En vue de la rencontre de Ouaga II, le BEN du parti de la poignée de mains s’était réuni à son siège pour la démarche à adopter ainsi que les propositions à faire pour ledit sommet. A la suite des discussions fructueuses, le parti qui ne se personnifie à qui que ce soit comme certain parti de la place, a mis en place une commission de rédaction composée de M. Kalilou Samaké, M. Mamadou Diawara et le Ministre Ousmane Oumarou Sidibé.
L’Urd jusqu’à preuve du contraire est un ensemble. C’est un parti où chaque voix compte et où toutes les décisions sont collégiales. Il n’est pas comme certain parti de la place où presque toutes les réunions se tiennent au domicile du saint des saints, l’homme aux multiples visages et langages. Alors, à l’UEMOA pendant des années, le parti a fonctionné sans son candidat Soumaïla Cissé alias Soumi Champion qui n’a jamais voulu influencer une quelconque décision. Loin d’être un dictateur, Soumi se considère comme un élément constitutif du parti. Aujourd’hui en France pour raison de santé, il ne saurait être comme le saint pour dicter sa loi sur le parti jusqu’à pouvoir rédiger des propositions. Le ridicule ne tue plus au Mali. Soulignons que le parti a saisi l’opportunité pour encore souhaiter prompt rétablissement à son candidat à la présidentielle Soumaïla Cissé.
Alors, membre à part entière du FDR, l’Urd a fait ses propositions dont voici le contenu.
Le sommet des Chefs d’Etat réunis à Yamoussoukro sur la crise malienne a permis au Bureau Exécutif National (BEN) d’analyser les conclusions dudit sommet en prévision de la rencontre des forces vives de toute la nation malienne à Ouagadougou.
Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, le Mali est en bute à de profondes crises qui affectent tous les segments :
– Occupation des 2/3 du pays dans les régions du nord par une rébellion armée et d’autres groupes extrémistes, djihadistes et islamistes ;
Cette occupation emportant avec elle le germe de toutes les exactions, violences, viols, destruction de mausolées et d’autres biens culturels avec son lot de crise humanitaire.
– Pillages systématiques des administrations et biens de l’Etat ;
– Les affres de l’embargo et des sanctions économiques imposées par les partenaires ;
– Arrestations arbitraires, enlèvements et agressions physiques sont perpétrés impunément ;
Crise économique, politique sociale et culturelle plongeant le pays dans le désarroi total.
Un gouvernement de transition a été mise en place suivant l’accord cadre du 06 avril 2012 entre le Médiateur (CEDEAO) et le CNRDRE (junte) pour libérer le nord du pays et juguler toutes les crises sous adjacentes au coup d’Etat.
Deux à trois mois après, aucun résultat tangible, aucune lueur d’espoir n’apparaissent à l’horizon.
La CEDEAO et l’Union Africaine auront, dans des conditions d’entraves incroyables, tout mis en œuvre pour le retour à un ordre constitutionnel, pour la sécurisation des institutions et le traitement diligent des brulants problèmes du nord. Ces inlassables efforts n’ont pas encore comblé toutes attentes.
Ouaga 2 se tient dans ce contexte particulier dans lequel inéluctablement les solutions idoines s’imposent.
Les points ci-après sont soulevés par l’URD avec les propositions de sortie de crise.
LIBERATION DU NORD
Depuis le 22 mars 2012 jusqu’à ce jour, le gouvernement de transition n’a posé aucun acte dans l’objectif de la libération du nord du Mali.
Il est donc impératif et urgent de faire appel au déploiement rapide des troupes de la MICEMA et solliciter l’appui de la Communauté internationale.
Les forces armées du Mali seront en première ligne et seront d’un soutien indispensable aux forces étrangères. Cela implique de leur part une réconciliation entre tous les corps d’armée et une réorganisation de l’armée. Pour ce faire, l’implication des notabilités, des anciens des forces de défense et de sécurité, des frères d’arme de la CEDEAO s’avère nécessaire pour que les militaires retrouvent le moral, la sérénité et l’engagement sans faille.
Cela étant, la médiation doit associer toutes les parties aux différentes étapes de la médiation. Cette attitude aura l’avantage de renforcer la confiance entre tous les acteurs.
DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION
Après la formation du Gouvernement, le FDR en a pris acte, en soulignant qu’il ne s’agissait pas d’un gouvernement d’union nationale composé de personnalités consensuelles, en violation de l’article 6, alinéa b de l’accord cadre et qu’il le jugera à l’acte notamment au regard des missions fondamentales et brûlantes de l’heure à savoir :
La défense de l’intégrité du territoire national,
L’assistance aux populations des régions du Nord,
La défense de la Constitution et la sécurisation des institutions,
Le respect des libertés individuelles et collectives,
L’organisation d’élections régulières et transparentes dans des délais raisonnables.
Au vu des résultats à la date d’aujourd’hui, l’URD estime que sur aucun de ces chantiers, le Gouvernement n’a pu montrer des aptitudes à conduire la transition à la satisfaction du peuple malien.
Eu égard aux défis importants, notamment l’aggravation de la situation au Nord, le chaos économique qui menace, la crise de confiance avec les partenaires du Mali, la persistance des violations flagrantes des droits de l’homme, l’URD propose la démission du Premier Ministre et de son Gouvernement et la mise en place d’un Gouvernement d’Union nationale inclusif avec la participation des partis politiques, de la société civile, ainsi que des représentants des forces armées et de sécurité.
DU PREMIER MINISTRE ET DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT
La situation actuelle du Mali impose un Premier ministre et des membres du gouvernement compétents, dynamiques, expérimentés, intègres doublé de patriotisme. Pour ce faire, il importe que le Premier ministre emporte un choix consensuel.
Pleins pouvoirs du Premier Ministre
Il s’agira de demander à la Médiation de clarifier cette notion pour éviter des interprétations préjudiciables à la conduite de la transition.
La sécurisation des institutions
L’occupation de l’Assemblée nationale pendant de longues semaines, et l’agression contre le Président de la République par intérim ont fini par convaincre les plus sceptiques de la nécessité de faire appel à des forces étrangères qui, en collaboration avec nos forces nationales de sécurité seront chargées de sécuriser nos institutions pendant la Transition afin de leur permettre de travailler dans la quiétude.
Enquêtes internationales sur l’agression du professeur Dioncounda Traoré, Président de la République.
Face à l’inaction des autorités sur cette question, nous estimons qu’eu égard à l’extrême gravité de cette agression inqualifiable qui a terni pour longtemps l’image et la crédibilité de notre pays, la seule voie crédible qui reste pour faire la lumière sur cette sordide affaire, est la mise en place d’une commission internationale d’enquête.
Arrestations arbitraires
Face à la persistance des arrestations arbitraires, enlèvements et autres violations des droits de l’homme, il y’a lieu de non seulement demander solennellement d’y mettre un terme, mais aussi d’ouvrir des enquêtes sérieuses sur tous les actes commis et d’engager des procédures vigoureuses pour punir leurs auteurs.
Dans le cadre d’un réarmement moral de l’ensemble des troupes composant les forces de défense et de sécurité, il y a lieu de libérer tous les militaires arrêtés.
FEUILLE DE ROUTE DU NOUVEAU GOUVERNEMENT
La feuille de route du Gouvernement de transition est jointe en annexe du présent document.
Création d’un Conseil consultatif autour du Premier Ministre. Il s’agissait là d’une voix pour impliquer les partis politiques dans la gestion des affaires publiques. Compte tenu du fait, que la question de fond réside dans l’élargissement même de la base du Gouvernement, la création de ce conseil, d’ailleurs non prévu dans la constitution ne parait pas opportune dès lors que l’élargissement du Gouvernement est fortement envisagé.
ANNEXE
FEUILLE DE ROUTE DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION
Le retour à une vie constitutionnelle normale tel que préconisé par le FDR et les organisations régionales et internationales s’entend par la remise en place des institutions constitutionnelles.
Au vu de la désorganisation de l’Etat suite au coup d’Etat du 22 mars 2012 et de l’occupation d’une grande partie du territoire national, les deux évènements ayant été accompagnés de saccages des services administratifs, et de la destruction de la mémoire de l’Etat, l’organisation d’une transition efficace apparait comme inéluctable.
