La Maison de la Presse du Mali a organisé le 1er mars dernier dans ses locaux une conférence-débats sur le thème « La crise du nord-Mali face à la double équation sociopolitique et institutionnelle ». Cette conférence-débat étaits animée par Me Ismaël Konaté et Me Amadou Tiéoulé Diarra, tous avocats à la Cour.
Selon Me Ismaël Konaté, si la situation ne change pas d’ici le jour du scrutin, il sera impossible de voter sur toute l’étendue du territoire national. Et le président de République, a-t-il dit, n’aura pas non plus le droit de quitter le pouvoir sans trouver une solution à la crise et à la tenue d’une élection crédible. Me Konaté met aussi en garde les autorités : ‘’La crise du nord de notre pays est une question de défense nationale et de sécurité intérieure. La transition est bannie. Il n’y a pas de transition, il ne peut pas avoir une transition et il ne doit pas non plus y en avoir. Mais si l’atmosphère reste ainsi, il ne faut même pas envisager une élection’’.
Me Konaté, dans son exposé, a exhorté les leaders politiques à faire preuve de courage afin de demander le report de l’élection présidentielle à la Cour constitutionnelle si les choses ne changent pas vite.
Pour Me Amadou Tiéoulé Diarra, « la date du 29 avril n’est pas un fétiche auquel on ne doit pas toucher. » Certes, a-t-il continué, aucune condition n’est, pour le moment, remplie pour reporter la tenue de l’élection présidentielle, mais il est impossible de remplacer le président de la République par le président de l’Assemblée nationale. Car, avance-t-il, cette option est possible en cas de décès, de démission ou de destitution d’un président en exercice. Comme son collègue, Me Diarra s’oppose catégoriquement à l’idée de transition. ‘’La transition est un mot dont il faut s’éloigner. Il ne peut en aucune manière y avoir une transition au Mali’’, a-t-il souligné.
Mise en place d’un autre gouvernement de mission en cas de report !
En cas de report de l’élection présidentielle d’avril prochain, il faut encore un autre nouveau gouvernement de mission sous le contrôle de l’actuel président de la République. Voilà le point sur lequel les deux conférenciers se sont mis d’accord comme la seule solution pour sauver notre pays.
Selon Me Konaté, ce nouveau gouvernement devrait comprendre 15 membres dont 5 militaires, 5 membres issus de la société civile et 5 autres des partis politiques. Ce gouvernement serait alors chargé de trois missions : sauver l’intégrité nationale, assurer la stabilité du pays et organiser une élection crédible.
D’autres participants ont défendu la thèse contraire tout en affirmant que le report de l’élection ou encore la transition n’est qu’une victoire pour le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Par Ousmane Ballo et Habibatou Doumbia
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