Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine vient de séjourner aux Etats Unis et au Nigéria (10-18 juillet). Au cours de son périple, Marimpa Samoura a discuté avec les Maliens établis à New York, Washington et Abuja des problèmes touchant à la vie de la nation et à leurs conditions de vie dans ces pays d’accueil.
Spécifiquement, le ministre a plaidé auprès de nos compatriotes une adhésion pleine au processus électoral en cours et une acceptation des résultats de l’élection présidentielle dont le premier tour est prévu dimanche.
Nommé à la tête du département des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine à la faveur du récent réaménagement gouvernemental, Marimpa Samoura a aussitôt entrepris un périple dans des pays qui enregistrent une forte concentration de Maliens. Objectif : sensibiliser nos compatriotes sur le processus électoral, les informer de la situation du pays, et recenser leurs préoccupations de tous les jours dans leur pays d’accueil.
De manière spécifique, le ministre entend obtenir une large participation des Maliens vivant à l’extérieur aux prochaines élections.
A New York, sa première étape, le ministre a eu plusieurs rencontres avec nos compatriotes résidant dans cette ville et qui manifestent un intérêt réel pour le développement du pays. Il leur a expliqué la profondeur de la crise que traverse le pays depuis janvier 2012 et invité chacun à s’investir pour une sortie rapide de cette impasse à la fois politique et institutionnelle.
Marimpa Samoura a rappelé aux Maliens de New York, les deux principales missions du gouvernement de transition : la reconquête de l’intégrité du territoire national et l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes. La première mission est accomplie avec l’aide de la communauté internationale sous le leadership de la France.
Quant à l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes, elle est en bonne voie. C’est d’ailleurs la condition sine qua non pour que le pays puisse sortir de la crise. « Contrairement à certaines rumeurs, la date du 28 juillet pour l’élection présidentielle n’est nullement imposée. Nous avons besoin de l’apport et de l’accompagnement du reste du monde, surtout quand la plupart des partenaires lient leur coopération à des conditionnalités relatives aux principes sacrés de la démocratie. Dans ces conditions, la seule manière de faire revenir le pays dans le concert des nations est de disposer d’un régime politique issu des urnes », a indiqué le ministre. Il a ajouté qu’après plus d’une année au ban des nations, le peuple meurtri a besoin de stabilité, de cohésion, d’entente et de paix. Ces facteurs qui constituent le préalable et la condition sine qua non du développement économique ne peuvent être obtenus que grâce à des élections libres et transparentes.
« Les élections du 28 juillet ne seront pas parfaites, car les Maliens en âge de voter ne disposent pas tous de leur carte NINA. Mais pour une sortie de crise il importe que nous acceptions le choix de ceux qui en disposent. Les autorités qui seront élues auront tout le temps de perfectionner le processus pour les échéances ultérieures. Le peuple malien a autant droit au vote qu’à la paix. Nous devons accepter ces imperfections mineures et ne voir que l’intérêt suprême de la nation en allant massivement aux urnes le 28 juillet et aussi et surtout en acceptant le résultat du scrutin au nom de la sortie de crise pour le plus grand bonheur du peuple malien », a développé Marimpa Samoura.
Ce plaidoyer du ministre a recueilli un écho favorable auprès de nos compatriotes vivant à New York et rassemblés au sein de l’Association des Maliens de New York (AMANY).
Marimpa Samoura, lui, a regretté cependant le manque de cohésion et d’entente entre les Maliens de New York divisés entre deux AMANY qui se disputent le leadership et la légitimité de l’association. Il s’est fait un devoir de se rendre aux sièges des deux associations pour prêcher la bonne parole, l’entente et la cohésion entre les enfants d’un même pays.
La deuxième étape américaine du ministre s’est déroulée à Washington, en deux temps. La délégation ministérielle a d’abord rencontré l’Association des Maliens de Washington à l’ambassade du Mali, en présence notamment de l’ambassadeur Al Mammoun Baba Kéïta, de l’ancien ministre des Finances, Bacari Koné et du Pr. Diola Bagayoko. Au cours de cette rencontre nos compatriotes ont promis d’adhérer pleinement à la démarche proposée pour la sortie de crise.
Le second temps a été marqué par une visite à la Banque mondiale. Marimpa Samoura a rappelé à ce propos que l’institution financière a été aux côtés du Mali dès les premières heures de la crise. Grâce à son accompagnement et surtout à son leadership, le Mali a pu maintenir un cadre macroéconomique sain et sauvegarder l’équilibre des finances publiques.
Le rôle prépondérant de la Banque mondiale dans la réussite de la conférence de Bruxelles a permis de mobiliser 3,285 milliards d’euros au profit du Mali. Le ministre Samoura est donc allé remercier les responsables de l’institution et les inciter à appuyer la diaspora malienne dont l’apport en 2012 pour le pays s’élevait à un milliard de dollars, environ 500 milliards de Fcfa.
Les Maliens du New Jersey ont suivi avec intérêt et attention le séjour de leur ministre de tutelle aux Etats Unis. Ils ont remis à Marimpa Samoura 2 000 dollars (1 million de Fcfa) à titre de contribution à l’effort de guerre.
Le ministre a bouclé son périple par Abuja, la capitale politique du Nigéria, où il a rencontré la colonie malienne. Globalement, nos compatriotes ont évoqué des problèmes relatifs à l’obtention du passeport, à la non-application par le Mali du carnet de voyage et au manque des cartes NINA. Marimpa Samoura a promis que ces préoccupations seront examinées par le gouvernement.
A Abuja, le ministre a également participé à la 43ème session du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO essentiellement consacré à la situation au Mali et en Guinée Bissau.
Sékou TAMBOURA
CCOM/MMEIA