« La diaspora malienne pour la paix et le développement du Mali » c’est le thème d’un séminaire qui s’est tenu dans la salle de fête à Montreuil en France, le mercredi 10 avril dernier. A cette occasion, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Me Demba Traore, s’était rendu en France à l’invitation de son homologue français, délégué au développement, M. Pascal Canfin. Il était accompagné par le conseiller technique, Salia Traoré, conseiller technique et du directeur régisseur du Centre d’information et de gestion des migrations (CIGEM) Abdoulaye Konaté.
Le séminaire a mobilisé un nombre important de nos compatriotes de la diaspora. Outre les Maliens de France, des représentants des Maliens de Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de l’Espagne et du Canada. Il a enregistré également la participation des fonctionnaires du Ministères des affaires étrangères de la France et des représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine et du dévéloppement (BAD).
La cérémonie d’ouverture de cette grande assise franco-malienne a été coprésidée par les deux ministres en présence de plusieurs personnalités politiques françaises, notamment le député Razzy Hammadi et du sénateur du Morbihan, qui est le président délégué du groupe France-Afrique de l’Ouest (pour le Mali) au Sénat français, M. Joël Labbé. Le mot de bienvenue et les discours des ministres Traoré et Canfin ont marqué l’événement.
Dans son intervention devant le parterre de personnalités politiques et de la Société civile françaises, Me Demba Traoré a fait un bref aperçu de l’évolution de la situation sur le terrain conformément à la feuille de route que le gouvernement s’est engagé à suivre religieusement. Aussi a-t-il rappelé que les objectifs recherchés par le gouvernement de transition à travers la mise en œuvre de cette feuille de route s’articulent autour de deux missions principales : recouvrer l’intégrité du territoire et l’organisation de l’élection présidentielle. Sur ces deux points, des résultats très encourageant ont été obtenus. Grâce à l’appui des forces françaises et des forces africaines, la première mission est en passe d’être bouclée. Les djihadistes ont été chassés des principales villes du nord, Tombouctou, Gao et Kidal. Nos forces se sont déployées sur l’ensemble des zones occupées à l’exception de Kidal. Là aussi, nos troupes se préparent à monter. Mais, elles sont butées à des problèmes de logistiques et non des balivernes que certains médias s’offrent le luxe de distiller. En conclusion, le ministre Demba Traoré dira « nous avons gagné la guerre, il nous faut gagner le combat pour la paix ».
Signalons que le séminaire a été organisé sous forme de tables rondes. Les participants on été repartis entre 11 groupes de travail. Les tables rondes ont été introduites par le directeur général de la mondialisation, du développement et des partenariats du Ministère des affaires étrangères de la France, Jean Baptiste Mattei. Deux thèmes ont été développés par des panelistes maliens : le retour d’expériences, identification des bonnes pratiques et des savoir-faire de la diaspora malienne pour le développement socio-économique du Mali et les perspectives pour le renforcement des actions portées par la diaspora malienne en faveur du développement socio-économique.
A l’issu des débats, il a été retenu un certain nombre d’axes stratégiques comme des pistes devant servir de canaux d’intervention de la diaspora malienne à l’effort de développement du Mali. Le séminaire a ainsi mis l’accent sur le potentiel que représente la diaspora, la valeur ajoutée de la diaspora, la capacité à mobiliser les financements de la diaspora, le renforcement des capacités, la mobilité de la diaspora, le soutien aux investisseurs, la mobilisation de la diaspora dans sa diversité et l’équilibre géographique par rapport aux projets de développement.
Le séminaire a pris fin sur une note d’espoir. Le ministre a saisi l’occasion pour plaider en faveur d’un soutien accru de la France en faveur du CIGE et du projet TOKTEN. Les deux projets bénéficient de l’accompagnement de la coopération française. Le projet TOKTEN est une initiative du Programme des nations unies pour le développement (PNUD). Il vise à permettre à la diaspora intellectuelle de partager leur connaissance avec leurs compatriotes universitaires des pays d’origines. Le programme est financé par le PNUD, avec l’appui de certains pays donateurs, dont la France et la contribution des gouvernements des pays d’accueil. Avec la crise au Mali, le PNUD avait suspendu son soutien avant de reconsidérer sa position après le retour à l’ordre constitutionnel normal. Au plan local, Me Demba Traoré a effectué la même plaidoirie auprès du ministre de l’Economie, des Finances et du Budgat, Tièna Coulibaly pour qu’il mette en place le fonds alloué à cet effet, afin de mobiliser la contribution du PNUD. Les efforts ont été payants. Une première vague de 6 consultants sont arrivé la semaine dernière. Ils ont été reçus en audience par le ministre Demba Traoré le mardi dernier, accompagné par le coordinateur du projet, M Oumarou Diakité.
Le CIGEM est une expérience pilote unique du genre. Il est fiancé à hauteur de 10 millions d’euros, environ 6.5 milliards de Fcfa, par l’Union européenne dans le but de définir et de mettre en place une véritable politique migratoire au Mali, « adaptée aux dynamiques nationales, régionales et internationales », mettre un accent particulier sur le « lien entre migrations et développement ». Le centre ouvert, grâces à des crédits européens est appelé à devenir une référence dans la région sur la multiple problématique de la migration et du développement. Il a été inauguré en octobre 2008 à Bamako suite à la série de dialogues politiques euro-africains : Rencontre de Rabat (juillet 2006), Tripoli (novembre 2006) et du Dialogue politique au titre de l’article 13 de l’Accord de Cotonou (septembre 2006). En février 2007, le Mali, la CEDEAO, la France, l’Espagne et la Commission Européenne ont signé une Déclaration Conjointe sur « Migration et Développement » dans laquelle la création du CIGEM a été décidée. Aujourd’hui le CIGEM tend vers sa fin, c’est pour relancer le projet que le Ministre a entretenu son homologue Pascal Canfin sur l’avenir du Centre afin de poursuivre les objectifs fixé, qui sont loin d’être atteint. L’appel du Ministre Demba Traoré a reçu un écho favorable auprès des amis français, qui ont promis de s’y consacrer prochainement.
Rappelons qu’en marge du séminaire, le ministre Me Demba Traoré a rencontré la communauté malienne établit en France dans les locaux du consulat à Montreuil, qui était noir de monde. En dépit des divergences de vues, nos compatriotes ont fait violence sur eux-mêmes pour effectuer le déplacement en masse pour venir écouter le ministre. Ils sont donc d’un partout en France pour rehausser l’éclat de la rencontre. Les échanges ont porté sur les deux principales missions de la Transition, consignée dans la feuille de route, qui fait l’objet d’intéressante discussion avec nos compatriotes, même chose que son plan d’action de mise en œuvre. Le ministre les a entretenu sur le niveau de préparation des futures échéances électorales, en particulier le choix du fichier électoral et la présentation du spécimen de la carte NINA pour donner plus d’éclairage à nos compatriotes sur les avantages liés à l’usage de ce fichier et les modalités de son utilisation.
- A. O. Diallo
C/Com MMEIA
Comments are closed.