Dans le cadre de notre dossier sur l’an I du président de la République, le ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby, nous a accordé un entretien. Selon lui, l’année a été placée sous le signe de la normalisation institutionnelle, sociale, militaire, diplomatique ,avec les pays voisins et les bailleurs fonds et de la stabilisation du pays. Il est convaincu qu’après cette première année consacrée à la normalisation et à la stabilisation, le reste du mandat sera consacré au développement et au décollage économique.
D’entrée de jeu, Mahamane Baby a rappelé le contexte dans lequel le président IBK a été porté à la magistrature suprême. “On peut retenir que ce l’an I a été une année difficile. Parce qu’à l’arrivée du président, le pays était quasiment effondré, avec un Etat qui ne tournait plus, une armée qui avait été mise à la déroute, des caisses vides, un tissu social déchiré par des mois de crise, un pays en grande difficulté miné par des années de corruption généralisée.
C’est important de rappeler la situation du pays pour comprendre que cette année été consacrée à la normalisation et à la stabilisation. Une année de normalisation institutionnelle avec la réussite des élections législatives qui sont venues parachever le retour à l’ordre constitutionnel. Ensuite la normalisation au sein de l’armée. A l’époque il y avait une junte qui régnait sur tout. Il y avait presque deux pouvoirs. A partir du mois d’octobre 2013, la junte a été écartée. Normalisation aussi de la diplomatie. A ce sujet, le président a beaucoup voyagé. Certains n’ont pas compris pourquoi. Mais on a compris que cette crise ne pouvait être résolue sans nos voisins. Il fallait donc créer ce lien de confiance avec nos voisins. Il y a eu la normalisation avec les bailleurs de fonds. Au début du mandat, la coopération était arrêtée, elle a été amorcée sous l’impulsion d’IBK avec des décaissements importants sur les promesses faites à Bruxelles. Avec les incompréhensions liées à l’acquisition de l’avion présidentiel, l’aide budgétaire a été suspendue temporairement. Mais le FMI revient en septembre et elle devrait repartir. Comme on le voit donc, l’année a été celle de la normalisation et de la stabilisation du pays” a expliqué le ministre.
Par rapport à l’amélioration des conditions de vie, il soutient que beaucoup a été fait : ” On retient particulièrement que pendant le mois de ramadan il y a eu des mesures de subvention pour maintenir les prix des produits de première nécessité. La viande pour la première fois a été subventionnée. Il y a eu la revalorisation salariale. Les fonctionnaires en général ont vu leur traitement amélioré. Vous savez que lors des négociations avec l’UNTM la plupart des points ont été acceptés, ce qui représente une enveloppe de 75 milliards de FCFA en faveur des travailleurs.
Peut-être que certains Maliens ne voient pas leur condition améliorée mais il faut qu’ilsse rappellent dans quelle condition se trouvait le pays il y a un an. Beaucoup a été fait, mais il reste beaucoup à faire. Le reste du mandat sera consacré au développement et au décollage économique “.
S’agissant du dossier du nord, le ministre porte-parole du gouvernement dira que le Mali est dans une dynamique de paix. ” Le président et le gouvernement ont choisi l’option de la paix par le dialogue. C’est pourquoi, depuis l’investiture du président, plusieurs actes ont été posés». Il a cité la réception des représentants des groupes armés à Koulouba, la tenue des assises du nord et de celles de la décentralisation qui ont regroupé tous les Maliens pour débattre des solutions et des perspectives. La vision du président pour régler définitivement le problème du nord, c’est qu’il faut rapprocher l’administration des citoyens. D’où cette décentralisation renforcée avec la régionalisation. Ensuite il y a eu d’autres actes majeurs à travers des rencontres régionales et locales, la relance de la commission vérité réconciliation, la nomination du haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif pour harmoniser les points de vue avec les pourparlers. Ce qui a été fait. Il y a eu une feuille de route consensuelle signée lors de la première phase des discussions. Le chemin est balisé et il y a de l’espoir que le reste des discussions puissent aboutir à un accord définitif ” conclu le ministre.
Youssouf CAMARA