Face aux propos du gouverneur de Ségou Abou Sow qui a traité des hommes politiques de « dangaden » (maudit) dans l’affaire des casiers asséchés de Macina, le secrétaire général de Sadi Oumar Mariko ne mâche pas ses mots. « C’est indélicat et irrespectueux de la part du gouverneur de Ségou, ce mec corrupteur, de traiter ainsi l’honorable Ousmane Bâ qui a rencontré les paysans de Macina », déclare-t-il avant de mettre en garde M. Sow en ces termes : « Fali min bè mogo bin, i t’a tulo ye ».
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« … Un avocat ne suffit pas. Si vous voulez, constituez 10, 100 ou 1000. Ça ne servira à rien ni à Ségou, ni à Bamako. Ces politiki môgô dangadenw qui viennent notamment se concerter avec vous ici ne peuvent rien résoudre et à la première difficulté, ils vous abandonnent et vous les pauvres qui en pâtirez… » , aurait lancé le gouverneur de Ségou Abou Sow à l’occasion d’une rencontre avec les riziculteurs de Macina. Ceux-ci manifestaient contre la rupture d’eau dans leurs périmètres due à des erreurs techniques de l’Office du Niger.
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Ces propos restent en travers de la gorge du secrétaire général de Sadi. Oumar Mariko ne passe pas par le dos de la cuillère pour sa réplique. Selon lui, « le gouverneur de Ségou fait partie de ces fonctionnaires de l’Etat qui ont chassé les paysans de leurs terres et qui ont récupéré leurs champs. Quoi de plus normal que ce gouverneur refuse de se faire prévaloir de sa propre turpitude », affirme-t-il avant d’ajouter, imperturbable : « Abou Sow, tout le monde le connaît, c’est un mec corrupteur. Il a essayé avec certains de nos agents, il n’a pas réussi. Il fait partie de la bande de ceux qui pillent l’Office du Niger parce qu’il recevait lui-même les dividendes ».
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Pour Oumar Mariko, cet écart de langage d’Abou Sow est une pique à l’endroit de l’honorable Ousmane Bâ de Macina qui a, à ses dires, rencontré les paysans de sa localité. « S’il traite l’honorable Ousmane Bâ de « dankaden », c’est vraiment très indélicat de sa part et ce n’est pas respectueux de sa part parce que c’est l’honorable Ousmane Bâ qui est parti à Macina s’informer de la situation et qui nous a informés. Je n’y suis pas allé. Mais je sais ce qui se passe là-bas pour avoir écouté des responsables paysans de Macina sur la question ». L’affaire de Macina, souligne l’honorable Mariko, incombe à l’administration qui serait en faute. « Ce qui est, d’ailleurs, la conclusion que l’honorable Ousmane Bâ a tiré quand nous nous sommes rencontrés », indique-t-il.
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Le secrétaire général de Sadi va plus loin en pointant un doigt accusateur sur les autorités administratives, avec en tête le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales. « Ce gouverneur ne mérite pas là où il est. Les supérieurs du gouverneur font la part belle à leurs représentants comme si ceux-ci étaient en territoire conquis : ils ne respectent pas la loi, il n’y a pas d’éthique chez eux, il n’y a pas de déontologie en la matière pour eux. Ils sévissent comme des potentats et ils sont protégés contre leur peuple au niveau du ministère de l’Administration territoriale ».
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Les sanctions, dit-il, devraient pleuvoir, parce que, prévient-il, « si on devrait continuer comme ça, avec tout le respect que nous avons pour le général Kafougouna Koné, nous nous posons la question de savoir quelle est son implication. Car, à beau laisser des gens sous sa responsabilité agir impunément contre les citoyens, on arrive à prendre la responsabilité soi-même ».
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Sidiki Y. Dembélé
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