Mauvaise communication : IBK dans le sillage de ses prédécesseurs

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Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK / AFP

La problématique de la gestion de communication des autorités du Mali est au centre des préoccupations.

 

Opposant en son temps, l’actuel président ne manquait aucune occasion pour critiquer violemment la politique de communication des autorités à l’époque. Fraîchement élu, IBK ignore ce qu’il appelait les contrebalances de la communication de la présidence.

 

 

 

“L’ORTM est une boîte nationale à images. La chaîne nationale fait toutes les manœuvres pour satisfaire ATT et son fameux Programme de développement économique et social (PDES). La démocratie malienne est une farce. L’écrasante majorité de la population est ignorée dans les débats politiques et la liberté d’expression n’est pas assurée”, fustigeait-il.

Six mois après son élection, il vient d’être rattrapé par l’histoire, car la classe politique et les observateurs de la scène politique lui reprochent de mettre l’ORTM aujourd’hui au service de Koulouba.

 

 

 

Si le président de la République devait être fier d’un acquis de la transition, c’est bien sa stratégie de communication. Et les citoyens ne le démentiront pas. Dioncounda Traoré, démocrate dans l’âme avait assuré l’impartialité, l’équité, l’exactitude et l’efficacité de la couverture médiatique des médias publics à tous les citoyens.

 

 

A l’époque, l’attitude a été appréciée par l’organisation internationale de défense des droits l’Homme Amnesty International Mali, la Copam (A et B) et le Mouvement populaire du 22-Mars, qui avaient déclaré que toutes organisations bénéficient de la même couverture à la chaîne publique (Office radiodiffusion télévision du Mali), lors des points de presse.

 

 

 

Les acquis de la transition liquidés

C’est dire que Dioncounda avait l’expertise pour profiter de bons services de communication. Les médias sont des moyens rapides et même “sûrs” d’information, de communication, d’éducation, de sensibilisation, d’instruction et même de divertissement des populations. Ce qui fait dire à certains qu’ils ont aujourd’hui un grand rôle dans la politique développement du pays.

 

 

Et IBK semble adopter le contraire pour l’atteinte de ses objectifs. Une seule édition suffit pour se faire une idée sur le journal TV de l’ORTM. Rares sont des intellectuels qui regardent le journal de la chaîne nationale. Ni la forme, ni le contenu ne donne l’impression aux téléspectateurs avérés de suivre une édition. Les éléments sont classés par ordre : Koulouba, partenaires techniques et financiers, Primature, les autres membres du gouvernement et les petits commentaires.

 

 

La derrière-conférence de presse du Mouvement populaire du 22-Mars en une illustration. Et il n’est pas fréquent de donner un temps d’accès direct à une marche de protestation. Les Maliens sont habitués à au moins trois éléments de reportage par édition sur les voyages du président et un magazine de synthèse. Les communications importantes engageant la vie de la nation, prises en conseil des ministres, sont souvent censurées pour diffuser les visites d’IBK.

 

 

Elu par plus de 77 % des voix, le président de la République devra donner un nouveau souffle à la démocratie malienne, à travers des débats contradictoires et un égal accès aux médias. Les responsabilités exigent à la presse de fournir des informations suffisamment diversifiées et équilibrées à la population.

 

 

Ibrahim Sogoba

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4 COMMENTAIRES

  1. Mr le journaliste en quoi IBK et son parti étaient opposés au régime d’ATT? Qu’est ce que vous voulez nous faire croire? Si 80% de la population sont analphabètes, hé bien 100% des utilisateurs internautes sont instruits, mieux que les journalistes alimentaires.

  2. le MNLA SEUL avec ces petits moyens de communications a ternit l image du mali a traves le monde, on a plus de 200 journalistes au mali, ils n ont pu rien faire pour contrer cela….
    mais s il sagit de critiquer IBK ou raconter du n importe quoi , ils sont en premiere ligne….

    • Mon frère, c’est IBK qui donne l’occasion de se faire critiquer… On parle ici de la communication du Mali pas de la personne d’IBK… Cette cellule de com fait passer la personne du président avant la com du Mali.. de Alpha à ATT c’était pareil. Le MNLA envahit les réseaux sociaux et les plateaux télés le plus rapidement comme tu dis. Dans nos ambassades qui et qui sont les attachés de presse et les chargés de com ? Pendant notre crise tu as vu combien d’ambassadeurs maliens sur un plateau télé ?? On ne pourra pas nous dire dans tout le Mali que nous n’avons pas des pros de la com ou de l’image ?? Non… parce qu’au Mali ce n’est pas le mérite ou le CV mais les relations amicales et parentales du coup le Mali vient en seconde position. C’est tout le système qui est pourri… nos journalistes ne pensent pas à l’image du Mali eux ils cherchent à se nourrir. Il s’ agit là des autorités politiques ok 💡

  3. IBK ne sait pas communiquer avec le peuple malien.
    IBK fuit les débats d’idées, n’aime ni la contradiction, ni la confrontation des idées.

    Mme Touré de la Cafo peut très bien en témoigner.

    IBK, ne sommes-nous pas en démocratie?

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