Menace de sanction contre des parties signataires de l’accord par le conseil de sécurité des nations-unies : De quoi le Gouvernement et l’Assemblée Nationale ont-ils peur ?

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Le ministre de l’Administration territoriale, Tieman Hubert Coulibaly

Depuis que la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU, intimant aux parties maliennes signataires de l’Accord de faire des avancées concrètes avant fin mars 2018 a été votée, la République est en ébullition. Le Ministre des Affaires étrangères a tenu une conférence de presse  pour, dit-il, édifier l’opinion nationale pour démentir les allégations faisant état d’ « une épée de Damoclès du Conseil de sécurité sur la tête du gouvernement malien ». Au même moment, l’Assemblée Nationale réunie en session plénière et à huis clos,  a pris une résolution relative à la déclaration du Conseil de Sécurité des Nations-Unies sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

C’est le mercredi 24 janvier 2018 que le Conseil de sécurité des Nations-Unies a accordé trois mois aux parties maliennes pour réaliser des avancées dans l’application de l’accord de paix signé en 2015, faute de quoi elles s’exposeront à des sanctions pour obstruction. Les quinze membres du Conseil ont adopté une déclaration, préparée par la France, et qui a « exprimé un sentiment partagé d’impatience concernant les retards persistants » dans la concrétisation de l’accord. Le Conseil a « l’intention de surveiller la situation de près et de réagir avec les actions appropriées si les parties devaient ne pas respecter leurs engagements ». Telle est la substance de la fameuse déclaration du Conseil de sécurité. Dans sa conférence de presse, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly déclare, urbi et orbi, que la menace de sanction ne concerne nullement le gouvernement malien. Veut-t-il entendre par là que le gouvernement malien n’est pas inclus dans ce qu’on appelle « les parties maliennes signataires » ? Par quelle appellation ou vocable spécifique se distingue alors le Gouvernement malien dans les fameux accords ? Il va falloir le trouver. La question qui est aujourd’hui sur toutes les lèvres vise à savoir à quelle fin le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale veut créer une  terrible confusion ?  Faudrait-il expliquer à Monsieur le Ministre que lorsqu’on parle des parties signataires, il s’agit de toutes celles qui ont apposé leurs signatures en bas de l’Accord et qui se sont engagées pour sa mise en œuvre. En français facile, les parties maliennes sont le gouvernement malien, la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la Plate-forme qui regroupe un certain nombre des groupes armés, l’Algérie et la Communauté Internationale étant des témoins. Si le gouvernement malien est signataire au même titre que les groupes armés, alors, il est concerné par la déclaration du Conseil de sécurité et les sanctions adjacentes. Toute information contraire relève de la diversion, voire de l’affabulation.

Tout compte fait, au lieu de perdre du temps à répondre aux médias et autres sources d’information, le gouvernement serait bien inspiré de s’atteler à sa part de mise en œuvre de l’Accord. Faute de quoi, il expose le pays à des sanctions. Qu’à Dieu ne plaise.

 

  Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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11 COMMENTAIRES

  1. L’Etat malien ne se voit concerné par ces sanctions que l’ONU brandit après avoir reçu les rebelles sans la présence de l’Etat malien.Le ministre hubert Coulibaly s’inscrit dans ce sens. Ces sanctions ne concernent l’Etat malien comme le ministre l’a expliqué. Maintenant si l’ONU veut sanctionner l’Etat malien qu’elle le fasse mais pas avec le prétexte que l’accord n’est pas respecté car ce sont les rebelles qui ne veulent pas de cet accord.

  2. Que le gouvernement ait ou non consulté le peuple n’est hélas plus d’actualité; IL A BEL ET BIEN SIGNÉ, et point-barre !!!

    Si le Mali d’ibk avait eu les c… de se comporter en État ADULTE, il aurait géré LUI-MÊME sa propre rébellion survenue sur SON PROPRE sol, sans appeler le monde entier au secours pour qu’il traite tout À SA PLACE, et bien sûr, À SA MANIÈRE !

