Mali: Quel avenir pour l’opposition ?

0

Avant l’opération Serval qui a mis fin à la ténébreuse occupation djihadiste, et avant la réussite inespérée du scrutin présdientiel, le Mali ressemblait à un homme qui se noyait. Et, face à un homme qui se noie, ce n’était pas le moment de lui demander la température de l’eau. Cet homme fera n’importe quoi pour se sauver.

 

 

Aujourd’hui, les choses ont évolué, voire changé. On assiste, avec la prestation de serment de Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) et la formation du nouveau gouvernement malien, à une réelle renaissance de la démocratie malienne. Mais qu’on le veuille ou non, celle-ci reste l’objet d’une interrogation sérieuse, car il demeure une sorte d’angoisse quant à son devenir. Ici, ne fuyons ni les réalités ni la vérité.

 

 

Car, encore une fois pour le Mali, rien n’est gagné d’avance. Croire qu’il suffit de changer les mots pour changer le réel, c’est prendre le risque de replonger le Mali dans une nouvelle “magie” politique. une équipe gouvernementale qui fait la part belle aux proches de Sanogo.

 

 

En vérité, c’est une conception stupide et irresponsable du consensus démocratique qui a été la cause du grand désastre malien. Or, à l’heure actuelle, tout indique qu’à Bamako, de nouveau, et en s’appuyant sur le score “brejnévien” d’IBK au second tour de la présidentielle (77%), nombre d’acteurs politiques et sociaux de premier plan sont tentés par des effusions romantiques de nostalgie pour la soi-disant période de la démocratie dite consensuelle. Pire, ils souhaitent reproduire cette époque révolue.

 

 

Non, il faut bannir à jamais une telle approche du consensus démocratique, loin de se réduire à une absurdité politique irrationnelle.

La démocratie représentative est une tension reconnaissant la légitimité du conflit, contrairement aux régimes totalitaires qui visent à son abolition.

Elle admet comme point de départ et comme principe, le conflit, l’opposition. Dans un Etat démocratique, s’opposer, c’est éveiller l’esprit des citoyens, voire inventer leur âme. Parce qu’il est inhérent à l’individu et à la société, le conflit est l’essence de la légitimité démocratique.

 

 

Source: Le Pays.bf

Commentaires via Facebook :