La situation socio-économique du pays n’est toujours pas aussi reluisante. En effet, bientôt un an après le déclenchement de l’opération Serval qui permis de libérer les régions du nord du pays, l’activité économique peine toujours à démarrer. En témoignent les récents rapports établis par l’ONG Transparency International et Doing Business où le Mali a reculé devenant l’une des économies les moins favorables aux affaires et parmi les plus corrompues. Pour en savoir le Président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), a bien voulu nous accorder cet entretien.
L‘Indépendant : Comment jugez-vous la situation socio-économique du Mali notamment après la libération des régions du nord ?
Mamadou Sidibé : Vous savez, le Mali a traversé une crise sans précédent. Cependant, depuis le déclenchement de l’opération Serval, les régions du nord ont été libérées par la grâce de Dieu et de nos amis français. Depuis ce temps, le problème qui s’est posé et qui se pose encore est celui de la sécurité. Sans sécurité, il n’y a pas de développement et de paix. La première chose à laquelle doit s’atteler le nouveau pouvoir c’est d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Passée cette étape, il faudrait maintenant penser à gagner la paix. Et sans elle, il est inutile de parler de développement. Dans une lettre que nous avions adressée au gouvernement transitoire, nous avions demandé d’assurer la sécurité et la paix. Nous constatons que la sécurité revient progressivement, maintenant nous devons aller vers la paix.
Que vous inspire le dernier rapport doing business qui classe le Mali parmi les économies les moins favorables aux affaires pour 2014, le pays étant passé de la 153e à la 155e place?
Vous savez avant que notre pays ne passe à la 153e place, nous étions classés 146e avant la crise. De ce fait, nous comprenons bien que c’est la crise qui a entrainé cette situation. Le mercredi 11 décembre dernier, il y a eu la 8ème session du comité mixte de suivi des réformes du cadre des affaires Etat – secteur au cours de laquelle nous avons abordé tous les aspects avec les nouvelles autorités. Nous avons tous déploré ce recul.
Par ailleurs, comme l’a si bien dit le ministre de l’Investissement, ce recul s’explique plutôt par le fait que les autres pays ont fait des efforts pour gagner quelques places. Nous pensons qu’avec cette réunion mixte Etat-secteur privé, nous nous sommes donné les moyens pour qu’au plus tard en 2014, le Mali puisse revenir à sa position initiale ou même gagner des places supplémentaires.
Le travail a donc commencé et nous espérons qu’au cours de la prochaine réunion prévue dans 3 mois des mesures seront prises et des dossiers seront passés en revue pour nous permettre de faire un bond en avant au niveau de doing business.
Quelle lecture faites-vous du dernier rapport de Transparency International où le Mali a régressé de la 105e à la 127e place ?
Le jeudi 12 décembre dernier, j’ai reçu le représentant de la Banque mondiale. Je lui ai dit que nous étions parmi les premiers depuis 2011 à dénoncer la corruption. Nous lui avons fait savoir que sans une lutte efficace contre ce fléau, nos entreprises ne pourront pas prospérer. Je me réjouis des mesures qui sont en train d’être prises par le nouveau gouvernement. Pas plus tard que mercredi dernier, j’avoue que c’est avec surprise que j’ai écouté le nouveau ministre de la Justice qui informait l’opinion de la mise sous mandat de dépôt de magistrats, ce qui est une première dans l’histoire du pays.
Je pense donc que la lutte contre la corruption est lancée. Mais il ne faut pas que cela soit de la poudre aux yeux, nous voulons qu’elle soit une lutte sincère contre ce mal. Nous espérons qu’elle s’attaquera à tous les niveaux et qu’il n’y aura surtout pas d’intouchables. Il faut rappeler que la corruption fait reculer le développement. Ces classements, je peux les comprendre vu la crise que nous avons traversée.
Il est temps de regarder maintenant vers l’avenir, voilà ce qui est important. Les nouvelles mesures qui sont en train d’être prises me donnent l’espoir que le Mali gagnera d’autres places dans le classement de Transparency International.
Que compte faire votre institution pour inverser cette tendance ?
Vous savez, le Conseil national du patronat est un syndicat. Beaucoup pensent que c’est un service de l’Etat ou qu’il est dans le même registre que la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM). Nous sommes un syndicat indépendant dont la mission principale est la défense des intérêts de nos adhérents dans l’ensemble du secteur privé. Je viens de vous dire que depuis 2011, nous avons dénoncé la corruption. Cette lutte nous amène à dénoncer chaque fois que nous constatons des faits de corruption. Je peux vous promettre qu’il en sera ainsi, car il y va de la survie de nos entreprises.
Par ailleurs, il faut aussi reconnaitre que c’est le laxisme qui a augmenté la corruption dans le pays. Nous ne doutons pas de la sincérité des nouvelles autorités à enrayer ce fléau. Nous allons même les accompagner chaque fois que nous sommes sollicités ou que nous constatons des cas de corruption avérés.
Qu’en est-il de l’inflation et du chômage qui atteignent des proportions inégalées ?
Le Mali avait gagné beaucoup de place en matière d’inflation. Il n’y avait pratiquement plus d’inflation à une période donnée au Mali. Comprenez que la crise a quand même duré deux ans et elle n’était pas que sécuritaire, mais aussi économique. Les bailleurs de fonds étaient partis et l’économie était à terre. Par rapport à la question de l’emploi, j’avoue que c’est un problème crucial. Pour moi, c’est dans ce dossier que le nouveau pouvoir doit mettre le paquet parce que le chômage des jeunes est une bombe encore plus grave que celle provoquée par la crise. Il faut que des mesures efficaces soient prises en matière d’emploi. Parfois, nous entendons que c’est le secteur privé qui crée l’emploi et la richesse.
Mais dans la pratique, le secteur privé n’est pas aidé dans la création d’emploi. C’est le secteur privé formel qui crée l’emploi, mais au Mali les entreprises formelles ne sont pas aussi nombreuses. Il faut que l’Etat facilite l’émergence d’entreprises formelles. Celles-ci sont confrontées à d’énormes problèmes, elles sont taxées tous les jours, contrôlées par la douane, les impôts, la DNCC…
C’est vrai qu’avec le secteur informel beaucoup de personnes peuvent trouver du boulot, mais il ne crée pas de richesse ni de valeur ajoutée. D’autant plus que tout est concentré autour du commerce. L’Etat doit donc aider les entreprises formelles à se développer en les taxant moins, en les contrôlant moins et en les persécutant moins.
Avez-vous un dernier mot ?
Je voudrais profiter de cette occasion pour vous féliciter et vous remercier pour la création d’un cahier économie au niveau de votre journal. Nous pensons que cela permettra aussi de faire connaitre les préoccupations du secteur privé. Vous savez qu’au niveau du CNPM, il y a plus de 40 groupements professionnels et à l’avenir nous vous promettons une collaboration plus étroite.
Maciré DIOP
Ce B.Â.T.A.R.D ferait mieux de la fermer! Il est le premier à créer le chômage dans ce pays: banqueroute de la SOMAPIL, licenciements abusifs à Team Call Center et à la SOMAGES, magouilles diverses,création de sociétés fictives et écrans pour ses activités mafieuses comme SM3.
Il n’a même pas honte! il aurait dû suivre ATT dont il était le griot. Des gens qui mangent à tous les râteliers!
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