Le parti Sadi, aux termes de son 2e congrès ordinaire à Koutiala, a décidé de présenter un candidat à la présidentielle de 2007. Dans l’interview ci-dessous, la nouvelle secrétaire à l’organisation du parti, Mme Mariko Korotoumou Théra revient sur les grandes lignes de ce congrès. Sadi, a-t-elle précisé, ne quittera pas le gouvernement mais n’abandonnera jamais sa vision politique pour qui que ce soit.
Les Echos : Le 2e congrès ordinaire a-t-il tenu, selon vous, toutes ses promesses ?
Mariko Korotoumou Théra : Le congrès s’est très bien passé comme le président l’a souligné. Nous avons tenu un congrès à la mesure de nos moyens. Vous avez vu l’engagement des délégués, on sent nettement que ce sont des gens qui ne veulent pas de l’argent ou leur propre promotion. Ils sont engagés pour une cause, ils cherchent une satisfaction morale. Cela démontre que la politique de Sadi est comprise par ses militants.
Les Echos : Vous avez décidé d’aller à l’élection présidentielle de 2007. Cela voudrait-il dire que vos jours sont comptés dans le gouvernement ?
M. K. T. : On est entré au gouvernement sur une base, c’est-à-dire qu’on nous a fait appel pour apporter notre contribution à la construction de ce pays. Et cela ne supposait pas que Sadi devait abandonner sa façon de voir, de faire. Durant tout le temps qu’on a été au gouvernement, Sadi a eu sa position sur toutes les grandes questions qui concernent la vie de notre nation. Il ne faudrait pas faire de confusion entre être au gouvernement et abandonner sa vision politique. En tant que parti politique, quand on vous appelle pour apporter votre contribution à la construction nationale, vous ne devez pas refuser si ça se fait sur une base claire. De là à dire qu’on a pieds et mains liées, je crois que ceux qui font cela, le font de plein gré et en assument la responsabilité. Tel n’est pas le cas du parti Sadi.
Les Echos : Votre parti vient de mettre en place un bureau de 27 personnes, dont 4 femmes. En tant que porte-parole du directoire du cadre de concertation des femmes des partis politiques, n’est-ce pas là un revers cinglant pour vous ?
M. K. T. : Effectivement, en tant que porte-parole du directoire, je ne suis pas franchement très fière de cet effectif au niveau du bureau. L’autre chose, c’est que nous sommes un parti de paysans, d’ouvriers. A l’ouverture du congrès, la salle était constituée au moins à 40 % de femmes. Il se trouve que ces femmes ont besoin d’être formées afin de pouvoir assumer de hautes responsabilités au niveau du parti. C’est d’ailleurs l’une des missions essentielles du cadre de concertation qui est la sensibilisation, l’information et la formation des femmes pour une plus grande participation à la vie publique et à la vie politique. On ne peut pas prétendre assumer des responsabilités si on n’a pas la compétence qu’il faut. Je suis quand même contente du fait qu’il y avait une femme sur les trois membres de la commission d’investiture. Les femmes, au sein du parti Sadi ont toujours été consultées avant la prise de toutes les décisions importantes.
Propos recueillis par
Sidiki Y. Dembélé “