Méfiance des politiques, peur d’attentats, des Maliens disent leur désenchatement

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Un bureau de vote dans une école primaire à Bamako
Un bureau de vote dans une école primaire à Bamako

KOULIKORO – Alliances contre nature entre partis et peur des attentats : à Koulikoro, ville située à 50 km de Bamako, des électeurs devisent autour d’un thé, expliquant pourquoi ils ne votent pas dimanche au second tour des législatives au Mali. “Ici à Koulikoro, le premier tour s’est soldé par un taux d’abstention record de 63,8%, aujourd’hui, ça risque d’être plus important, car nous ne croyons plus aux candidats, et le risque d’attentats, même si on n’y croit pas trop par ici, décourage les électeurs”, explique Ismaël Touré, enseignant, assis avec des amis autour du traditionnel verre de thé à la menthe.

 

Dans cette ville, le Rassemblement pour le Mali (RPM, parti du Président Ibrahim Boubacar Kéita) et une union de deux partis antagonistes, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR) et le Parti pour la renaissance nationale (Parena), s’affrontent à ce second tour, au lendemain d’un attentat jihadiste à Kidal qui a tué deux casques bleus sénégalais de l’ONU, 1.500 km plus au nord.

 

Au premier tour du 24 novembre, le RPM avait obtenu 17,3% des suffrages contre 16,8% pour l’alliance MPR-Parena. Les amis d’Ismaël Touré ne comprennent pas cette alliance contre nature de deux partis qui, récemment encore, se livraient une guerre sans merci. “Les politiciens ne sont pas sérieux”, lance l’un d’eux, préférant taire son nom. “Avant, ces deux partis ne se parlaient même pas, aujourd’hui, ils sont ensemble. Comment peut-on leur faire confiance ?”, s’interroge-t-il.

 

Dans six bureaux de vote visités par l’AFP à Koulikoro, l’affluence était faible, tout comme à Bamako. “Nous avons trop voté ces derniers mois au Mali”, explique une électrice qui vient pourtant d’accomplir son devoir civique. Depuis juillet, c’est la quatrième fois que les électeurs maliens se rendent aux urnes: pour les deux tours de la présidentielle, puis pour ceux des législatives. Un processus électoral devant parachever le retour à l’ordre
constitutionnel interrompu par un coup d’Etat qui, le 22 mars 2012, avait plongé leur pays dans un chaos dont il a du mal à sortir.

 

Dans les bureaux de Koulikoro, peu de monde, mais un matériel électoral bien en place, ainsi qu’un discret dispositif de sécurité. “Quand on entend parler d’attentat à Kidal la veille des élections, on peut se demander s’il n’y aura pas d’attentats ailleurs au Mali”, s’inquiète un infirmier. “Moi, aussi, c’est pour ça que j’ai préféré ne pas aller voter et j’ai demandé à mes enfants de rester à la maison” renchérit un chef de famille, Boubacar Coulibaly.

 

“Faire face à toutes les situations”

Au poste de police de la ville, on affirme pourtant que “toutes les mesures sont prises pour faire face à toutes les situations”. La sécurité du scrutin est assurée par les soldats et les policiers maliens et par les forces armées étrangères, françaises et africaines de l’ONU, présentes depuis presqu’un an pour traquer les groupes islamistes armés allés à Al-Qaïda qui avaient occupé le nord du Mali après le coup d’Etat.

 

La hantise d’un nouvel attentat est bien sûr plus forte dans le Nord que dans le Sud, puisque c’est dans cette région que les jihadistes continuent à frapper régulièrement, malgré la présence des forces armées étrangères. Oumar Diré, habitant de Tombouctou (nord-ouest) a déclaré qu’il n’irait pas voter parce que, a-t-il dit, “j’ai peur des attentats que les islamistes menacent de commettre”.

 

Une peur partagée par Germain Togo, électeur à Gao, la plus grande ville du nord du Mali: “Voter, c’est quelque chose d’important, mais on fait attention, parce qu’on a peur des attentats”. Couplée au désenchantement des Maliens à l’égard de leur classe politique,
la peur d’actions jihadistes risque d’aboutir à un faible taux de participation, plus encore qu’au premier tour qui s’était déroulé sans incident grave.
sd-stb/jlb

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6 COMMENTAIRES

  1. Chacun pour soi, mieux pour tous. les actes posés par Ibk des les 1ers jours de son son election ont bien prouvé que le redressement qu on revait n etait pas sa priorité, il a fallu les bruits de kati et d’autres pressions pour le ramener vite a la realité. Maintenat je vote pour mon boss,mon thé et ma femme. Je perd plus mon temps pour un tee shirt ou pour voter des vampires dont je serai le victime . Il ne sert pas de fuir le caca pour se refugier dans l’anus…tout flateur vit au depend de celui qui l,ecoute.

  2. D’abord que les politiques arrêtent de se foutre de la gu—-eule du peuple… Quel est le rôle d’un député pour son pays ?? C’est le jour des élections ou pendant la campagne qu’on observe la malhonnêteté d’un homme politique.. ils dépensent des millions pour juste arriver à l’assemblée alors qu’il n’a pas d’eau potable dans sa conscription ou un médicament pour un bébé qui vient de naître. Comment les partis Adema, Sadi, URD, Mpr, Rpm, Parena, etc… peuvent se retrouver sur une même liste par endroit ?? C’est quoi ce cirque politique ? Pathétique… Thiuuuuuuurrrr 👿 👿 👿

    • Ces alliances de circonstance sont tout simplement inadmissibles… !

      Le peuple malien dans son ensemble a élu à 77,62 % pour un homme. Mais ce peuple malien n’est pas idiot. Il ne se déplace pas pour aller voter pour une bande de voleurs qui s’allient pour se partager le gâteau.

      C’est honteux !

      • Slt St Brou… ça donne vraiment envie de vomir tout ça ils nous prennent pour du bétail ces hommes politiques 🙄

        • Salut patron… 😀

          Des criminels égorgeurs d’Aguel’Hoc qui quittent l’Adema pour se faire protéger dans par le RPM… 😈

          Une fois élus, les députés vont voter une loi pour attribuer à chaque député un traitement mensuel de 2 millions par mois… sans compter les primes pour sessions extraordinaires de l’Assemblée…

          Et l’Assemblée malienne est la seule au monde où toutes les lois sont votées par 100 % des députés… sans débat contradictoire. Personne ne dira qu’il fait partie de l’opposition…

          Les maliens ne sont pas fous pour aller voter pour ces voleurs. Prrrrrrrrrrrr !

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