Le Gouvernement de transition doit faire face à des défis importants :
– Dégradation de l’autorité de l’Etat, voire sa déliquescence,
– Désorganisation totale des forces armées et de sécurité,
– Perte de souveraineté du Mali sur les trois régions du Nord et abandon des populations de ces régions entre les mains des groupes armés,
– Destructions et pillage des administrations à Bamako et dans d’autres villes, ce qui rend particulièrement difficiles les conditions d’un redémarrage e l’Administration,
– Risque de pénuries alimentaires avec la sécheresse et les conséquences de l’embargo et de la désorganisation de l’Etat,
– Risques humanitaires dans les régions Nord, avec le saccage des hôpitaux, centres de santé, et stocks de céréales ;
– Suspension des aides de la quasi-totalité des partenaires du Mali et dégradation de l’image du Pays à l’étranger ;
1. Mandat du gouvernement de transition
Asseoir l’autorité de l’Etat ;
Reconquérir le Nord du pays par les forces armées et de sécurité avec l’appui de la CEDEAO , de l’Union Africaine, des Organisations Internationales, de la France , des Etats Unis et des pays amis ;
Renouer le dialogue avec les partenaires du Mali afin de rétablir la confiance, débloquer tous les financements suspendus et mobiliser d’autres financements ;
Renouer le dialogue avec les mouvements armés qui occupent le Nord du pays et parvenir à un accord qui respecte l’intégrité du territoire et l’unité nationale ; à défaut engager une lutte armée pour libérer notre pays des mains des rebelles et autres extrémistes sans foi ni loi.
Jeter les bases d’une réorganisation profonde des forces de défense et de sécurité ;
Remettre en marche l’Administration (rééquiper les services pillés, reconstituer les archives physiques et électroniques, remettre les fonctionnaires au travail) ;
Assurer le retour et la réinstallation des réfugiés maliens à l’extérieur et des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs localités d’origine ;
Sécuriser et réinstaller l’Administration dans les régions Nord du pays ;
Remettre en priorité en état de marche les services sociaux de base (santé, eau, électricité, écoles) dans les régions Nord ;
Assurer l’approvisionnement correct du pays en produits notamment de première nécessité pour prévenir la catastrophe humanitaire qui se profile dans le pays, en particulier dans les régions Nord du pays ;
Convenir d’un fichier fiable, correct, accepté par tous sur la base de cartes d’électeurs biométriques ;
Préparer l’élection présidentielle.
2. Configuration du gouvernement de transition
Pour faire face à ces défis, il s’agira de mettre en place un Gouvernement d’union nationale restreint composé des représentants des différentes forces vives (partis politiques, forces armées et de sécurité, société civile). Les personnalités devant siéger dans ce Gouvernement doivent être reconnues pour leur compétence, leur intégrité, et leur dévouement à la cause nationale.
3. Attentes de la transition
Compte tenu des incertitudes sur le temps que prendra le retour à la sécurité au Nord, des dégâts causés aux services publics, et de l’ampleur des défis pour une bonne organisation des élections, le reste du temps devra être mis à profit, sans répit pour relever le défi.
Ce travail herculéen est plutôt l’œuvre de ces hommes qui ont été choisis par le BEN pour la rédaction desdites propositions. Il s’agit d’hommes respectés et respectables, M. Kalilou Samaké, M. Mamadou Diawara et M. Ousmane Oumarou Sidibé.
Ousmane COULIBALY
nous voulons la refonte totale du gouvernement avec Zou comme premier ministre ou Pinochet!
l’actuel gouvernement a fait du sur-place et n’a même pas une feuille de route en trois mois !quelle honte
Aussi les ministre actuels issues du CNRDRE doivent être remplacés par des ministres civiles ou par d’autres militaires plus modérés et plus intellectuels! sinon la copam va frapper tous les nouveaux ministres et le président!!!
quoi qu’on en dise la solution à ce problème ne peut exister sans les politiques et il y’en a qui ont fait leur preuve dans ce pays.
ressaisissons-nous vite sinon …..on est foutu!!!!
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