Le samedi 17 juin 2017, des milliers des Maliens ont battu le pavé pour dire NON au projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992. De la place de la liberté, via le monument de l’Indépendance, et le quartier Bamako-coura jusqu’à la bourse du travail, une longue file des manifestants a marché le long de la voie publique. Organisée par le Mouvement AN TE A BANA (Opposition et Société civile), la marche a regroupé presque toutes les entités du Mali.
Ce jour-là, ils étaient nombreux, Société Civile, Opposition, quelques leaders religieux, les déguerpis des voies publiques, Mouvement Trop c’est trop, pour dire non à la révision de la Constitution dont la date pour la tenue du référendum était prévue le 9 juillet 2017. Parmi les marcheurs, on peut citer le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, les anciens Premiers ministres du Mali, Soumana Sako et Modibo Sidibé, les anciens ministres, Ousmane Sy et son épouse Kadiatou Sow, Me Amidou Diabaté, Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, Nouhoum Togo du Pdes, Souleymane Koné, Aboubacar Traoré des Fare An Ka wuli, les honorables Amadou Thiam et Bakary Diarra de l’Adp-Maliba, l’imam Chouala Bayaya, le secrétaire général de la CSTM, Hammadou Amion Guindo, le chroniqueur Ras Bath, les rappeurs, Mylmo et Master Soumi, les leaders du Mouvement trop c’est trop et bien d’autres. Un dispositif sécuritaire impressionnant a encadré les marcheurs. Dans la foulée, les manifestants brandissaient des banderoles et pancartes sur lesquelles, on pouvait lire les messages et slogan ci-après : « Touche pas à ma constitution », « Non à la partition du pays», « Retrait pur et simple du projet monarque», « sauvons le Mali, tous ensemble, main dans la main », « CSTM, le referendum, Antè A baana, pas besoin, le peuple malien a plutôt besoin de sécurité, de paix et de pain ». Au cours du trajet de la marche, il y a eu, à plusieurs reprises, l’exécution de l’hymne national du Mali. A l’arrivée à destination, le président de l’Adp-Maliba, l’honorable Amadou Thiam, ancien deuxième vice-président de l’Assemblée nationale du Mali a lu la déclaration au nom des marcheurs. « Peuple du Mali, te voici debout, en milliers, dizaines de milliers, Centaines de milliers. Peuple du 26 Mars qui n’a pas la mémoire courte, te voilà, défendant ta Constitution du 25 février 1992 ! Peuple de résistance, te voici, refusant de courber l’échine pour en faire boulevard pour dictateur ! Peuple de ce 17 juin 2017, que veux-tu ? Le retrait de la loi de révision constitutionnelle. Nous voici rassemblés pour le Mali, le Mali millénaire, le Mali de la lutte, le Mali de la résilience et de la résistance à l’autocratie. Le Mali qui dit NON quand il n’est pas d’accord ! Nous voici réunis pour dire An tè, a banna ! Ne touche pas à ma Constitution ! », C’est en substance ce qui ressort de la déclaration lue par l’honorable Amadou Thiam. « Nous disons NON à cette loi de révision constitutionnelle parce qu’elle viole l’article 118, alinéa 3 qui stipule qu’aucune révision de la constitution ne peut être engagée s’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire. Un pays qui contrôle au mieux le 1/3 de son territoire et où les 2/3 échappent à son entier contrôle peut-il tenir un référendum viable ? Bien sûr que non ! Nous, patriotes de tous bords politiques, associations de toutes obédiences, syndicats, artistes, invitons en conséquence le Président de la République au retrait pur et simple de cette loi de révision constitutionnelle inopportune, anticonstitutionnelle et source de division du MALI. Par ailleurs, il faut noter qu’après cette marche qui, pour eux a été une réussite, les organisateurs ont organisé une conférence de presse pour la restitution de la marche, le mercredi 21 juin 2017, à la Pyramide de souvenir. Ladite conférence a été principalement animée par Mme Sy Kadiatou Sow, Présidente de la Plateforme AN TE A BANA, accompagnée de l’honorable Amadou Thiam, 1er vice-président de la Plateforme et du Pr Bréhima Fomba, Juriste constitutionnaliste. Ils ont programmé d’organiser des meetings dans les différentes communes du 27 au 29 Juin 2017.
D.KEITA