Meeting de l’opposition : Le président IBK jugé impuissant par Soumaïla Cissé

Le président de la république, SEM Ibrahim Boubacar Keïta vient de boucler la première année de son quinquennat à la tête du Mali. L’occasion pour l’opposition de jeter un regard rétrospectif sur les acquis et les manquements graves des douze derniers mois. C’était hier au palais de la Culture Amadou Hampathé Bah. Le tableau dressé par l’opposition pour dépeindre ce bilan est sombre.

L’opposition n’a pas été tendre. Devant des milliers de militants et sympathisants venus de Bamako et de l’intérieur du pays, les leaders des partis de l’opposition ont tour à tour brocardé le régime d’IBK. Ça commence par une projection d’une vingtaine de minutes sur le bilan du locataire de Koulouba. Ce film, a mis l’accent sur entre autres faits : la levée d’immunités des rebelles ensuite devenus députés sous la bannière du parti présidentielle ; l’immixtion de la famille dans la gestion de la chose publique, la passation opaque de marchés de plusieurs milliards ; l’acquisition du Boeing 735 ; le mandat sans déclaration de politique générale de Tatam Ly à la primature ; la coût élevé de la vie, la perte de Kidal avec son lot de morts. Ce chapelet de défaillance égrené par l’opposition est loin d’être exhaustive.

Les problèmes de gouvernance, de sécurité, de justice et de développement ont été évoqués tout le long du film. Après 12 mois de « règne », il est temps pour IBK de gouverner selon Amadou Koïta du Parti Socialiste Yéelen Koura. Ce qui selon Mody N’Diaye chef de fil de l’opposition parlementaire à la lecture de la déclaration commune suppose, qu’il renoue le avec le dialogue social, qu’il investisse dans les infrastructures, dans l’éducation, dans la promotion du secteur privé, qu’il rétablisse la confiance entre les fils du pays afin de mettre fin aux colères, qu’il organise et structure l’armée etc…

A ce cri d’alarme, le président doit prêter une oreille attentive. Ce cri doit être considéré comme l’amour de l’opposition pour le pays et sa volonté de contribuer à préserver la prospérité du Mali.

Une prospérité qui semble ne pas être la priorité de l’actuel régime à en croire les griefs formulés à son encontre. Pour l’ancienne ministre de la promotion de la femme Dandara Touré, porte parole des femmes de l’opposition, le regret succède à l’élection d’IBK à la présidence. Selon elle « si les maliens savaient que le panier de la ménagère allait maigrir, que la gratuité de la césarienne et le traitement du paludisme pour les enfants de moins de 05 ans allaient être abandonnés, que les violences faites aux femmes et aux enfants du nord lors de l’occupation allaient restées impunies, les femmes du Mali n’allaient pas voter pour IBK »

Même son de cloche pour la jeunesse de l’opposition. Une jeunesse qui résume le bilan au pilotage à vue, au déni de la réalité bref une gouvernance chaotique.

Le show de Amadou Abdoulaye et de PPR

Amadou Abdoulaye Diallo du PDES, moins connu pour ses discours virulents, a ce dimanche fait exception. Pendant une dizaine de minutes, il a tenu en haleine la salle Djéli Baba pleine à craquer par ses propos amers à l’endroit du régime. Des propos bien accueillis par la foule. Pour lui, le gouvernement des « enfants » confond vitesse et précipitation. Le fait selon d’invectivé la force SERVAL et autres ; ce gouvernement « s’amuse » à dire qu’aller à Kidal équivaudrait à aller dans n’importe quelle région du Mali . Jamais le peuple malien n’a été aussi déshonoré a-t-il martelé. « Nous avons perdu nos certitudes quand au fat que le bateau Mali peut tanguer mais jamais chaviré. » Il enfonce le clou « Le gouvernement des enfant s’amuse à prendre des libertés avec l’argent de l’Etat et s’achète un avion hors prix dans une opacité totale. Il passe des marchés publics qui cumulent le délit d’initié, le conflit d’intérêt, le non appel à la concurrence pour des montants très élevés et la présence injustifiée d’intermédiaires entre l’Etat et ses fournisseurs. »

A sa suite Djiguiba Keïta alias PPR, s’est attaqué de façon virulente au chef de l’exécutif ? Selon lui, Moussa Mara par la faute de qui le Mali a perdu Kidal n’est pas à sa place. Il demande sa démission. Parce que selon lui, un chef de gouvernement, qui dit des contrevérités sur la fuite des sujets du BAC et des papiers de l’avion présidentiel ne mérite pas respect et doit donc partir. A IBK, il demande de l’humilité pour gérer le pays. Et comme pour le mettre en garde, il le rappelle lui qui aime à dire qu’il n’a pas « volé » un franc du contribuable Malien, que Soumaïla Cissé était son ministre des finances quand il était Premier ministre. Citant Jean Jaurès, Amadou Koïta dira à l’endroit du président que la grandeur d’un chef n’est pas dans sa personne mais plutôt dans la mesure ou il sert son peuple.

IBK, impuissant…

Pour Soumaïla Cissé, les récents morts à Ber, Kidal les 17 et 21 Mai dernier, Aguel Hoc etc sont le fait de l’irresponsabilité d’un homme, le Premier ministre qui refuse de s’assumer en occurrence . Les excuses du « Vieux » et de ses hommes ne tiennent plus la route selon lui. Car à son élection il avait toutes les cartes en main, il s’agit de sa légitimité et de l’accompagnement sans faille de la communauté internationale qui avait mis à la disposition du Mali à Bruxelles plus de 2000 milliards. Mais, Soumaïla s’étonne que le « Vieux » malgré l’acquisition d’un Boeing ne parvienne pas à aller chercher cet argent. Il a aussi dénoncé la fréquences des voyages d’IBK à l’extérieur du pays (42 Etats) contre seulement quatre sorties à l’intérieur du pays (Kayes, Mopti, Ségou et Gao) en 12 mois de « règne ». Il déplore le fait que ces sorties ne soient que dictées par des circonstances « A Kayes il y était avec le président Sénégalais pour la pause de première pierre de barrage ; à Mopti pour l’inauguration de l’hôpital construit par ATT ; à Ségou pour accompagner Blaise Compaoré et à Gao pour le crash de l’avion Air Algérie. » Ils aiment leur pays, d’où ce meeting pour dire au président ce qui ne va pas.

L’opposition n’est pas l’ennemie du régime en place a dit Djibril Tangara du FCD. Selon lui, opposition et majorité ont tous les mêmes ennemies qui sont selon lui : la corruption ; l’impunité ; la gabegie etc. Il est donc temps que les uns et les autres se fassent confiance. Il a conclu en disant qu’aucune nation ne saurait prospérer sur la base de la méfiance et de la suspicion.

Selon Soumaïla, assurer la présidence d’un pays nécessite qu’on se réveille tôt et qu’on se couche tard. Ainsi, il doute de la capacité du « Vieux » à assurer cette fonction. Suffisant pour qu’il tire les conclusions suivantes : IBK est impuissant. Soumaïla Cissé présage des lendemains durs pour le Mali si le cap n’est pas changé.

Mohamed DAGNOKO

Commentaires via Facebook :