Dès la proclamation des résultats définitifs du second tour des législatives par la Cour Constitutionnelle, presque tous les partis politiques ont basculé dans la mouvance présidentielle. Seulement, l’URD et le PARENA ont affiché leur ferme volonté d’animer l’opposition malienne. Certains hommes politiques préfèrent t-ils vivre bien dans la malhonnêteté que de souffrir dans la dignité ?
Si tel est le cas, ce serait le même scénario que celui du défunt régime d’ATT où tous les partis ont viré du coté du pouvoir afin de préserver leurs postes respectifs ou bénéficier des privilèges du pouvoir. Voter pour un candidat vaut-il vraiment la peine ? Certainement non !
Pour en savoir sur les vraies raisons de la ruée de ces partis du coté du pouvoir, fuyant l’opposition politique, la Rédaction du journal «Le Progrès» est allée à la rencontre de certains Maliens.
Fakoroba Coulibaly, Chargé de Mission au Haut Conseil des Collectivités: Aujourd’hui la politique rime avec le ventre
«Les partis politiques fuient l’opposition parce qu’aujourd’hui, la politique rime avec le ventre. On n’est pas dans une démocratie. Ces hommes politiques pensent que la politique, c’est de se faire la poche; alors que la politique, c’est résoudre les problèmes des populations. C’est un manque crucial de conscience politique-et cette situation a été décriée depuis fort longtemps. Cette transhumance qui est de nature à détruire le vote du citoyen ; un citoyen qui vote pour un candidat pensant qu’il va prendre en compte ses préoccupations à l’hémicycle et que cette personne se dérive pour aller dans un autre camp, histoire de se faire un statut, dessert la politique. Si on ne trouve pas une solution à cet état de fait, les Maliens vont carrément déserter les bureaux de vote parce que voter pour quelqu’un ne sert plus à rien. Et c’est ce qui risquerait d’arriver si cette situation n’a pas été codifiée. Au Sénégal, eux ils ont trouvé une solution à cela. Il faut qu’aujourd’hui, le législateur malien se penche sur cette question. J’invite les partis politiques à former leurs militants et à faire le travail politique parce qu’ils reçoivent de l’argent du contribuable. Ils doivent mettre cet argent dans la formation des militants car au Mali, la conscience politique n’existe presque pas».
Daouda Coulibaly, Agroéconomiste:
Les partis politiques au Mali sont des groupements d’internet Economiques
Malgré qu’ils ne soient pas au Mali, cet ingénieur Agroéconomiste et expert en gestion stratégique et opérationnel des projets de développement originaire de la quatrième région du Mali suit de près, l’évolution de la scène politique de son pays. Présentement à Bamako pour des raisons de Famille, nous lui avons tendu notre micro «Au Mali, il n’existe pas de partis politiques, ce sont des Groupements d’Intérêts Economiques qui n’ont pas de conviction, pas d’idéologies, même s’ils ont l’idéologie, ils ne sont pas conséquents envers eux- mêmes. Donc c’est la chasse au gain. Après la présidentielle, on parlait des législatives dont le taux de participation n’a pas été à hauteur de souhait. Le malien lambda trouve qu’au lieu d’aller passer des heures devant les bureaux de vote à faire la queue pour voter un candidat qui n’a pas de conviction et que le lendemain on entende qu’il a fait défection pour aller dans un autre parti, il est préférable de se reposer paisiblement. Les citoyens tirent désormais la conclusion : c’est des personnes qui cherchent des postes électifs mais ils ne sont pas conséquents. Le plus important est de prendre des mesures portant création des partis politiques, qu’ils ne soient pas des partis de famille qui se résument au seul chef de famille- et de l’autre coté, qu’on puisse mettre une certaine éducation à la citoyenneté et que les gents aient l’esprit citoyenne et nationaliste».
Rassemblés par D.A.T
c’est l’évidence votre analyse
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