Comme pour faire sa propre évaluation de la gestion de la Transition, le président du parti CNID Faso Yiriwa ton, Me Mountaga Tall dira que malgré d’incontestables acquis enregistrés dans cette période transitoire, tout n’est pas rose.
Cette déclaration a été faite lors de sa présentation des vœux et celle de son parti à la presse. La cérémonie, qui a enregistré la présence des cadres du parti du soleil levant et de plusieurs responsables des faitières de la presse malienne, s’est déroulé le mercredi dernier à la Maison de la Presse.
Selon Me Tall, la presse, sans doute, est irremplaçable en démocratie. Mais, ajoute-t-il, « on ne peut, de bonne foi, adresser des vœux sincères à la presse malienne sans aborder certaines de ses faiblesses, qui sont d’ailleurs reconnues par ses propres structures faitières et de régulation et qui touchent à des domaines aussi variés que la formation, la sécurité de l’emploi, le respect de la déontologie, les questions organisationnelles, la faiblesse des moyens, l’indépendance, la responsabilité du journaliste, notamment devant le juge ».
Par ailleurs, le premier responsable du parti CNID FYT, parlant de ‘année 2022 qui vient de s’achever, dira que celle-ci ne pouvait qu’être difficile pour notre pays et nos compatriotes, en raison de notre volonté unanime et inébranlable de reconquérir notre souveraineté. Une telle quête, qui évidemment n’a pas de prix, exige un don de soi individuel et collectif. S’il n’a pas de prix, le coût de cette dignité retrouvée, particulièrement élevé, a été payé par les Maliennes et les Maliens, qui ont beaucoup souffert mais ont tout supporté.
Et d’ajouter que l’embargo économique, financier et diplomatique de la CEDEAO et de l’UEMOA, avec ses conséquences sur le vécu quotidien des Maliens, faisait partie de la rançon à payer pour cette conquête. « Il s’y est ajouté le conflit en Ukraine, qui a des répercussions négatives sur toute l’économie mondiale. Malheureusement, en ces moments ou l’amour de la Patrie et la solidarité devaient être les maitres- mots, des comportements inacceptables ont aggravé les souffrances de nos compatriotes. Il s’agit notamment de certains spéculateurs, qui n’ont pas hésité à empocher les subventions de l’Etat tout en maintenant les prix des produits de première nécessité à des prix prohibitifs » a-t-il indiqué.
Selon lui, personne ne peut aujourd’hui contester un acquis important, inestimable de la Transition, à savoir la fierté retrouvée d’être Malienne ou Malien, comme pour dire qu’hier, en présence des autres « les Maliens rasaient les murs » et qu’aujourd’hui« les Maliens sont enviés et magnifiés ».
Sur ce socle de la fierté, de la dignité retrouvée et de la souveraineté imposée, poursuit l’orateur, les Maliennes et les Maliens doivent plus que jamais consolider les grands chantiers que sont l’instauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réponses à apporter à la demande sociale, de meilleures performances économiques, accélération des réformes politiques et institutionnelles et de la lutte contre la corruption, l’apaisement du climat socio-politique et la reprise de notre place dans le concert des nations.
A l’en croire, « malgré ces incontestables acquis, tout n’est pas rose, loin de là ». C’est pourquoi le président du CNID-FYT dira que « des pesanteurs voire des menaces planent sur notre pays, qui ont pour nom, entre autres, les difficultés d’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, la persistance de la corruption, l’impunité, la baisse du pouvoir d’achat et aussi les sanctions occultes, qui frappent notre pays en raison de nos choix. S’y ajoutent les défections de soutien de la première heure de la Transition pour différentes raisons. Il faut s’interroger, les interroger et corriger ce qu’il y a lieu d’être corrigé ».
Lamine BAGAYOGO