Cheick Sidy Diarra, nanti de 14 ans d’expérience diplomatique, vient aussi de briser le silence face à l’inertie du pouvoir à conduire le pays vers une paix durable en lançant officiellement les activités de son mouvement “Anw Bè Faso Do“.
L’ancien ambassadeur du Mali auprès des Nations unies, Cheick Sidy Diarra, a choisi une conférence de presse pour motiver la création et les objectifs de la plateforme politique “Anw Bè Faso Do” qui prône l’alternance en 2018 pour une sortie de crise définitive du pays. C’était ce samedi 3 février à Faladié-Extension.
Cheick Sidy Diarra a présenté son nouveau mouvement, qui vient grossir le rang des “alternantistes” en 2018 pour une sortie de crise définitive. Pour lui, “Anw Bè Faso Do” est une plateforme politique qui a une revendication spécifique, celle d’assumer sa part de responsabilité dans la recherche de solution à la crise qui secoue notre pays depuis 2012, dans le processus de réconciliation nationale et la reconstruction du pays. “Cette responsabilité, on ne nous la donnera pas. Nous l’arracherons à l’occasion des prochaines échéances électorales”.
L’ancien ambassadeur exclut toute collaboration avec le pouvoir en place qui, selon lui, regroupe seulement une minorité et exclut la crème de l’intelligentsia de la gestion du pouvoir, où “certains sortent par la fenêtre puis rentrent par la porte”.
“Les dirigeants persistent et signent. Les mêmes politiques sont reconduites sans se soucier des cris de détresse. Les mêmes hommes se relaient dans un cercle d’affidés, malgré l’incurie. Est-ce dans l’intérêt de notre pays ?”, s’est-il interrogé.
Selon lui le mouvement recase des citoyens frustrés par la gestion actuelle du pouvoir, qu’il caractérise de pilotage à vue. Cette frustration est manifestée, selon l’ancien diplomate, dans les “grin” de thé ou entre les cadres en privé et qui a provoqué un sentiment d’impuissance et de dépit vis-à-vis de la chose publique, de renonciation et d’abandon.
Pour Cheick Sidi Diarra, “Anw Bè Faso Do” n’est pas un mouvement politique, car il ne veut pas s’enfermer dans des carcans partisans pour défendre le Mali, notre patrie au bord du chaos avec une polarisation sans précédent entre le Nord et le Sud, ou entre l’opposition et la majorité. “Le pays est plus polarisé qu’il ne l’a jamais été. L’apaisement n’est plus dans notre vocabulaire. Tout est fait, sciemment ou non, pour exacerber les tensions en qualifiant les autres d’aigris” quand ils ne sont pas simplement des “petits”, dira-t-il.
Pour contribuer à sauver le pays du chaos, il a un manifeste de quatorze propositions pour stabiliser le Mali à partir de 2018.
Portrait-robot de dirigeants pour stabiliser le pays
Cheick Sidi Diarra : “Nous avons besoin de dirigeants qui ont le sens de l’Etat et de la mission plus que tout. De dirigeants qui écoutent les compatriotes même s’ils ne sont pas d’accord. De dirigeants qui ont l’empathie et la compassion vis-à-vis de leurs compatriotes et de tous les hôtes de ce pays. De dirigeants qui ont la diligence de bons pères de famille. De dirigeants qui ont une vision et qui ont l’humilité de reconnaître qu’ils peuvent se tromper. De dirigeants qui consultent leur peuple, mais qui savent faire montre d’autorité quand il le faut. De dirigeants qui nous donnent à tous le sens d’appartenir à ce grand pays de manière inclusive, d’être utiles et fiers, toutes choses rares aujourd’hui”.
Pour changer la direction actuelle, changer sa gouvernance et appliquer les quatorze propositions contenues dans son manifeste, il invite toutes les forces vives à faire front avec eux pour apporter ce changement en toute légalité, pour une alternance en 2018.
Quant à une candidature, il dira que c’est trop tôt pour une ambition. Il s’est dit prêt toute candidature dont la vision cadre parfaitement avec la sienne ; à savoir : sortir notre pays dans cette impasse qui n’a que trop duré.
Ousmane Daou