Malick Camara : Partenariales techniques et financiers du mali et transition : Pour une relance de l’économie

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Commencée depuis le mois de septembre 2012, l’élaboration du Programme de Travail des PTF pour la période de Transition a connu d’importantes avancées lors de la retraite extraordinaire des partenaires techniques et financiers (PTF). Cette retraite, incluant l’ensemble des PTF dans leur diversité à savoir au niveau technique, aux Chefs de coopération,  aux Chefs d’agences du Système des Nations Unies,  aux Représentants résidents de structures multilatérales et  aux  Ambassadeurs  a permis dans sa version de mars 2013 de définir les orientations stratégiques autour desquelles les interventions des PTF s’organiseront pour appuyer la Transition.

 

 

Ainsi, il importe de souligner que la  retraite extraordinaire des PTF  trouve sa légitimité dans la situation de crise exacerbée que connait le Mali depuis janvier 2012.

 

En effet, depuis cette date, le Mali  est marqué par une crise aux dimensions multiples s’alimentant les unes les autres. Elle est d’abord sécuritaire, en lien avec les attaques des groupes armés au Nord et s’est ensuite institutionnalisée avec la rupture de l’ordre constitutionnel intervenue en mars 2012. Cette rupture a eu pour conséquence la suspension de l’aide publique au développement à l’exception de l’aide humanitaire de la part de la quasi-totalité des partenaires au développement.  La crise est enfin humanitaire avec les personnes déplacées et réfugiées et dont le nombre ne cesse de croître car jusque-là, on enregistre des déplacements.

Les événements politiques de mars 2012 et ses conséquences ont aussi affecté sérieusement l’économie. La bonne campagne agricole 2012-2013 a permis de limiter  la baisse du  PIB réel en 2012 à 1.5 % au lieu de 3.1 % comme prévu. Par ailleurs, la décision des PTF  de suspendre les appuis budgétaires et les projets d’investissement en faveur du Gouvernement a conduit à une contraction dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Toutefois, certaines sources de croissance telles que l’extraction de l’or et le coton sont restées stables.

La récession semble contenue et la croissance de PIB réel devrait rebondir à 4 à 5 % en 2013 avec un taux d’inflation de 3,1 % contre 6 % en 2012,

Le budget prévisionnel 2013 fait ressortir, selon les estimations du FMI, un déficit  de 55 milliards de FCFA pour lequel les sources de financement doivent être clairement identifiées, sinon le Gouvernement devra geler certaines dépenses jusqu’à concurrence dudit  montant. Pour la facilité de crédit accéléré, le FMI a accordé 9 milliards de FCFA dès le début février 2013.

La situation de crise conduit à une augmentation sensible des dépenses pour la défense et la sécurité qui passe de  107 milliards de FCFA en 2012 à 145 milliards de FCFA en 2013, soit 33% d’augmentation. L’organisation d’élections libres et transparentes, autre priorité du Gouvernement, fait l’objet d’une budgétisation notable. Compte tenu des évolutions récentes en lien avec ces deux priorités, ces chiffres devraient être revus lors du collectif budgétaire prévu entre ce mois d’avril et mai 2013.

Selon nos sources et s’agissant des secteurs sociaux et les charges de personnel, les dépenses prévisionnelles pour 2013 restent globalement stables par rapport à 2012.

Malgré les efforts du gouvernement pour maintenir les niveaux de dépense dans les secteurs sociaux, il apparaît qu’avec la situation de crise que connait le pays, au moins 663 000 personnes pourraient basculer dans la pauvreté du fait des effets économiques de la crise politique et sécuritaire et de l’impact des déplacements des populations à l’intérieur du pays. Les populations urbaines seraient les plus touchées du fait de la dégradation de l’activité et de l’emploi dans les secteurs des BTP, des services, de l’informel et de l’arrivée importante des populations déplacées vers les villes.

En dépit des évolutions majeures (intervention militaire du Mali et de ses alliés, adoption de la feuille de Route par l’Assemblée Nationale le 30 janvier), la situation reste fragile et exige une capacité d’anticipation afin de freiner la dégradation des conditions de vie des populations.

Pour accompagner le processus de Transition et aider les populations maliennes à accroître leur résilience, c’est-à-dire le renforcement de leur capacité à absorber les chocs externes et internes, à atténuer les effets de la crise sur les couches les plus vulnérables durant cette période difficile, les PTF doivent adapter leurs interventions à la nouvelle réalité et redynamiser leurs efforts de coordination

Dans cette perspective et dans le souci de trouver un équilibre entre les interventions de développement et d’urgence, les PTF ont retenu deux axes stratégiques complétés par ailleurs par une dimension importante sur le dialogue politique à savoir

La gouvernance démocratique et économique et les services sociaux de base, c’est-à-dire les secteurs agricoles et alimentation.

Ces axes font l’objet  d’un développement qui est complété par des activités prioritaires pour leur mise en œuvre.

La mise en œuvre de ces deux axes contribuera à relever les défis de la Feuille de Route du Gouvernement adoptée par l’Assemblée Nationale le 29 janvier 2013.

 

 

Dieudonné Tembely

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1 commentaire

  1. En ma qualité de participant à ladite retraite extraordinaire des PTF, je me permets d’apporter une clarifiaction à l’attention journal : les services sociaux de base ne se resument pas uniquement au secteur agricole et alimentation. Il faut y ajouter l’éducation, la santé, l’eau et l’assainisement et la protection.

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