Meeting de la plateforme PCC : Face au péril de l’Etat, Clément Dembélé invite les forces à s’assumer

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Face à son public, avant-hier samedi 26 Octobre 2019, le Pr Clément Dembélé n’a pas porté des gants pour fustiger le pouvoir. Une mise en garde a été adressée aux barons de l’actuelle administration au nom d’un principe : les régimes se font et se défont ! 

Il faut noter que cette sortie du Pr Clément Dembélé était très attendue à cause par des pressentiments  d’interférences de l’Exécutif de Bamako, selon le leader de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage. «On est surpris que le Gouverneur tente de nous intimider et d’interdire nos marches » , a -t-il lancé devant une foule très remontées chauffée à blanc et en assimilant l’attitude des autorités du District à une entrave à la lutte contre la corruption et le chômage au Mali – allusion faite notamment aux centaines de policiers déployés sur la place de l’indépendance afin d’interdire meeting. Pour le leader de la PPC, ce rendez-vous avec le peuple reste un droit constitutionnel et personne ne restera en marge de la sauvegarde du Mali, “pays des bandits organisés”, aux dires de Clément Dembélé.

Si l’ex prétendant à la candidature de Koulouba 2018 appelle les Maliens à prendre leur destin en mains et prévient que rien n’arrêtera la marche vers un Mali nouveau. Et de rappeler, à l’attention de l’administration en place, la crainte et le culte qu’inspirait par exemple Modibo Keita, père de l’indépendance, jusqu’avant le coup de force de 1968. «On disait que Modibo Kéita était intouchable, mais il est décédé en prison dans les geôles de son tombeur », a-t-il lancé, en évoquant au passage la chute de son successeur au profit d’ATT 23 années après alors qu’il s’était annoncé pour un court séjour.

La capture du Général Moussa Traoré s’est faite sans que quiconque ne bronche  ce soit, a mentionné Clément Dembelé, non sans rappeler l’exil imposé à l’Homme du 26 Mars suite à un autre coup de force intervenu à la date historique du 22 Mars 2012. Le fait d’être descendu par la colline à pieds amène à réfléchir, a laissé entendre le Professeur Dembelé, en rappelant les slogans scandés à son endroit et son isolement sur le chemin de l’exil sénégalais. La série de démystification ayant jalonné l’histoire des pouvoirs au Mali n’a pas épargné le Capitaine bombardé Général dont il a décrit le sort en ces termes : “Le même Sanogo qui a dit que la CEDEAO n’atterrira pas est à Selingué. Il est en prison et le monde entier le sait mais personne n’a osé le suivre ou le soutenir alors qu’on ne jurait que par son nom” Les hautes autorités doivent faire attention et éviter d’insulter l’histoire, en a-t-il déduit invitant les forces de sécurité à s’assumer en cas de dérives. 

Abordant dans la foulée  l’état du Mali, Clament Dembelé estime que notre pays est en péril et que les porteurs d’uniforme ne doivent pas se laisser distraire par quoi que ce soit. «Etre militaire ce n’est pas le galon de Général ou Colonel mais faire face aux risques en étant debout sur les remparts » , déclare-t-il face à son public venu très nombreux. Etre témoins de la faiblesse de l’Etat et de la déchirure du tissu social du Mali ne doit aucunement passer chez les agents de sécurité.

Afin que le peuple puisse avoir une lisibilité de la gouvernance, Pr Demblé a invité les journalistes à arrêter de modifier la véracité des faits et informer comme il se doit. Et de lancer à leur endroit  : « Vous savez ce qu’on ne sait pas donc que la lumière soit faite sur les dessous de notre environnement. Les riches du jour au lendemain, la corruption, les détournements et plein d’autres choses sont des sujets que les journalistes ne peuvent ignorer». 

Aucune des sensibilités de la société n’aura donc échappé à Clément Dembélé qui bat le pavé en fonction de l’évolution des actualités du moment, y compris par le recours aux mêmes allusions qui allaient causer des ennuis à d’autres acteurs dans un passé encore récent. 

Idrissa KEÏTA 

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