Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, est revenu sur le rapport final du sommet du MNA sur lequel notre paye a émis des réserves
« Notre voix a été audible. Le président Museveni est tout à fait d’accord avec les arguments avancés. Dans les conclusions, il a souligné que le rapport du sommet va bien consigner que l’État du Mali s’oppose à ce texte et n’est lié d’aucune manière à ce texte. L’organisation à des procédures particulières. Le texte était pré-négocié à New York, il n’a pas été ouvert ici à Kampala. Lors des travaux subséquents qui se feront, un travail sera fait pour retirer cet élément», indique le chef de la diplomatique malienne, faisant référence à un texte proposé par un État membre du Mouvement des non-alignés.
«Un chapitre complet a été proposé sur le Mali par un État qui n’a pas été identifié, en tout cas qui ne s’est pas identifié parce qu’aucun État n’a assumé la responsabilité d’avoir inséré ce paragraphe qui concerne. la situation dans notre pays», explique-t-il. Ce chapitre, précise Abdoulaye Diop, fait référence aux situations comme le régime des sanctions qui a été levé. Il y a aussi «un langage en lien avec l’accord pour la paix qui ne reflète pas la réalité d’aujourd’hui», détaille-t-il, confirmant qu’il est contraire aux intérêts du Mali.
En effet, l’existence de ce texte consacré à notre pays a été découverte lors des travaux des experts. Il faut préciser que le travail du Mouvement des non-alignés est essentiellement coordonné à travers nos missions diplomatiques depuis New York. «Notre mission diplomatique là-bas n’a pas été associée à ces échanges», déplore-t-il, souligné que le gouvernement n’a pas été plus saisi pour avis afin de demander son accord.
«Nous nous sommes rassemblés nous-mêmes au niveau de la réunion des ministres des Affaires étrangères sommes insurgés et avons opposé de fortes réserves. Le ministre d’État, ministre chargé de l’Administration territoriale qui représente le chef d’État au sommet des chefs de l’État et de gouvernement, a aussi fait de même. Nous avons fait une contre proposition avec des amendements», décortique le ministre Diop, révélant qu’un pays s’est opposé à la prise en compte de l’amendement du Mali.
RETRAIT PUR ET SIMPLE- Ainsi, le chapitre a été repris dans le rapport final du sommet du MNA malgré ces «fortes réserves», déplore le ministre Diop. «Notre pays a alors demandé, à défaut de prendre en charge l’amendement, que le texte soit purement et simplement retiré», explique-t-il. Selon lui, le ministre chargé de la Décentralisation a attiré leur attention sur le fait qu’on ne peut pas raser la tête de quelqu’un en son absence. Il souligne que le Mali doit être impérativement consulté sur tous les sujets le concernant afin de donner son accord sur le principe et le contenu du texte, a étaie le ministre chargé des Affaires étrangères. Dans son intervention, ajoute-il, le ministre d’État a également demandé de revoir les textes réglementant l’organisation.
«Les préoccupations de notre chef de délégation relatives à l’amélioration des méthodes de travail du MNA ont été également prises en compte. À l’avenir, chaque fois qu’un État membre est concerné par une situation, cet État doit être en informé par écrit afin qu’il puisse donner son accord», note le chef de la diplomatie malienne. Selon lui, le président ougandais a bien noté que l’organisation doit faire évoluer dans ses méthodes de travail pour faire en sorte que la souveraineté des États puisse être respectée et qu’il y ait plus de transparence dans le travail.
Cela est conforme à la vocation de ce regroupement. Mise en place par les pères fondateurs de nos indépendances, rappelle-t-il, cette organisation est fondée sur des principes comme le respect de la souveraineté des pays, la non ingérence dans les affaires intérieures, l’égalité souveraine des États, le renforcement de la solidarité et la mise en place d’une approche de relation équilibrée Sud-Sud entre les États. Cet incident regrettable a non seulement permis de prendre en charge la préoccupation du Mali mais aussi de faire évoluer la façon de travailler de l’organisation, reconnaît le ministre Diop.
Cette considération est sans doute due au fait que le Mali parle aujourd’hui sans complexe sur la scène internationale. «Notre action est de faire en sorte que la dignité de notre peuple puisse être respectée et préservée en portant la voix du Mali avec plus de respectabilité», commente le chef de la diplomatie malienne. Cela «sans insolence, sans arrogance», tout en faisant comprendre que «personne n’aime notre pays plus que nous-mêmes et n’a une meilleure solution à nos problèmes mieux que les Maliens», insiste-t-il. Selon lui, il est certes important d’accompagner notre peuple, mais de comprendre qu’il a l’intelligence et l’humilité de comprendre ses propres problèmes et d’identifier les solutions qu’il faut.
Cheick Moctar TRAORE
MERCI ABDOULAYE DIOP POUR TON PATRIOTISME SANS FAILLE!