Médiocrité, mode de gouvernance !

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Accéder à un poste important dans les services de l’administration de nos jours ne nécessite pas une qualification, des aptitudes couronnées par des diplômes ou un parcours professionnel marqué.

Un coup d’œil sur les nominations, nous amène à affirmer qu’elles sont en décalage avec les impératifs des fonctions. Le népotisme et le clientélisme déterminent les carrières. C’est à travers eux que les promotions se distribuent et se développent. Et cela nous éloigne encore d’un Mali nouveau tant rêvé.

Un parent, un ami et un camarade de promotion ou je ne sais quoi… sont mille fois plus avantageux et plus importants qu’un curriculum universitaire bien rempli pour postuler aux postes auxquels le mérite donne droit. L’accès à certaines fonctions nécessite aussi de passer par la caisse et d’autres ont trait à l’héritage.

L’incurie, la gabegie et la déliquescence économique, ces grands fléaux sociaux dans lesquels notre pays sombre depuis plusieurs décennies, sont rattachées à ce phénomène de l’incompétence et de la médiocrité qui ont marqué les gouvernances successives. D’où l’éloignement d’un Mali nouveau.

Quand l’école est livrée à elle-même, les enseignants relégués second plan, les enfants aux oubliettes et l’université au main d’une association d’adolescents et un syndicat qui court derrière des heures supplémentaires fantoches, il ne faut pas s’attendre à des miracles en matière de livraisons de talents ou de génies. Les résultats sont ressentis au niveau du développement économique, social, technologique qui place le Mali au rang des bons derniers de la planète.

Loin d’être une fatalité, cette régression active de notre pays s’explique par la médiocrité entretenue comme une donnée intégrée dans le logiciel des plans de carrière qui virent au carriérisme politique en fonction des conjonctures et des besoins du moment.

La nouvelle Transition censée freiner cette situation, a donné une nouvelle cadence au phénomène de la médiocrité. Cela s’explique, puisqu’il faut se doter de serviteurs dont la faiblesse intellectuelle ou professionnelle ne risque pas de mettre des grains de sable dans ses méthodes de gestion.

Nous trouvons scandaleuse l’inclination des candidats potentiels aux postes auxquels ils sont conviés alors qu’ils sont conscients au départ qu’ils seront complètement dépassés par le poids de la responsabilité.

En acceptant par complaisance le rang de prestige, ils ne se soucient nullement des dommages qui seront causés, par leur insuffisance, au secteur d’affectation mais aussi au pays tout entier déjà fragilisé.                                                     Moussa Kobba

 

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