Au Mali, le 5 avril prochain, l’avocat du Parti Social-Démocrate africain tentera de convaincre le juge du tribunal de Grande instance de la Commune II du district de Bamako contre la procédure de dissolution engagée à son encontre par la Direction générale du contentieux de l’Etat. En attendant, la procédure est dénoncée par plusieurs formations politiques.
A la veille du procès de dissolution contre le parti PSDA, le cadre d’échange des partis et des regroupements politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel exprime sa surprise et ses inquiétudes. « Cette action de dissolution contre le PSDA est une nouvelle étape dans la restriction des droits et de liberté », a déploré cette coalition de partis politiques dans un communiqué, ajoutant que « la procédure de dissolution est initiée alors que le PSDA n’a pas encore été reconnu coupable » par les faits prévus par la Charte des partis politiques au Mali ». Déplorant la conduite de la procédure, le Cadre d’échange des partis tire déjà une conclusion. Pour lui, cette procédure contre le PSDA cache en réalité une certaine volonté de réduire au silence les hommes et les partis politiques qui ont une voix discordante. Poursuivant, ces formations politiques ont appelé à une « mobilisation des démocrates et des patriotes » pour faire barrage à ce projet de dissolution engagé contre le PSDA.
Selon plusieurs sources, Le Parti social-démocrate africain (PSDA) est accusé de complot contre l’Etat et atteinte à la souveraineté nationale. La direction générale du contentieux de l’Etat l’accuse d’avoir tenu des propos « insultants à l’endroit des autorités de transition, notamment du Premier ministre par intérim sur les antennes de RFI ». Une première comparution devant le tribunal a lieu, le mercredi 22 mars 2023. L’affaire est renvoyée au 5 avril prochain pour répliquer
. Le Président du parti PSDA, Ismaêl Sacko, qui vit hors du pays, estime que les motifs avancés violent la Charte des partis de 2005 en son article 19 et la constitution de 1992. L’article 19 stipule que « Les dirigeants des partis politiques ne peuvent être poursuivis dans l’exercice de leur mandat pour leurs opinions et leurs activités ». Le président du PSDA parle d’un « aveu d’impuissance et une volonté dictatoriale d’étouffer le débat politique dans notre pays. « Les militaires ont décidé de bâillonner nos formations et leaders politiques afin d’éviter toute contradiction. Je voudrais compter sur l’ensemble de la classe politique pour agir ensemble et mettre en échec le principe de pensée unique », soutient Ismaêl Sacko.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net