Mise en place de la Ceni : * ATT veut faire payer à Oumar Mariko son opposition * Un poison nommé Iba N’Diaye

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Jamais la mise en place d’une Commission électorale nationale indépendante n’a soulevé autant d’incertitude sur le processus électoral de notre pays. Et si le gouvernement ne se ressaisit pas à temps, notre pays risque de connaître une seconde crise politique, après celle liée au fiasco électoral du 13 avril 1997, savamment orchestrée par Alpha Oumar Konaré et ses siens pour écarter la majorité de Maliens du jeu électoral afin de faire mains basses sur les maigres richesses du pays.

Dans le blocage de la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante, deux hommes sont montrés du doigt : le président Amadou Toumani Touré (ATT) et Iba N’Diaye, ancien ministre et un des nombreux vices présidents de l’Adema. Le second, par sa surenchère et ses manœuvres dilatoires, est parvenu à renforcer la rancœur du premier qui veut à tout prix faire payer à Oumar Marico son départ du navire consensuel, sinon de la compromission.

Pour rendre comptable l’ensemble de la classe politique de la gestion des affaires de la nation dont il savait qu’elle allait être catastrophique, le président Amadou Toumani Touré a invité les leaders politiques à l’accompagner. Sans connaître les contours de ce qu’on va désormais appeler le consensus, les responsables politiques ont aveuglement répondu à l’appel présidentiel, faisant du coup ATT le seul maître à bord.

Malgré son omniprésence sur la scène politique, le Parti Sadi, membre du gouvernement de 2004 à 2007, est resté fidèle à ses convictions : les critiques. Ces prises de position n’étaient pas appréciées des autres membres du gouvernement dont les partis avaient décidé de faire profil bas sur les dérives du régime, au risque souvent de mécontenter leur électorat. Sauf, s’il s’agissait de chanter les louanges de ATT.

Cet accompagnement aveugle, à n’en pas douter, sera un facteur handicapant dans les futures campagnes qui s’annoncent pour la présidentielle de 2012 et même pour les législatives.

Contrairement aux autres qui continuent à revendiquer les acquis du régime ATT, mais sans vouloir être comptable de ses faiblesses, le Parti Sadi s’est donné une certaine marge de liberté pour aller à la conquête d’un électorat resté sur sa faim par rapport à la satisfaction d’un certain nombre de priorités que ATT avait annoncées en 2002 dans le programme du Parti de la demande sociale et ensuite en 2007, dans le Programme de développement économique et social (PDES).

Les quelques interpellations du député Oumar Marico, par rapport à l’action gouvernementale, ajoutées au refus de son parti d’être membre du dernier gouvernement, ont très certainement contribué à détériorer les rapports avec le pouvoir. Et dès lors, le président Touré garde des dents contre le Parti Sadi.

Selon nos sources, il aurait accepté la proposition de «sa» majorité (9 sièges) contre (1) pour l’opposition fabriquée de toutes pièces par le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales.

L’autre homme, qui se bat comme un beau diable, pour revenir au devant de la scène, après avoir perdu son fauteuil ministériel, est Ibrahim N’Diaye. Il distille des fausses informations pour faire croire à l’opinion malienne que l’opposition est faible et indigne d’avoir les cinq (5) sièges.

Par rapport à la loi électorale qui stipule que les dix (10) sièges sont partagés de façon équitable entre la majorité et l’opposition, il suscite un faux débat autour des mots équité et égalité pour noyer le poisson.

Le président Touré a toujours utilisé la ruse pour arriver à ses fins ; sous-estimant la classe politique, il ne change pas de méthode, marche sur les principes démocratiques et viole toutes les règles pré établies.

Et pour combien de temps encore ?

 

Yoro SOW


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