Au Mali, les élections législatives auront lieu le 24 novembre et le 15 décembre prochains pour le second. Les Maliens auront ainsi la possibilité d’élire leurs députés, après quoi un nouveau gouvernement pourrait être formé. Pour autant, l’organisation de ces élections pose des problèmes, dans la continuité de ceux qu’avait déjà posé la présidentielle. Des Bamakois nous en parlent.
Diakité Oumar dit Chirac, Conseiller communal
«C’est l’AN qui était gérée par l’Exécutif»
Je suis un homme politique, dans la circonscription électorale de Bougouni. A la veille de ces élections législatives, qui s’annoncent très difficiles, l’enjeu est d’abord citoyen et démocratique. Malgré 20 ans de démocratie, on doit revoir la copie, la politique des partis et surtout le choix des candidats aux différentes élections. A mon avis, c’est l’Assemblée qui était gérée par l’Exécutif, ce qui n’est pas normal, car le rôle du législateur est de contrôler l’action du gouvernement. Je pense que les députés doivent désormais montrer à la population qu’ils sont leurs dignes représentants, en qualité d’élus nationaux. Je souhaite une nouvelle orientation de la politique au Mali, l’émergence d’une autre classe politique. Mais, vu comme les choses sont en train de se dessiner, si l’on ne fait pas attention, les mêmes vont venir défendre les mêmes choses. Ce n’est pas bon pour notre démocratie.
Mme Diallo Oumou Touré, Ménagère
«Il faut dialoguer, réconcilier et reconstruire»
Je suis une femme qui aime la politique, car mon mari fut un homme politique. Ces élections législatives sont considérées comme l’une des échéances les plus importantes pour notre pays, car elles seront déterminantes dans l’accomplissement du processus de paix, de dialogue, de réconciliation et, surtout, de reconstruction nationale qu’ont amorcé les nouvelles autorités du Mali.
Youssouf Coulibaly, Jeune diplômé sans emploi
«Le temps des grands défis»
Moi je suis impatient de voir la nouvelle configuration de l’Assemblée nationale, car ça va permettre de donner un nouveau souffle aux démarches entreprises par le Président de la République et son gouvernement pour le vrai démarrage des activités de relance de l’économie et tous les autres chantiers et défis qui les attendent.
Badra Aliou Sidibé, Conseiller communal
«Le changement est maintenant possible»
Je suis candidat pour ces législatives du 24 novembre, mais, vu les enjeux, je suis persuadé que ces élections seront âprement disputées entre les différentes listes. Ca s’annonce très difficile. Candidat en Commune I du District de Bamako, j’appelle les populations à sortir massivement et surtout à choisir des hommes et des femmes qui seront capables de les représenter valablement. Je pense également qu’il faut doter l’Assemblée nationale de députés capables d’agir et de défendre les intérêts supérieurs de la nation.
Mountaga Diakité, Journaliste
«Il faut booster l’essentiel»
Pour moi, les enjeux de ces élections sont nombreux en qualité et en quantité, car elles vont permettre la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale, qui devra se mettre rapidement au travail pour le redémarrage total des chantiers et les dossiers les plus brûlants de l’heure. Quant aux nouvelles autorités qui seront issues de ces élections, car il aura obligatoirement des changements ministériels, elles seront appelées à prendre les taureaux par les cornes pour booster enfin l’essentiel.
Salimata Keita, Etudiante
«Il faut de bons députés»
Tous ce que je peux dire, c’est que le Mali a besoin des bons députés pour voter de bonnes lois, qui vont dans l’intérêt de la population.
Fousseyni Coulibaly, Gérant
«Sanctionner ceux qui ont mal géré»
Ces élections sont pour nous des occasions pour sanctionner ceux qui ont mal géré les affaires courantes de la Nation, que ça soit n’importe quelle personnalité, pourvu qu’elles soient candidates. Cette fois, nous sommes prêts encore à accomplir notre devoir de citoyenneté, mais en faisant un vote utile.
Assetou Sangaré, Candidate
«Actuellement, tout est prioritaire»
Pour moi, ces élections sont très importantes pour notre Nation, car les députés qui seront issus de ces législatives seront appelés à prendre leurs responsabilités face aux défis qui les attendent, car actuellement tout est prioritaire.
Abdoulaye Bathily, Tailleur
«Le député doit agir pour l’intérêt collectif»
Le travail d’un député est avant tout un travail pour soi et pour les autres. Il faut que le député sache d’abord qu’il a été élu par la confiance de sa circonscription. A l’Hémicycle, il ne doit pas agir dans son seul intérêt, mais pour la défense de l’intérêt collectif. Il faut aussi qu’il sache quelles sont les missions qui lui sont assignées. Si la sa circonscription lui soumet cinq projets, il faut qu’il parvienne à réaliser au moins les 2/5.
Lamine Traoré, Tôlier
«Des élus avides d’argent»
Les vingt ans de démocratie, pour moi, ont été enterrés par nos députés. Là où je suis, je ne veux même pas entendre parler du mot député. Nos élus sont ceux-là qui sont avides d’argent. Ils adoptent les projets de loi avant de les analyser de façon appropriée. Les 80% de la population malienne étant analphabètes, la plus grande partie de leurs discours doit être traduite en bambara.
Adiaratou Doumbia, Secrétaire d’atelier de couture
«Mettre vite le pied sur l’accélérateur»
L’organisation des élections législatives vient à point nommé. Elle permettra au Président IBK de mettre vite le pied sur l’accélérateur, pour la relance économique tant attendue depuis la crise que notre pays a vécue en 2012. L’appel que j’ai à lancer aux nouveaux élus, c’est de ne plus commettre les mêmes erreurs.
Dramane Diakité, Médecin
«Attention aux transferts de lieu de vote!»
Avant tout, je tiens à informer les observateurs sur un aspect qui concerne le transfert du lieu de vote .Ce comportement est susceptible d’entrainer la fraude, car certains ne font que courir derrière leur candidat. En plus, la date de son organisation est venue au moment opportun, dans la mesure où elle permettra de faire sortir vite le pays, qui souffre depuis longtemps, de l’ornière.
N’toba Diallo, Prof d’anglais
“Donner à IBK sa majorité”
Il n’y a rien à poser comme grief en ce qui concerne l’opportunité du moment. D’ailleurs, le délai imparti, me semble très éloigné. Il faut vite mettre les nouveaux députés en place pour qu’on puisse aller vite avec le travail et donner à Ibrahim Boubacar Keita sa majorité afin de lui faciliter la tâche.
Seydou Amadou Cissé, Candidat
«Et les réfugiés et déplacés?»
Pour moi, la tenue des législatives n’est pas dans le contexte d’un bon calendrier; car nous avons des milliers de réfugiés qui résident au Burkina Faso, au Niger, etc, ainsi que des déplacés. Maintenant, la question est de savoir, à titre préliminaire, quelles dispositions l’Etat va prendre. Ces réfugiés vont-ils voter sur place? Ou bien faut-il les faire déplacer vers leurs lieux respectifs de vote?. Seul l’Etat a cette réponse.
Réalisé par Amadou Camara et Adama Bamba