Mamadou Samaké, spécialiste en droit : « Un dialogue national inclusif d’abord, un gouvernement d’union ensuite et enfin la guerre aux narcotrafiquants »

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La crise engendrée par les événements du 22 mars, peine à trouver son épilogue au regard des positions tranchées prises par les uns et les autres. Pour  Mamadou Samaké, professeur de Droit à la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP), le dialogue national inclusif semble incontournable. Dans un entretien à bâtons rompus, il fait un diagnostic sans complaisance de la crise politico-sécuritaire, ses raisons et ses propositions de sortie de crise.  
Après plus de 4 mois de crise politico-sécuritaire, les Maliens attendent avec impatience le bout du tunnel : la libération du Nord sous occupation d’islamistes armés et de narcotrafiquants, et la fin de l’imbroglio politique qui oppose les parties prenantes notamment les regroupements politiques.   Malgré les forums par-ci les séminaires par là, la situation reste en l’état. Ce qui, selon notre interlocuteur, impose un cadre de dialogue national inclusif regroupant l’ensemble des forces vives de la Nation pour non seulement crever l’abcès et mettre en route le processus de la Transition qui est, selon lui, en veilleuse à cause des divergences politiciennes. A l’en croire, un dialogue national inclusif organisé par le Gouvernement sous la présidence du président de la Transition avec la participation de l’ensemble de la classe politique et des organisations de la société civile que l’’on pourra d’écouter le peuple Malien qui a des choses à dire. Parce que l’Accord cadre qui consacre le coup d’Etat présente des vides et des insuffisances.  Il revient donc aux Maliens de trouver la formule à la malienne pour déterminer les organes de la Transition et la feuille de route qui vont eux aussi dégager les prérogatives des responsables de ces organes. C’est le dialogue qui permettra aux Maliens de légitimer le pouvoir en place et les intéressantes propositions de création d’un Haut conseil d’Etat, d’un conseil national de transition…, faites par le président de la République par intérim.
Donc cette occasion permettra aux Maliens de vider les rancœurs et d’aller à l’essentiel : le Mali. Car, dit-il, sous le président Alpha Oumar Konaré en 1992 les concertations ont permis de juguler des problèmes dans le domaine de l’éducation et des crises au Nord et politiques. Avant d’ajouter que sous l’ère ATT les mêmes concertations ont permis de résoudre des crises institutionnelles.  Le dialogue inter Maliens permettra de parfaire l’Accord cadre qui révèle des insuffisances et surtout après la dissolution du CNRDRE, qui en est l’un des signataires.
« Pourquoi des Maliens  refusent-ils  aujourd’hui de se parler en face », alors même que le moment est plus que jamais propice compte tenu de la libre circulation des personnes qui devraient représenter les différentes régions du Nord à un forum national.
Pour lui aucun problème né de l’Accord cadre n’oppose le président intérimaire, Dioncounda Traoré au Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. « S’il y a un conflit entre les deux institutions (Primature et Présidence de la République) ça ne peut être que celui crée de toutes pièces par des hommes politiques », a-t-il tranché.
A la question de savoir qui d’entre eux doit former le gouvernement, le spécialiste de Droit déplore le silence de l’Accord cadre qui aurait dû, non seulement, préciser l’institution en charge de former le gouvernement mais aussi  déterminer les organes de la transition, leurs  prérogatives et leurs limites.
Parlant du gouvernement d’union nationale, le professeur de Droit trouve  l’idée acceptable, mais qu’il faut, avant tout gouvernement, un dialogue inclusif permettant aux Maliens de se pardonner et d’accepter de travailler ensemble pour le bien de la nation. Interrogé sur son choix entre changer les membres du gouvernement et élargir sa base sur l’existent, M Samaké affirme que cette tâche relève du président et du Premier ministre. Avant de préciser qu’il préfère jouer sa partition dans la construction nationale hors d’un gouvernement.
Négocier  avec Ansar Eddine mais bouter AQMI, MUJAO, Boko Haram… hors de nos frontières
Parlant de la reconquête de l’intégrité du territoire et de la laïcité de la République, M Samaké préconise la carotte et bâton selon qu’il s’agisse de l’un ou des autres groupes armés qui règnent au Nord. Pour lui, le Mali ne doit pas exclure une proposition de dialogue avec Ansar Eddine dont le leader Iyad Ag Ghaly est une personnalité reconnue au Mali. Mais exclut toute idée de dialogue avec les autres groupes armés d’AQMI, de Mujao, Boko Haram, et d’autres éléments venus d’Afghanistan, de Polisario qu’il, exige-t-il, bouter hors de nos frontières.  « Mais si le dialogue ne donne rien l’option militaire peut en ce moment  être employée », a-t-il prôné.
Pour des prochaines élections générales transparentes, il propose la mise en place d’un fichier biométrique après avoir tirer leçon des élections antérieures et de tout ce qui s’est passé.
Kadiatou Djiré et MD

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2 COMMENTAIRES

  1. On n'a pas le temps de toutes ces concertations nationales, les populations du Nord sont lasses d'attendre la distribution de postes à Bamako

    L’opportunisme a mis à terre le Mali

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