Des maux et des mots : Profession politicien

8
Des maux et des mots : Profession politicien
Idrissa Diouf

Il y a près de deux décennies, participant à un jury de recrutement d’un médecin clinicien, il m’était donné de constater dans le dossier d’un des candidats qu’il n’avait de fait jamais exercé sa très noble profession, en tout cas depuis sa sortie de l’Ecole Nationale de Médecine et de Pharmacie. Lors des auditions des candidats, celui auquel je fais allusion était tellement éloquent et “dense “ comme on dit, que les membres du jury étaient pour la plupart conquis. Toutefois, ayant eu pour ma part à consulter de façon approfondie son dossier, je lui posais la question suivante : Docteur, en sortant de chez vous le matin, vous tombez sur un homme qui s’écroule sous vos yeux, que faites-vous ? “ J’appelle les sapeurs-pompiers et je les attends auprès de lui “, me répondit-il. Je lui fis remarquer qu’ainsi, il ne se distinguait en rien d’un citoyen ordinaire mais qu’à mon humble avis, il devrait, en attendant l’arrivée des secours qui était une question de chance à l’époque,  voir ce qui était arrivé au malade et savoir s’il était possible de faire quelque chose.  Très honnête, il me fit savoir qu’il n’avait évolué que dans le milieu des ONG en qualité de formateur en IEC (Information, Education et Communication).

 

En convoquant ce souvenir, je veux m’émouvoir quelque peu à la vue de tous ceux qui en ce moment n’ont pour toute profession que la politique. Ce sont les mêmes qui se combattent à des moments donnés de manière acharnée, se canardent dans la presse, se jettent des peaux de banane sous les pieds, se retrouvent dans les congrès et instances de tous les partis. Au point de ne vivre que de politique et pour la politique. Ces gens-là sont traités par la population de “ Politigui-mogos “, ce qui signifie, dans l’entendement populaire, porteurs de “ politiguicouma ” dont le sens est faiseur de fausses promesses pour ne pas en dire ouvertement le sens même qui n’honore pas un adulte aspirant à diriger des communautés d’homme. Nombre d’entre eux ont oublié la formation professionnelle qui était la leur. Et dans leur tête, s’ils ne sont pas dans un exécutif, leur rôle va consister à enquiquiner ceux qui sont en fonction. Je pense qu’ils se doivent d’être un peu plus humbles.

 

Le 3è Congrès de l’URD s’est tenu le week-end dernier et le Président de ce parti qui était en fait une sorte de “ Poteau d’attente ” céda le fauteuil à Soumi et l’on ne parla plus jamais du terme de “ Parrain du parti ” qui était jadis taillé sur mesure pourSoumi. Et l’on y tressa même des lauriers à un transfuge débarquant fraichement le jour même du Congrès et qui sera affublé d’un rang de 3è ou 4è responsable. C’est le genre de choses qui a le don de frustrer les militants, d’autant plus que le nouvel arrivant vient tout seul, sans aucun élu, aucune structure de son parti et aucun militant ! En catimini, avec un très large sourire dénotant sa joie de retrouver des jours de gloire d’une vie antérieure, accroché aux flans d’un certain Alpha Oumar Konaré…

Mon grand frère et ami lui aussi a gagné en grade lors de ce congrès après avoir raté les législatives dans son fief ! C’est bien du Soumi tout cru.

Espérons que le parti aura les reins assez solides pour supporter la désillusion qui est à venir à coup sûr car un transfuge aux bras ballants n’apportera rien mais plutôt une démobilisation des acteurs qui étaient en droit de se voir distingués ou à tout le moins, reconnus dans le rôle qu’ils ont tenu jusque-là.

En tout cas bon vent.

 

Idrissa DIOUF

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. Ah ah ah!

    J’ai du mal à faire le lien entre un médecin qui n’avait pas exercé dans un milieu hospitalier et qui cherche à se faire recruter dans une clinique et un politicien qui passe sa vie à faire de la politique.

    Mais bon cet article a comme un parfum de dépeindre l’opposition politique comme ne faisant rien dans sa vie que de la politique politicienne surtout contre des hommes en “fonction”.

    Mais il oublie gentiment les gens du RPM qui font exactement la même chose depuis la chute de Moussa en 1991.

    Au Mali cela est faux et archi faux monsieur Diop.

    Car Younoussou Touré dont tu fais allusion était le Directeur National de la Bceao pour le Mali avant même d’être premier ministre au Mali donc il avait bien un métier et une fonction avant la politique.

    Soumaila Cissé dont tu fais également allusion était d’abord coordinateur des projets Mali Sud 1 et 2 en zone de culture cotonnière de la Cmdt avant de devenir directeur général de l’ACI et ce bien avant d’être ministre des finances au Mali.

    Pendant les 10 ans d’ATT au pouvoir, Soumaila Cissé a été le président de la commission de l’Uemoa et ce bien avant les élections perdues de juillet et août 2013.

    En démocratie s’il a une majorité au pouvoir, il faudrait bien une opposition politique pour critiquer les actions du gouvernement pour que les choses avancent dans le bon sens.

    Depuis l’élection d’IBKON les choses se compliquent plutôt au Mali (dossier du Nord, dossiers de corruption avec des surfacturations et du népotisme de “ma famille d’abord”, dossiers de la vie chère, dossier de l’emploi, dossier de la santé avec l’Ebola et autres problèmes de santé, dossier de l’emploi des jeunes, etc, etc.)

    Il est normal qu’un tel gouvernement incompétent et pétri dans la fraude et les délits en tout genre, soit critiqué sinon il amènera droit le pays dans un nouveau trou.

    Monsieur Diop, ceux que tu appelles en “fonction” aujourd’hui, ne sont autres que le RPM et ses alliés et ils font aussi de la politique et au même titre que tous les autres politiciens du Mali depuis les “20 ans” que tu dénonces.

    IBK même depuis 1992 au Mali ne fait rien d’autre que la politique que tu dénonces mis à part de glander avec la mafia corse et les “grobinèbo” de Bamako bien sûr.

    Pourquoi tu ne dis pas son nom dans ta funeste diatribe contre la politique chez nous si tu es vraiment sincère mon cher Diop?

    Ou bien tu as une peur bleue de la vérité mon cher recruteur de médecin de clinique?

    Quoi que vous fassiez, nous allons dire la vérité à ce régime corrompu d’IBKON And Family car ils ne pourront pas venir voler le Mali et les maliens et que nous nous taisions comme si rien était.

    Cela ne se fera jamais car nous allons critiquer tous leurs faits et gestes dès lors qu’ils enfreignent la loi chez nous et s’adonnent à du vol et autres abus de pouvoir.

    De la part de Kassin qui déteste les béni oui oui friands de la déformation de la réalité de la trame de ce Diop recruteur de Medecin en clinique.

    A bon entendeur…

    …Salute

  2. Tres belle analyse, Mr Diouf ! Il est bien possible qu’Iba Ndiaye devienne une charge pour l’URD: Il est venu seul et sa presence risque de faire quitter plusieurs militants et sympathisants de ce parti.

    • J’espère qu’il sera fier d’être traité d’aigri dans un pays où tout marche a l’envers!

  3. Ce Iba courrais derriere des perdiem de 5 000 fcfa alors qu’il ne participait meme pas aux formations quand il etait a l’AMM.

Comments are closed.