Lors de récentes discussions avec le ministère de l’Administration territoriale par rapport à la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devant superviser les élections générales de 2012, la classe politique n’a pas pu accorder son violon sur la répartition des 10 sièges à elle attribués. Les partis de la majorité se proposent la part du lion, 9 postes et affirment qu’un seul poste doit revenir au parti SADI, reconnu comme seul animateur de l’opposition.
Les partis de l’opposition ne l’attendent pas de cette oreille. L’opposition estime qu’elle n’est pas que parlementaire. Des représentants de partis comme le BARA, l’UNPR réaffirment leur appartenance à l’opposition extraparlementaire. De concert avec le parti SADI de Dr Oumar Mariko, représenté actuellement à l’Assemblée nationale par 3 députés, l’opposition vient d’adresser une correspondance au ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales pour contester cette répartition qui devrait respecter les principes d’équité.
Co-signé par Pr Yoro Diakité du BARA au nom des partis de l’opposition extraparlementaire et par Cheick Oumar Sissoko de SADI, cette correspondance souligne que " la notion d’équité repose sur des valeurs, une éthique et sur la crédibilité " des prochaines élections. " Elle n’a rien à voir avec la représentation proportionnelle des forces qui est l’ordre du quantitatif alors que l’équité repose sur la qualité du système ".
Pour les représentants de l’opposition malienne, " c’est parce qu’il y a déjà un déséquilibre très prononcé des forces politiques avec d’un côté la majorité présidentielle (qui dispose de moyens financiers et logistiques conséquents, une forte influence liée à la gestion du pouvoir) et de l’autre côté, l’opposition (en position très défavorable, ne disposant pas de moyens financiers ni de statut officiel de parti de l’opposition), que l’équité doit intervenir pour assurer et garantir la crédibilité de notre système démocratique ". L’équité introduit, assure Sidi Ongoïba du Comité central du parti SADI, le principe de la discrimination positive en faveur du plus faible pour réduire le déséquilibre des forces.
Ainsi, les représentants des partis de l’opposition réitèrent au ministre chargé de l’organisation des élections, leur " rejet des propositions de répartition des sièges au sein de la CENI ". Ils sollicitent l’implication du ministre pour régler la question en donnant à l’opposition les 5 sièges qui lui reviennent de droit.
La question qui se pose à présent est de savoir si le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, va faire diligence pour que ce cri de coeur de l’opposition soit entendu. Ceci, dans la mesure où certaines formations politiques de la majorité commencent déjà à désigner leurs représentants à la CENI.
Bruno D SEGBEDJI