Marche du 2 juin 2018 à Bamako : L’opposition force, l’Etat s’assume…

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Samedi, les forces de l’ordre ont violemment réprimé une marche organisée par l’opposition pour dénoncer l’accaparement de l’ORTM par le pouvoir et pour exiger que l’élection présidentielle du 29 juillet prochain se fasse sans tricherie. C’était quelques jours après l’annonce de la candidature d’Ibrahim Boubacar Kéita pour un second mandat. Si pour certains les autorités ont mal agit en réprimant la marche, pour d’autres l’Etat a bien fait car nous sommes en état d’urgence. 

Quarante-huit heures après l’annonce officielle de la candidature du président IBK, l’opposition a manifesté son désir de marcher. Pour, dit-on, faire en sorte que l’ORTM soit équitablement mis à la disposition des uns et des autres et empêcher que l’élection du 29 juillet ne soit pas trichée en faveur du président IBK.

Pour cela, la procédure administrative qui consiste à adresser une correspondance au gouverneur du district de Bamako a été respectée. Cependant, la réponse des plus hautes autorités, à travers le gouverneur, a été négative. Un communiqué lu au journal télévisé de 20 h indiquait que la marche ne devait pas se tenir, car notre pays est sous “état d’urgence”.

Un communiqué qui a suscité beaucoup de débats et d’indignation dans l’opposition. Pour elle, il s’agissait tout simplement d’un acte de sabotage. “Le Maouloud organisé par le guide spirituel d’Ançardine auquel IBK lui-même a pris part au stade du 26-Mars ; l’investiture du n°1 de l’opposition qui s’est tenue au même endroit ; l’inauguration de l’échangeur de Ségou avec ses voies d’accès ; sans bien sûr oublier le lancement de la campagne agricole 2018 de Kangaba…”, ont chacun, mobilisé des centaines de personnes, avançaient-ils comme preuve de la mauvaise foi des autorités. Aux dires des opposants, l’ORTM qui appartient à l’ensemble des maliens est au seul service du président et de sa famille. “Malgré le refus de l’Etat, nous allons marcher à la date indiquée”, avaient-ils juré. Ce qui fut fait.

Décidées à ce faire respecter, les autorités n’ont pas hésité à gazer et à matraquer les marcheurs. Le n°1 de l’opposition l’honorable Soumaïla Cissé et plusieurs autres hauts cadres ont été les premiers à recevoir leurs doses. De la place de la Liberté, les marcheurs se sont retrouvés entassés au siège du parti ADP/Maliba. Certains d’entre eux se sont retrouvés au CHU Gabriel Touré. Heureusement qu’il n’y a pas eu de perte en vie humaine.

“Depuis des mois, l’opposition est dans ses manœuvres pour qu’IBK ne se présente pas à l’élection du 29 juillet, cela n’est pas juste. Et même le cadre de l’exercice démocratique n’est pas d’accord avec une telle revendication. Si les Maliens ne veulent pas du président IBK, ils l’exprimeront à travers les urnes”, ont témoigné des partisans du pouvoir.

A l’analyse de la situation, il y a de quoi avoir peur car c’est n’est pas l’intérêt supérieur de la nation qui semble être en jeu. En effet, pour certains, IBK est un homme qui aime trop le pouvoir et n’entend pas lâcher prise malgré la déception des Maliens. Mais, pour d’autres, Soumaïla Cissé est pire que lui, ce dernier, aujourd’hui est prêt à tout pour prendre la tête du pays. Car si non dans 5 ans, il sera d’ores et déjà à la retraite politique.

Qu’Allah veille sur le Mali. Amine !

Drissa Kantao

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