Après l’intervention des Nations-Unies, la Coalition pour l’alternance et le changement a été autorisée à marcher pour réclamer des «élections libres et transparentes» ainsi que «la libération de l’ORTM». C’est ainsi que vendredi 8 juin dernier, des dizaines de milliers de manifestants ont battu le pavé aux côtés de leaders politiques de l’opposition dont Soumaïla Cissé (URD), Tiébilé Dramé (PARENA), Mamadou Igor Diarra (EMA), Mohamed Ali Bathily et Amadou Thiam (ADP-Maliba). Sans oublier Ras Bath et le député Mahamadou Hawa Gassama. Tous ces leaders, qui s’opposent à la gouvernance actuelle, se sont dits outrés par les agissements antidémocratiques du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita et de son mentor , le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga.
Il est 8 h du matin. La grande marche de la Coalition pour l’Alternance et le Changement a pris du retard. Des leaders politiques de l’opposition prennent position peu à peu devant la Chambre du commerce. Tous attendent l’arrivée du Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla Cissé, pour entamer la marche. Après 1 heure d’attente, ce dernier a fini par faire son apparition. La grande marche pouvait commencer.
Après quelques flops, les agents de sécurité déployés sur le terrain pour encadrer la marche ont fini par maîtriser la situation. De la place de la liberté, en passant par le Ministère de l’éducation, l’Avenue Mamadou Konaté, la Place OMVS, la Place de l’Indépendance, pour finir à la Bourse du Travail, le même refrain retentissait : ” IBK Démission, Libérez l’ORTM “.
Plusieurs associations, partis politiques et mouvements étaient représentés notamment le Mouvement ”Mali Kanu ” et son leader Modibo Koné, les FARE, le club de soutien ”pour les actions de Tiébilé Dramé”, ”La révolution Jaune Or Mali”, le Mouvement ”An tôrôla” le Front Patriotique ”Tous pour le Mali, Tout pour le Mali”, l’association des victimes de la répression du 2 juin, l’ADEMA etc… .
Cette marche, qui s’est terminée devant la Bourse du travail, a accueilli sur le podium les leaders politiques de l’opposition et de la société civile. Après avoir chanté l’hymne national avec les milliers de manifestants brandissant leurs mains vers le ciel, le président de l’URD et chef de file de l’opposition a remercié le peuple pour être sorti massivement. ” Vous nous avez honorés. Merci pour avoir répondu à notre appel pour l’alternance “.
Ras Bath: «Les élections sont un combat d’idées»
A sa suite, Ras Bath a pris le micro et s’est exprimé en bon révolutionnaire. Il a déclaré que le président sortant n’a tenu aucune de ses promesses. ” Boua nous a promis l’eau, la santé, l’éducation, l’emploi, sans succès. Et en plus, il ne veut pas quitter le pouvoir “.
A l’entendre, les élections sont un combat d’idées, pas un combat de muscles. ” Nous sommes des Ghandi. Nous sommes des Luther King. Nous sommes des Nelson Mandéla. Nous demandons des lois, nous demandons de la justice, nous demandons du travail, nous demandons de l’inclusivité, de la transparence. Nous sommes un peuple civilisé. Nous ne sommes pas des barbares, nous ne sommes pas des sauvages. Nous avons une démocratie. Nous sommes une nation noble, de grandeur et d’amour. A bas les voleurs. A bas les incompétents. A bas les irresponsables. Vive le Mali et la démocratie “.
Quant à l’Honorable Mahamadou Gassama (élu URD à Yélimané), il a indiqué ce qui suit : ” Après notre tentative de marche réprimée le 2 juin dernier, nous avons bénéficié du soutien des Nations-Unies, des Associations des droits de l’Homme, de la CEDEAO, de l’Union Européenne. Maliens, IBK est parti à Kayes, à Sikasso, Tombouctou, Gao, à Ségou puis à Kangaba malgré l’état d’urgence. Tout dernièrement, il a insulté les pères de Maliens, en déclarant : ”Grâce à moi, des pères de certains hommes ont réussi. Je ne renoncerai pas au pouvoir pour que le père d’un autre s’en accapare”. Ce pouvoir n’est pas non plus l’héritage de son père “, a-t-il conclu.
