C’est connu, nos formations politiques ne naissent pas autour d’idéologie politique, elles se bâtissent sur des affinités sociales et mercantiles. Les élections étaient jusqu’ici les moments de marchandage par excellence, avec leur cortège de trahisons. Aujourd’hui, certains hommes politiques ont ajouté à leur corde l’opportunité de profiter d’un coup d’Etat. Qu’est-ce qui leur fait perdre la tête ?
En quittant le pouvoir, Alpha Oumar Konaré laissait derrière lui une classe politique fortement marquée par les déchirures et les incompatibilités d’humeur. Déjà la parodie d’élection présidentielle de 1997 avait fini de corser les distensions entre le pouvoir et l’opposition dont les principaux leaders avaient séjourné en prison. Viendront ensuite les élections de 2002 où l’Adéma, parti au pouvoir, s’éclatait suite au départ de son Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Puis suivront les frasques consécutives aux primaires de la dérive et de la dérivation du parti. L’Adéma ira désormais aux élections sur fond de trahison contre son propre candidat à la présidentielle Soumaïla Cissé détruit par les votes massifs en faveur de Att qui, au second tour, bénéficiera également des voix des candidats malheureux dont en particulier ceux regroupés au sein de Alternance 2002 (Ibk, Mountaga Tall, Choguel Maïga).
En effet, dans les flots de la déconfiture politique, les leaders de partis se regardaient en chiens de faïence, chacun devenant pour l’autre le diable avec qui il ne faut pas pactiser, et Att devenait l’ange gardien, le sauveur naturel, l’homme du consensus politique signifiant la fin du vrai faux combat politique entre des formations sans idéologie politique forte, plutôt assujettis aux affinités sociales et mercantiles. La course poursuite était enclenchée vers le bureau de placement qui n’est autre que le gouvernement avec son concepteur, Att, clé en poche.
L’homme du 26 mars, le leader du consensus, le soldat de la paix, le guide du PDES, l’ami des enfants, Att s’est forgé sans doute l’image du grand bâtisseur adulé des masses paysannes et de l’ensemble des opportunistes d’une classe politique majoritairement frivole. Des hommes politiques et leurs clans formés au sein des grands partis politiques étaient plus dévoués à la cause de Att qu’à celle de leur propre formation politique. Des petits partis ne juraient que par le nom du sauveur Att. Du moins jusqu’à ce que son pouvoir tire vers la fin. Et l’on a vu tout le tintamarre autour des dossiers tels le fichier électoral et la révision de la Constitution. Notamment la question du fichier a divisé la classe politique en ceux favorables au fichier Race (plus tard le fichier électoral amélioré ou consensuel) qui sont l’Adéma, le PDES, le PIDS, l’UFDP … d’une part et ceux favorables au fichier Ravec (biométrique) qui sont l’Urd, le Rpm, le CNID, le PARENA, le MPR, le PSP, le RDS, les PUR … d’autre part.
C’est dans ce contexte que les rebelles ont déclenché la guerre de partition du pays. Et le 22 mars 2012 le CNRDRE a chassé ATT du Palais présidentiel. Il ne fallait pas plus pour créer un déferlement sans précédent pour un repositionnement politique. Les derniers ont voulu la mort des premiers pour être seuls dans les affaires. Ils ont brillé de tout feu pour être dans les grâces du CNRDRE. Ils ont enchaîné des activités machiavéliques pour assouvir leur ambition mercantile d’être au gouvernement afin d’utiliser à leur tour comme l’Adéma les biens de l’Etat pour parvenir au pouvoir. Mais malheureusement pour eux, ils ont été superbement ignorés lors de la formation du gouvernement qui n’a d’ailleurs pas fait appel aux partis représentés à l’Assemblée nationale à fortiori ceux qui ne représentent que leur ombre. Pis, dans leur acharnement à abattre notamment le plus représentatif de la classe politique malienne en l’occurrence Dioncounda Traoré, ils ont fini par s’enfoncer le doigt dans l’œil. Le Président de la République a été tabassé, le Mali a été humilié dans ce qui lui reste de prestige, les fauteurs de trouble ont abandonnée leur complot contre la démocratie et pris la retraite anticipée.
Que de chemin parcouru ! Pourvu que ce soit un terme au mercantilisme dans la politique afin que seul le peuple soit habilité à donner le pouvoir.
Mamadou DABO
Au Mali on fait la politique pour avoir un poste dans le gouvernement ou dans la haute administration, pas plus.
La classe politique malienne n’est que le reflet de la société Malienne.
Comment comprendre, qu’un Adama Sangaré retire les lots des Bamakois, et après les perdants de ces lots lui accordent leurs voix lors des élections municipales en raison de 2000F/voix.
Mon cher KOMO, ne les en veux pas: c’est la pauvreté et l’ignorance!
Sinon tu prends ses 2000F et une fois dans l’isoloir (goundo sooni)
tu votes pour qui tu veux!De toutes les façons ce qui attend les gens comme adama Sangaré (s’il a réellement fait des trafics de lots)SERA PIRE QUE CE QUI EST ARRIVE A DJONKISS!”Ni yé niaman mè lé yén sirala, a taara bérékènè gnini”. 😉
Merci cher journaliste, je voudrai juste ajouter ce qui suit:
Au faite a quand l’envoi des AUDITES deja ficeles devant la Justice malienne? on dirait ces politiciens vereux n’ont JAMAIS voler les deniers publiques des pauvres maliens. Qu’attend le gouvernement de donner des soucis legitimes a ces vautours age de 20 ans?.
Qu’ils rendent nos SOUS voles Nom de DIEU, on a en marre de les entendre comme si c’est des gens qui n’ont rien de mal et n’ont aucun souci judiciaire a se faire. Il est temps que ces GANSTERS de la Republique pensent a retourner le butin publique qu’ils se sont partager pendant 20 ans de pillages sans merci.
On dirait que le Gouvernement de CMD sont nuls, comment osent ‘ils laisser le champs libre a ces politiciens vereux et crasseux qui passe tout leur temps a leur jeter des peaux de bananes au niveau nationale, sous regionale et internationale hein..pendant que le gouvernement a l’arme fatale pour leur clouer le bec tout simplement en envoyant les dossiers audites a la justice? et par ricochet donnez en meme temps du pain aux avocats et autres marabouts feticheurs pour prendre leur defenses en justice et ainsi recuperer au moins quelques sous pour aller faire la guerre au Nord. C’est de bonne guerre qu’a meme..
Très belle analyse de DABO.Plus opportuniste que nos politiciens maliens, tu meurs!A votre avis pourquoi l’ex-président de l’AN Dionkiss qui a fait voter le projet de nouvelle constitution d’ATT sans l’aval de la base, de même que Soumi (qui ont tous 2 retiré leurs candidatures aux présidentielles de 2007 au profit de celle d’ATT), pourquoi ils ont fait cela?Qui n’a pas assisté à la “guerre de position” à la veille des élections du 29 avril, entre ces politiciens, chacun voulant s’afficher auprès d’ATT?Qui d’entre-eux ne lui a pas rendu des “hommages”?C’est pour tout ça que le peuple (en majeure partie)supporte plus aujourd’hui le CNRDRE que ces hommes qui sont prèts à tout pour avoir les commandes du pouvoir pour leurs interêts personnels,exception faite à quelques uns (Dr Mariko…). 😉
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