    Malheureusement, nous sommes aujourd’hui au 21ème siècle, et au 21ème siècle, on peut plus impunément associer la terre entière à ses problèmes, RATIFIER et SIGNER officiellement les accords qui résultent de cette gestion de crise confiée “aux autres”, et ensuite trainer les pieds et venir pleurnicher que lesdits accords ne nous conviennent pas ou ne sont pas applicables.

    Le Mali les à SIGNÉS oui ou non ?

    Alors ce n’est ni l’ONU ni la médiation internationale qu’il faut abreuver d’insultes, mais notre gouvernement de tocard qui A PRIS DES ENGAGEMENTS !

  3. “Dans sa conférence de presse, le ministre Tiéman Hubert Coulibaly déclare, urbi et orbi, que la menace de sanction ne concerne nullement le gouvernement malien. Veut-t-il entendre par là que le gouvernement malien n’est pas inclus dans ce qu’on appelle « les parties maliennes signataires » ? ”

    NON!
    Il “veut entendre” que le gouvernement FAIT PARTIE des signataires, et à ce titre, que la mise en garde vise TOUS les signataires… sans exception !

    Ce qui est vrai.

  4. Quel con ce Ministre! Il ne comprend pas Français ou il fait exprès de ne pas comprendre le sens de la déclaration du Conseil de Sécurité? Ces accords tels que signés ne sont pas applicables parce que les maliens n’ont pas été associés à leur signature. C’est ce connard de “Monsieur je connais tout” le plus minable et le plus vaurien de tous les Présidents Africains, qui est allé engager le Mali dans ce qu’on appelle les accords d’Alger, alors que la majorité des Maliens ne lui a pas donné de blanc sein pour aller engager son avenir dans une sale affaire comme celle dite des accords de paix. Ces accords nous éloignent plus de la paix que leur non signature. Alors que les autres acteurs de la vie politique Malienne avaient cherché par tous les moyens la tenue de concertations avant Alger sans succès, le vaurien de Président croyait être le seul à connaitre ce qui est bon ou mal pour les Maliens. Et résultat, la menace de partition du territoire national. Les Maliens ne l’accepteront pas, quels que soient les conséquences que cela engendreraient puisque personne ne leur a demandé leur avis.

    • It’s what it is.
      Just a matter of time ans luck….was a long long time…bro.
      The big wall (The Patriots).has fallen under pressure.

  5. L’anti-constitutionnalité et le caractère compromettant de l’accord sont indéniables comme l’atteste la vaine tentative de réviser la constitution pour l’adapter au paquet de privilèges antidémocratiques (contenus dans l’accord).

    Les autorités maliennes l’ont signé sans consulter le Peuple avant de se transformer en avocats pour le faire avaler aux populations à l’aide de mensonges, d’amalgames et de menaces.
    Ils ont dit que l’accord était la solution idéale de sortie de la crise.
    Ils sont allés jusqu’à dire que ceux qui ne sont pas pour l’accord sont des ennemis d’IBK, de la paix et du Mali.

    Si l’accord était la solution idéale, alors pourquoi les autorités maliennes sont inquiètes de sa mise en oeuvre qui a déjà trop traîné ?
    En signant l’accord d’Alger, IBK s’est engagé devant les partenaires internationaux et devant tout le monde.
    L’ONU a raison d’exiger la mise en oeuvre de l’accord car il faut respecter son engagement devant Dieu et les hommes.

    Si IBK avait interrogé le Peuple et s’il s’était remis à la volonté du Peuple, l’ONU n’aurait aucune légitimité à lui imposer le contraire.
    Aujourd’hui, il doit mettre l’accord qu’il a signé contre l’Intérêt Supérieur du Peuple qui l’a élu car l’accord est un paquet de privilège pour satisfaire ceux qui ont pris les armes contre les populations déjà victimes de la gestion catastrophique du pouvoir central.

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