Me Mohamed A.M Diallo, membre du collectif des avocats de Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri, face à la presse : « Ce dossier a été totalement monté en épingles pour intimider Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri »

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Le collectif des avocats de Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri, composé respectivement de Me Hassane Barry, Me Alpha Habib Koné, Me Mohamed A.M. Diallo, Me Mahamane Mamata Touré, Me Ibrahim Marouf Sacko, étaient face à la presse hier, dimanche 2 septembre 2018, dans la salle de conférence de la Maison de la presse. L’objectif de ladite conférence : dénoncer les conditions inacceptables et inadmissibles dans lesquelles Paul et Kimbiri ont été enlevés et séquestrés ; en même temps expliquer aux hommes de medias l’évolution du dossier. 

Très frustré des conditions d’enlèvements de Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri, Me Hassan Barry a dénoncé les traitements inhumains dont ces deux hommes ont été victimes. « Nous voulons parler des violations graves que nous avons constatées dans cette affaire de Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri », précise -t-il. Pour lui, ces détenus ont été victimes de la part de la Sécurité d’Etat, de traitements inhumains dans leur lieu de détention inconnu.

Après avoir rappelé l’arrestation de Paul Ismaël Boro dans la nuit 26 août et celle de Moussa Kimbiri  le lendemain, Me Alpha Habib Koné a précisé qu’ils ont été indignés quand le ministre de la Sécurité et de la protection civile a  qualifié cela d’interpellation par la Sécurité d’Etat. Pour lui, ces pratiques appartiennent à un autre temps.

Parlant des traitements inhumains, l’avocat a été clair : « Tous les temps passés dans le lieu de détention inconnu, Pau Ismaël Boro est resté menotté ; les yeux cagoulés pendant 48 heures. Moussa Kimbiri aussi pendant 24 heures », déplore Me Koné, avant d’ajouter : « Ces pratiques sont à bannir et doivent être condamnés par toutes les organisations de défense des droits de l’homme ».

Au camp I aussi, continue Me Alphadi, les droits de Paul et Moussa Kimbiri ont été violés parce qu’ils ont dépassé le délai de détention.

Ce que qu’on reproche à Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri

Selon Me Alphadi, on reproche à leurs clients d’avoir distribué des armes pour déstabiliser les institutions. « On nous a expliqué qu’un homme a été retrouvé avec une arme et des gaz lacrymogènes, qui affirme que cette arme lui a été donnée. Ce qui est étonnant, ce dernier se balade comme si rien n’y était », s’étonne le conférencier. Aussi, dit-il, on leur reproche d’avoir recruté des loubards pour déstabiliser les institutions de la République ; chose qui , selon lui,  est fausse.

Le dossier est vide

Pour ce collectif des avocats, le dossier Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri est vide. Ils ne sont pas coupables de ce qu’on leur reproche. Selon Me Koné, excepté la seule arme de Paul dont il a toutes les autorisations de détention, aucune arme supplémentaire illégale n’a été retrouvée ni avec lui ni avec Moussa Kimbiri. « Les deux seules armes que Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri ont utilisées, ce sont la parole et la plume », a-t-il dit à qui veut l’entendre.

D’un ton révoltant, le jeune avocat, Me Mohamed Diallo, affirme que les conditions d’enlèvement et de séquestration de Paul et de Kimbiri sont inacceptables et inadmissibles. « Ils ont  subis des traitements inhumains ; menottés et cagoulés pendant deux jours. Cela n’est inadmissible dans un pays de droit », se plaint-il.

A ses dires, le dossier est vide. Tout ce qui  leur est reproché est sans fondement.  « Ce dossier a été totalement monté en épingle pour intimider Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri », a déclaré Me Diallo avant d’ajouter : « Il est important qu’ils soient blanchis ».

Parlant de la détention de leurs clients après l’expiration du délai, l’avocat de 30 ans affirme que le procureur  de la commune III a fui  sa responsabilité. A ce jour, la  détention de Paul et Kimibiri  est illégale, selon lui.  Avant de clore, Me Mohamed A. M Diallo annonce : « Nous nous réservons le droit de porter plainte contre les auteurs de l’enlèvement de nos clients ».

Sans langue de bois, Me Ibrahim Marouf Sacko avance que leurs clients ont été victimes d’une arrestation extrajudiciaire et d’interpellations criminelles. « Le monde entier est témoin de ce crime. Qu’ils sachent que tout le monde répondra de son crime », menace-t-il les auteurs d’enlèvement de leurs clients. Il n’en décolère pas et ajoute : « Nous sommes dans une situation de banditisme d’Etat ».

Pour sa part, Me Mahamane Mamata Touré estime que les conditions d’arrestation ou d’interpellation ne sont pas respectées. On ne peut, selon lui, que les qualifier d’enlèvement. Les auteurs de ces enlèvements étaient, à ses dires, lourdement armés. L’avocat Touré se demande sur quelle base leurs clients sont jusqu’à présent détenus au camp I après le délai normal de détention.

Avant de conclure, il a interpellé la division des droits humains des Nations unies et toutes les organisations de défense des droits de l’homme sur le sujet. Aussi, invite-il le procureur de la commune III de laisser  Paul Ismaël Boro et Boro et Moussa Kimbiri entrer chez eux. « Nous les lui présenterons dès que le besoin sentira. Nous suivrons cette procédure jusqu’au bout », a-t-promis.

Boureima Guindo  

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