Une loi scélérate symbolisant un détournement flagrant de la souveraineté nationale. C’est cette lecture que la Convention nationale pour une Afrique solidaire (Cnas-Faso Hèrè) fait du vote par l’Assemblée nationale d’une loi organique prorogeant la durée du mandat parlementaire en cours au-delà de la limite de cinq ans fixée par la Constitution du 12 janvier 1992. Le parti de Soumana Sako exhorte le président de ne pas promulguer cette loi.
Le bureau politique national de la Convention nationale pour une Afrique solidaire condamne avec la dernière rigueur le vote par l’Assemblée nationale d’une loi organique prorogeant la durée du mandat parlementaire en cours au-delà de la limite de cinq ans fixée par la Constitution du 12 janvier 1992. La Cnas-Faso Hèrè demande instamment au président de la République de ne pas promulguer cette loi scélérate symbolisant un détournement flagrant de la souveraineté nationale.
“Avant-garde militante du peuple malien, la Cnas-Faso Hèrè estime qu’Ibrahim Boubacar Kéita prendrait une lourde responsabilité devant le peuple et devant l’Histoire s’il faisait en sorte que le premier acte politique majeur de son deuxième et dernier mandat présidentiel consiste à entériner une telle violation de la Loi fondamentale de la République du Mali”, précise le communiqué, signé par le secrétaire administratif, Bakary Sako.
Dans le même ordre d’idées, la Cnas-Faso Hèrè exprime sa profonde perplexité devant l’attitude des députés de l’opposition qui, à l’antipode des déclarations publiques de leurs états-majors politiques respectifs, ne se sont pas opposés au vote de ladite loi dont le caractère anticonstitutionnel ne souffre d’aucun doute.
“Le bureau politique national du parti note que, dans une course effrénée contre la montre visant à appliquer au forceps l’accord antinational d’Alger et dans le mépris total des leçons de la formidable mobilisation populaire de l’année 2017 sous la bannière de la Plateforme Antè A Bana, les pouvoirs publics annoncent un calendrier fixant un soi-disant referendum et de soi-disant élections sénatoriales, toutes choses caractérisant une volonté manifeste de fouler aux pieds les valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 au profit de forces sociales nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial et de couches obscurantistes opposées à la République et à ses valeurs de démocratie, de laïcité, d’égalité des chances pour tous les citoyens et de justice sociale… “.
La Cnas-Faso Hèrè soutient que la Constitution du 12 janvier 1992 a fait ses preuves et n’a nul besoin d’être amendée. C’est pourquoi, elle ne doit pas être mise en cause, car c’est des hommes et des femmes et non les institutions républicaines, qui ont échoué notamment pour avoir tourné le dos aux valeurs du 22 septembre 1960 et du 26 mars 1991 ajoute la Cnas-Faso Hèrè.
“En dehors des pseudo réformes destinées à assouvir les appétits voraces des forces féodales, esclavagistes, racistes et antirépublicaines, des lois ordinaires et organiques peuvent valablement prendre en charge, dans le cadre intact de la Constitution de 1992, des préoccupations telles que la transhumance des élus, la représentation parlementaire des Maliens de l’extérieur ou des consultations…”.
Le BPN de la Cnas-Faso Hèrè estime qu’il n’est pas encore trop tard pour que les pouvoirs publics se ressaisissent pour ne pas entraîner le peuple malien, son Etat démocratique et sa nation multiséculaire qui le sous-tend, au bord du précipice au nom d’intérêts étrangers à ceux du peuple militant du Mali.
Bréhima Sogoba