Mamadou Bakary Sangaré alias Blaise et ses délégués venus du Mali profond étaient en conclave, samedi dernier, au siège de leur parti. Objectif : débattre des échéances électorales de 2012. Au sortir de la réunion, le Président de la CDS a bien voulu répondre à nos questions.
Mamadou B Sangaré : Aujourd’hui, si vous faites le décompte, vous constaterez que les sept cercles de la région de Sikasso sont là et que dans ces sept cercles, la CDS Mogotiguiya a un siège. Elle a pour préoccupation d’occuper au moins les 2/3 de chaque cercle. Cela veut dire que nous avons transporté un siège qu’on a ouvert en commune 3 dans 24 quartiers de celle-ci. La CDS ne se porte pas très bien, mais la CDS se porte bien. Très bien, on le verra aux résultats.
Mamadou B Sangaré : La CDS a multiplié son implantation par cinq.
Mamadou B Sangaré : Nous sommes sur une position de principe. En vingt ans d’exercice démocratique, tout texte a besoin d’être changé et remis en adéquation. Il y a certaines querelles, quant à savoir quels sont les effets de ces textes sur telle ou telle organisation de la vie politique. Nous avons noté notre avis sur la question. Je vous rappelle que la CDS, durant son parcours, n’a jamais été élémentaire et alimentaire. Nous n’aimons pas travailler par instinct et dire simplement, pourvu qu’on y soit. Nous avons dit, on doit y être, les populations doivent compter sur nous, les populations doivent miser sur la CDS pour l’avenir. Nous nous sommes dit que nous ne sommes pas des petits politiciens qui travaillons pour le prochain mandat. La CDS travaille pour l’avenir et pour les prochaines générations.
Mamadou B Sangaré : La formation et le métier de chacun, jouent sur notre comportement. Si j’accepte de prendre des positions, je suis obligé parce que ce sont des positions d’instinct et de formation. Les autres n’ont pas la même approche que moi. Je dis que le respect de la loi, c’est le respect de la loi. Quand il y a une CENI, la répartition c’est : 05 pour la société civile ; 05 pour la majorité et 05 pour l’opposition. Ceux qui prétendent faire l’opposition et qui n’ont pas le courage de l’assumer ne peuvent pas réclamer autre chose au nom de l’opposition. Il ne saurait y avoir d’amalgame possible. Je serais d’accord que celui qui va aux élections et qui gagne une majorité assume celle-ci et que celui qui perd, assume sa défaite. Encore à ce niveau, il y a l’amalgame. Tous les partis qui sont perdants, veulent être gagnants. S’il n’y a pas d’opposition, ceux qui assument la position d’opposants doivent avoir les cinq sièges, à mon avis. On ne part pas faire un texte et trouver la potion magique qui veut dissoudre l’esprit et la lettre. Le texte est clair : l’opposition 05, la majorité 05. On assume pleinement et entièrement, quelle que soit la dimension de cette opposition. L’objectif recherché, c’est la contradiction. Tout le monde le sait que par assimilation dans tous les pays africains, la société civile est assimilée à la majorité. Où sera la contradiction dans la CENI ? La première grille de protection des élections, c’est une CENI et la deuxième grille c’est l’administration territoriale. La grille extra électorale qui est de voie judiciaire, c’est la Cour constitutionnelle. Pourquoi ne pas mettre la contradiction véritable ! Respectons la loi.
Le Pouce : Doutez-vous de l’organisation d’élections crédibles et transparentes en 2012 ?
Mamadou B Sangaré : Je clarifie la position. Elle est d’autant plus claire que si les intérêts des partis politiques, dans leur diversité, c’est- à- dire opposants, majorité, participants, ne sont pas ressortis dans les organes des gestions et de contrôle des élections, leurs intérêts seront hypothéqués. Or, vous n’avez pas d’élections pour la satisfaction de l’administration. Vous avez des élections pour la satisfaction des populations. Ceux qui doivent briguer l’expression populaire sont les partis politiques.
Mamadou B Sangaré : La CDS est en train de s’apprêter. On ne peu pas faire l’évaluation de sa préparation qu’à la veille de ces élections. Nous y sommes dans les idées. Nous devons travailler et baliser le Mali né en 1991. Il faut réfléchir à la formation de ces jeunes et à leur préparation. Il est plat de dire que je prépare l’avenir de mes enfants. Pour un homme politique, c’est faux. On prépare à la CDS les enfants pour l’avenir parce que l’avenir, c’est mondial. La CDS Mogotiguiya dit qu’il faut aussi développer le sens de la responsabilité publique. Le nouveau crédo que nous avons défini, c’est de dire « Aimer le Mali, le Bâtir ». « Ka Mali Kanu, Ka Mali Djo ». Voilà des choses que nous voulons mettre en avant et faire de la CDS un parti de pointe sur lequel les jeunes peuvent compter .
Mamadou B Sangaré : Le contraire serait étonnant. Il y a des valeurs au Mali que les gens foulent au pied alors que chaque pays fonde sa démocratie sur son histoire, sa tradition et sa culture. Aucune démocratie ne ressemble à une autre. A la CDS, nous préférons mettre en avant les valeurs traditionnelles. Les hommes politiques n’ont pas d’identité réelle, n’ont pas de fixation, ne représentent pas c es valeurs. Il est normal qu’un homme politique se mue en politicien. Les deux sont différents pour nous. L’homme politique se bat pour les prochaines générations et le politicien pour le prochain mandat, pourvu que lui, il mange. J’ai accepté d’aller en 2007 à l’abattoir même si je savais que ma candidature ne passait pas. Il fallait le faire car il s’agissait d’un deal social avec les Maliens. Quand on crée un parti, on va jusqu’au bout. Quelqu’un qui a accepté d’aller au mouroir, quand il a l’occasion de ressusciter, pourquoi le refuserait-il. Reconnaître la valeur d’un autre homme, ce n’est ni faire de la fourberie ni le griot.
Mamadou B Sangaré : Absolument. Vous savez, la confiance et le courage ne vous manquent pas. Le dernier slogan de campagne c’était le courage en politique. La confiance, c’était d’affronter le président ATT en 2007. On avait le courage, la confiance en soi et en nos militants. Pourtant, tout le monde a juré que c’était peine perdue. On l’a fait avec bonheur et dignité. Nous l’assumons. Les prochaines fois, nous serons de la bataille.
Mamadou B Sangaré : C’est de leur dire que l’heure de faire voir la différence a sonné. Nous sommes différents et nous nous sommes comportés différemment et les Maliens ont besoin de cette différence pour sortir de l’ornière.
Entretien réalisé par Tiémoko Traoré