de marge dans ses actions à la tête du pays?
L’autre point critique est le choix de l’opposition du camp de la majorité. Il est difficile de comprendre l’acte du gouvernement de prendre en compte dans le bureau de la CENI une opposition issue de la majorité et écarté l’opposition radicale du groupement dont fait partie le parti SADI du Dr Oumar Mariko.
Autant de manœuvres et de fausses notes qui diminuent les chances du président ATT de bénéficier du soutien financier des partenaires pour les élections générales de 2012.
ATT compte sur son remède miracle
Avec une rétention de 24% sur les budgets des services de l’Administration d’Etat, Koulouba compte non seulement tenir les élections générales de 2012 au Mali, mais surtout le référendum constitutionnel. Coûte que coûte. Et quoiqu’il en coûte. Pour cette raison ATT ne compte que sur son remède miracle : 32,512 milliards de FCFA pour l’organisation du referendum et les élections générale de 2012. Cette somme sera distribuée entre la CENI, la délégation générale aux élections (DGE), la Cours constitutionnelle, le Comité nationale de l’égal accès aux médias d’Etat et le conseil supérieur de la communication ainsi que les départements ministériels impliqués. En tout cas, le Mali pendant ces dix dernières années est dans le collimateur des observateurs. Et les autorités sont dans l’obligation de mener à bien des élections libres et transparentes pour sauver le pays du naufrage ou du moins ce qu’il en reste.
Baba Ahmed