Le nouveau président de transition au Mali, le colonel Assimi Goïta, a désigné vendredi 11 juin les membres d’un nouveau gouvernement dans lequel les militaires obtiennent des postes clés comme la Défense, la Sécurité et la Réconciliation nationale, a indiqué à la télévision nationale le secrétaire de la présidence Ali Coulibaly.
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a été le principal artisan de la formation du nouveau gouvernement. Il a ramené à l’exécutif le colonel Sadio Camara, limogé de ce poste dans l’éphémère équipe nommée par l’ancien président Bah N’Daw, rapporte notre correspondant à Bamako, Serge Daniel.
Celui qui a été l’un des meneurs du coup d’État d’août 2020 retrouve le portefeuille de la Défense, selon le décret présidentiel. Son éviction du gouvernement fin mai par l’ancien président de la transition Bah N’Daw est considérée comme l’un éléments déclencheurs du second putsch en neuf mois dans le pays.
Des militaires proches d’Assimi Goïta conservent leurs postes, comme Ismaël Wagué, autre meneur du putsch d’août ayant renversé l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Il garde le portefeuille de la Réconciliation nationale.
De même pour le nouveau ministre de la Sécurité, le colonel-major Daoud Aly Mohammedine, qui occupait jusqu’ici les fonctions de numéro 2 de l’armée. Retour remarqué aux Finances et aux Mines de deux civils proches des militaires qui avaient également perdu leur poste.
Mahamadou Kassogué est également nommé à la Justice. Jusque-là, il occupait le poste de procureur chargé de la lutte contre la corruption.
Ce gouvernement est également annoncé comme étant « d’ouverture » et « inclusif » par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, membre du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5/RFP), un collectif d’opposants, de religieux et de membres de la société civile. Un autre membre éminent du M5-RFP Ibrahima Ikassa Maïga y fait son entrée dans l’exécutif, à la tête du ministère de la Refondation de l’État.