Mamadou Igor Diarra: «Il n’y aura pas d’élections crapules»
A noter que pendant le retard accusé par le chef de file de l’opposition, plusieurs voix au sein de l’opposition se sont élevées face à la presse pour dénoncer la manifestation réprimée du 2 juin dernier et pour réclamer la démocratie pour tous les citoyens maliens.
Interrogé sur ses attentes par rapport aux autorités gouvernementales, l’ancien ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra a averti qu’“il n’y aura pas d’élections crapules dans ce pays”.
A le croire, nos organes de médias doivent s’intéresser à tout le monde équitablement.
A cet effet, il a renchéri : ” inviter les autorités à s’organiser très sérieusement, car aucun gadget ne les fera détourner de l’essentiel “.
S’agissant de l’arrivée des cartes d’électeurs le 7 juin dernier, il s’est montré réservé. ” Je salue l’arrivée des cartes d’électeurs mais sachez que c’est la première fois dans ce pays qu’un Premier ministre se déplace à l’aéroport pour accueillir des cartes d’électeurs. Ça ne s’est jamais vu. Donc, j’invite les autorités de ce pays à s’investir pour que ces cartes soient correctement distribuées. Nous serons très regardants et vigilants “.
Tiébilé Dramé: «Jamais nous n’accepterons le fascisme dans ce pays»
Pour sa part, le président du PARENA, Tiébilé Dramé a été interpellé sur le même sujet, il a martelé que ” jamais nous n’accepterons le fascisme rampant dans ce pays ” .
Il a précisé que IBK et Boubèye ont, le 2 juin dernier, grossièrement violé la constitution et la loi. ” Ils ont engagé une action illégale, une répression brutale, illégitime contre les forces démocratiques et contre le peuple “.
A ses dires, grâce à la résistance du peuple malien, ils ont changé de position et ils sont devenus plus respectueux. ” Je ne peux que m’en réjouir et, c’est grâce à la volonté de la jeunesse, qui n’a pas accepté de courber l’échine sous les grenades lacrymogènes, sous les matraques “ s’est-il félicité.
Pour le directeur de campagne du chef de file de l’opposition, cette jeunesse a mis en échec les plans du gouvernement qui visent à terroriser les populations, à nous faire accepter l’inacceptable. ” J’ai souvent dit que nos dirigeants sont des mauvais élèves qui n’apprennent pas de l’histoire. Et, pourtant, ceux qui sont au pouvoir sont des acteurs de mars 1991 mais ils ont oublié. L’exercice du pouvoir les a grisés, alors ils ont cru qu’ils pouvaient faire dans notre pays ce que plus jamais aucun dirigeant ne peut faire “.
Pour finir, il a lancé un avertissement au régime actuel. ” Aujourd’hui, ils se sont conformés à la loi mais est-ce qu’il faut les féliciter pour ça ? Non, il faut continuer à les blâmer pour la répression barbare du 2 juin 2018. Il faut laisser le droit de manifestation pacifique s’exercer conformément à la Constitution. Jamais nous n’accepterons le fascisme rampant dans ce pays “.
Mohamed Ali Bathily: «Nous voulons l’impartialité totale à l’ORTM»
Quant à Mohamed Aly Bathily il s’est insurgé face à la partialité de l’ORTM : ” IBK a déclaré sa candidature chez lui, en langue bambara et française. Cependant, l’ORTM s’est chargée de sa diffusion en plusieurs autres langues. Et nous, nous n’avons même pas droit à une minute. C’est de l’injustice et nous souhaitons l’impartialité totale pour tous les candidats. A bas IBK. A bas IBK “.
Mohamed HAÏDARA
‘Bien?
‘
Il y a des gens qui n’ont aucune dignité ni parole d’honneur . Certains devraient même avoir honte de leur propre comportement . Ils se reconnaitront
Comments are closed.