Les militaires maliens avaient plusieurs plans. Plan A, le colonel Assémi Goïta, chef de la junte, à la tête de la transition. Mais la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) était
ferme sur le principe d'un président civil pour diriger la transition, et non un militaire. La communauté internationale était du même avis.
Alors, des cartables, le plan B sort : un militaire à la retraite, qui est donc un civil. L’hypothèse revenait fréquemment dans les conversations ces derniers jours à Bamako. Elle avait même été évoquée clairement à Accra au cours de la rencontre entre la junte et la Cédéao, qui ne s’était pas opposée à un tel scénario.
Pour les militaires, il présente un avantage de taille : «
Contourner l’obstacle, en contentant tout le monde »
, estime l’analyste Étienne Fakaba Sissoko de l’université de Bamako. Autrement dit, satisfaire la Cédéao, qui exige une transition civile, ainsi que la dissolution de la junte dès le démarrage de cette transition, «
le tout sans perdre la main ».
« Homme droit, intègre, patriote »
Dès lors, plusieurs noms circulent. Mais en réalité, explique à RFI, un collaborateur du patron de la junte, pour le Plan B, dès le départ, c’est le colonel major Bah N'Daw qui a toujours tenu la corde. Discrètement, des émissaires ont été le voir, et il avait déjà donné son accord.
C’est vrai qu’il a été ministre éphémère de la défense du président Ibrahim Boubakar Keita, mais il n’est pas un homme du système, indique notre interlocuteur. Selon une autre source au sein de la junte, «
Bah N'Daw est un homme droit, intègre, patriote, qui n’a pas les mains trempées dans des magouilles ».
Dans l’armée, un sondage discret indiquerait qu’il est l'homme de la situation, accepté par les troupes. Ajoutons que d’après nos informations, des membres de la junte sont plus à l’aise avec lui, alors qu’ils font très peu confiance à une très grande partie de la classe politique malienne.
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