Les premiers résultats n’étaient pas attendus avant mardi ou mercredi. Les résultats officiels provisoires devraient tomber d’ici vendredi, avant un éventuel second tour le 12 août. Mais déjà, les autorités et la classe politique au Mali se félicitaient, lundi, de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle, malgré la perturbation du scrutin par des attaques dans le centre et le nord du pays.
La communauté internationale, présente militairement avec la force française Barkhane, qui a pris le relais de l’opération Serval déclenchée en 2013 contre les jihadistes, et avec les Casques bleus de l’ONU, attend du vainqueur une relance de l’accord de paix signé en 2015 par le camp gouvernemental et l’ex-rébellion à dominante touareg, dont l’application accumule les retards.
Un taux de participation qui s’annonce faible
Malgré cet accord, les violences djihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires. Plus de huit millions d’électeurs étaient convoqués pour reconduire pour cinq ans le président Ibrahim Boubacar Keïta, 73 ans, ou lui préférer un de ses 23 concurrents, dont le chef de l’opposition, Soumaïla Cissé, 68 ans.
Le taux de participation n’était pas connu dans l’immédiat mais s’annonçait faible, selon les premières constatations d’observateurs électoraux et de journalistes de l’AFP. « Si l’on tient compte du taux des 10 dernières années, le taux de participation n’est pas du tout catastrophique », a déclaré une source du ministère de l’Administration territoriale, sans plus de détails.
Il est traditionnellement bas au premier tour de l’élection présidentielle dans ce vaste pays d’Afrique de l’Ouest, comptant une vingtaine d’ethnies, connu pour son rayonnement culturel, mais où moins d’un tiers des plus de 15 ans sont alphabétisés.
4.632 « bureaux où le vote a été perturbé »
Une série d’incidents, essentiellement dans des zones rurales, se sont produits malgré la mobilisation de plus de 30.000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères, mais aucun mort n’a été signalé. L’organisation de ce vote « est un immense défi sécuritaire », a souligné dimanche soir le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga, que le pays, « appuyé par ses partenaires, est en passe de relever avec satisfaction » selon lui, « en dépit d’incidents sécuritaires mineurs ».
Le ministère de la Sécurité a fourni peu après la fin du vote un bilan selon lequel « les incidents ont empêché le vote dans 105 bureaux » sur plus de 23.000, dont « 61 bureaux n’ont pu ouvrir dans les régions de Mopti (centre) et de Tombouctou » (nord-ouest), en raison de l’insécurité.
Mais dans la nuit, le ministère de l’Administration territoriale, en charge des élections, a publié des statistiques portant sur 4.632 « bureaux où le vote a été perturbé par des attaques à main armée et autres violences ». Sur ce total, le vote n’a pu se tenir dans 644 bureaux, dont plus de 500 dans la région de Mopti, selon le document.
Un travail d’observation compliqué
« Les listes publiées ne mentionnent pas l’identification précise des bureaux de vote comme nous l’avions demandé, ce qui rend plus difficile le travail d’observation et de recoupement des informations », a commenté dans un message adressé lundi à l’AFP la chef de la mission d’observation électorale de l’UE, Cécile Kyenge, estimant qu’il s’agissait d’une « base de travail intéressante mais qui mérite d’être complétée de manière précise et rigoureuse ».
De son côté, le directoire de campagne du chef de l’opposition a exprimé sa « satisfaction légitime » après le vote, tout en déplorant « que l’Etat ait failli à sa mission de sécurisation du scrutin ». « Fort heureusement, il n’y a pas eu de blessés ni de morts », selon un communiqué de l’équipe de Soumaïla Cissé, qui invite par ailleurs les citoyens « à la plus grande vigilance concernant les risques de fraude et de manipulation des résultats ».
Des tirs de roquettes qui ont visé le camp de la mission de l’ONU (Minusma) à Aguelhok (nord-est), sans atteindre leur cible ni faire de victime, selon une source de sécurité au sein de la Minusma, ont par ailleurs été revendiqués par la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda.
« Dieu merci, tout s’est bien passé »
« Tout le monde sait maintenant que quiconque remportera cette élection ne sera qu’une marionnette entre les mains de la France et des pays croisés », a affirmé dans un communiqué le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » du Touareg malien Iyad Ag Ghaly. Iyad Ag Ghaly, dirigeant d’un des groupes islamistes qui s’étaient emparés de tout le nord du Mali en 2012, s’est invité dans la fin de campagne, fustigeant dans une vidéo les « crimes » de l’armée malienne contre des civils et l’élection source « d’illusions ».
Jusqu’au dernier moment, « tout le monde pensait que les élections n’allaient pas se passer », mais « Dieu merci, tout s’est bien passé », estimait lundi un commercial de Bamako, Hamada Touré. « Nous sommes des apprentis-sorciers », ajoutait-il, en évoquant « la jeune démocratie malienne ».
Regardez le Kenya, comment beau:
https://www.youtube.com/watch?v=3rDGmaRknNE
ça change de nos pays francofous minables poubelles, soumis au subpremacisme blanc de la franSSafric!
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