Ministère de la défense : Tiéman, un mauvais choix

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Tiéman Coulibaly- Pour le chef de la diplomatie malienne, il faut débarrasser définitivement le nord du Mali du fléau terroriste et recréer une économie normale appelée à se substituer à l'économie criminelle qui prospère depuis plusieurs années. Reuters
Tiéman Coulibaly-  Ministre de la Défense et des Anciens combattants
Reuters

Celui-ci vient, en effet, d’être nommé ministre de la Défense et des anciens combattants, à la faveur du dernier remaniement ministériel. Tiéman remplace à ce poste un officier d’expérience, le colonel d’aviation Bah N’Daw.

La nomination de Tiéman à la Défense, a surpris. Dès lors les spéculations vont bon train dans les milieux sécuritaires et politiques de Bamako. Au-delà, des questions se posent sur ce choix d’IBK. Un choix qui parait à la fois inquiet, mal inspiré et irréfléchi. Pourquoi et comment Tiéman  a-t-il été placé à la tête de ce département très stratégique et à un moment où le pays  a besoin d’un homme de trempe pour diriger ce département et remettre l’institution militaire sur les rails? C’est là la question majeure qui revient sans cesse depuis le changement intervenu.

Pour mieux comprendre ces inquiétudes exprimées ça et là, il faut s’intéresser à la personnalité même de Tiéman Ibert Coulibaly, dont la carrière politique au sein de l’UDD, a l’allure d’un héritage. En effet, cette formation politique qu’il dirige et qui a contribué à lui conférer une certaine notoriété, a été créée par son père, Moussa Balla Coulibaly et d’autres compagnons. Mais au fil du temps, et après le retrait du vieux Coulibaly, place a été faite au jeune Tiéman, avec les bénédictions de Papa.

Ambitieux, voire très ambitieux Tiéman Hubert entame un rapprochement (d’intérêt ?) avec des leaders politiques de la place. Parmi eux certains jouissent d’une grande influence.

Outre sa grande ambition, le nouveau ministre de la Défense s’avère un fin-calculateur et un opportuniste fié fié. D’où ses liens avec Dioncounda Traoré, ancien chef d’Etat par intérim. Là, beaucoup de choses ont circulé sur les rapports entre Tiéman Hubert et la famille Traoré. Ce qui pourrait expliquer (pas justifier) le choix de Dioncounda Traoré qui le nomma, ministre des Affaires étrangères, pendant la transition. Après cette période, voilà Tiéman aux cotés de Ibrahim Boubacar Keïta, lors de l’élection présidentielle de 2013, à l’image de beaucoup de politiciens. Ils avaient tous fait leurs calculs…La récompense de Tiéman fut un poste ministériel, celui des domaines de l’Etat et des affaires foncières.

Autre mentor de Tiéman ? C’est Soumeylou Boubèye Maïga, ancien ministre de la Défense et des anciens combattants. Il fut limogé après le désastre militaire de Kidal, en mai 2014.

L’on estime qu’il a une grande influence sur Tiéman qui, en retour, voue à son mentor une considération sans limite. Ceci explique-t-il la nomination de Tiéman Hubert à la Défense ? Cela fait également partie des interrogations posées au sujet de cette nomination controversée. Pour certains, c’est un véritable tour de passe-passe qui, finalement, a abouti à offrir le département de la Défense à un homme comme Tiéman. Ce tour se serait joué entre Bamako et Paris. En effet, il semble que les français auraient tout mis en œuvre pour obtenir le départ de Bah N’Daw qui manifestait son hostilité face à l’éventualité d’une réintégration (au sein de l’armée) des rebelles de Kidal. Or, Paris envisagerait un recrutement massif des éléments du Mnla au sein des forces armées et de sécurité maliennes, à l’issue des pourparlers d’Alger. Pour obtenir cela, faut-il un homme serviable et corvéable à souhait ? Possible.

La Rédaction 

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