Notre politique minière date de 1998. C’est dire que nous nous référons toujours à la même politique qui date pratiquement de 15 ans.
Toutefois, nous avons élaboré une nouvelle stratégie axée sur une nouvelle vision de la gestion des mines depuis l’arrivée au pouvoir de Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Kéita.
C’est cette stratégie qui nous permet aujourd’hui de donner une nouvelle orientation, d’insuffler une nouvelle dynamique au secteur des mines.
La politique en vigueur depuis 1998 n’accordait pas assez de place à l’orpaillage. Elle est essentiellement concentrée sur les grandes mines, donc sur leur exploitation industrielle.
Mais, dans la stratégie élaborée à partir de notre vision, nous avons corrigé cette situation en donnant une place de choix à l’orpaillage. Un sous-secteur qu’il faut considérer désormais comme une activité économique au même titre que l’agriculture, l’élevage et la pêche.
Nous tenons donc à dire aux orpailleurs, aux autorités coutumières et aux communautés rurales qui sont dans ces zones, que l’orpaillage est une activité importante pour notre économique. Mais, elle doit être mieux contrôlée et mieux encadrée.
Notre ambition aujourd’hui, c’est de les aider à mieux développer ce secteur potentiellement porteur et facteur de croissance. Et cela d’autant plus qu’il fait vivre aujourd’hui, directement ou indirectement, entre 500 000 et 1 million de personnes à partir des activités connexes liées à l’orpaillage. C’est donc une activité qu’on ne peut nullement négliger et à laquelle nous donnons la même valeur qu’aux autres activités du secteur.
D’où aussi la nécessité de mieux la contrôler au bénéfice de tous les acteurs parce que, de nos jours, il est sorti de son contexte traditionnel et historique voire environnemental. En dix ans, l’orpaillage a pris de l’ampleur dans notre pays.
Jadis, l’exploitation artisanale de l’or était assez rudimentaire. Aujourd’hui, la masse d’orpailleurs a augmenté, les méthodes et techniques ont évolué avec certaines conséquences sur notre environnement, sur l’hygiène et la santé. D’où la nécessité de mieux encadrer cette activité.
En termes de production, selon les données du commerce extérieur, cette activité produit annuellement 4 tonnes par an. Mais, quand on se réfère à la réalité et aux statistiques de la Chambre des Mines, plus proche du terrain, on est à entre 8 et 10 tonnes d’or produites par le sous-secteur de l’orpaillage.
C’est donc une activité importante dont la fiscalité échappe à l’Etat. Il est donc nécessaire de mieux l’encadrer pour que, d’abord, elle profite plus aux communautés rurales et pour que l’Etat puisse aussi en tirer des ressources indispensables à l’amélioration de l’accès des populations aux services sociaux de base comme l’Education, la Santé, l’eau potable…
Dans l’intérêt de tous, il n’est plus souhaitable que cette activité soit exercée dans la clandestinité, donc de façon illégale. C’est pourquoi le Code minier de 2012 donne l’opportunité aux orpailleurs de mieux s’organiser en associations ou en groupements professionnels ou en coopératives.
On espère que les propositions que nous allons leur faire, pour améliorer les techniques de production, vont corriger les contraintes organisationnelles et législatives identifiées sur le terrain, permettre à l’orpaillage de mieux contribuer à l’économie nationale.
C’est vous dire que les enjeux du Forum National sur l’Orpaillage ne sont plus à démontrer. Il doit permettre d’aplanir toutes les difficultés pour que cette activité puisse être désormais exercée dans un environnement sécurisé au profit des orpailleurs, mais aussi des communautés environnantes et de l’économie nationale.
Ce Forum résulte de la volonté du Président de la République, S.E.M Ibrahim Boubacar Kéita, de faire de l’Orpaillage une filière économique génératrice de revenus au profit des orpailleurs maliens, des communautés, des Collectivités décentralisées et de notre pays !
Dr. Boubou Cissé
Ministre des Mines