Mali : Que reste-il encore de nos hommes politiques ?

13

Ce serait de la lapalissade que de dire que la classe politique malienne ait échoué de la plus lamentable des manières. Ce serait aussi de la platitude que d’affirmer que l’essentiel des Maliens, à ce jour, ne se reconnaissent plus en ces hommes politiques en raison de l’inconsistance morale aigue qui caractérise la majeure partie d’eux. Et malgré ce clair constat d’échec de l’élite politique ainsi que l’amère révolte de la conscience populaire nationale, ces mêmes individus  restent insensibles à l’intérêt public.

En théorie, l’élite doit constituer ce noyau dur censé façonner les masses populaires dans un pays en vue d’orienter ces dernières dans la droite ligne d’un destin national digne d’histoire. C’est à l’élite de tracer les vrais sillons de l’émergence d’un peuple tout en le conditionnant à imprimer une direction à l’histoire.

Il ne saurait point s’agir pour l’élite dirigeante, d’infantiliser ou rabaisser à l’état de chose, le peuple et à qui revient l’absolue souveraineté des questions nationales. Il ne saurait également point s’agir pour elle de chercher à se maintenir éternellement dans l’arène politique nationale au point d’en faire un patrimoine personnel ou une institution dynastique.

Depuis l’avènement de la démocratie multipartite au Mali en février 1992 à nos jours, ce sont quasiment les mêmes acteurs politiques qui animent la scène nationale, avec chaque fois, les mêmes désespoirs. Aucun d’entre eux n’a jusqu’ici daigné faire publiquement et objectivement son autocritique face au peuple malgré leur échec abyssal dont les maliens continuent d’en payer le prix fort à tous les niveaux de leur existence.

Ce sont toujours les mêmes individus qui sont à l’opposition aujourd’hui et demain, dans les rouages du pouvoir. Ils virent à 180 degrés dans l’autre camp quand ça fait leur affaire et reviennent subrepticement au statut initial quand leurs intérêts sont menacés ou même atteints. Ces indécrottables manipulateurs sans foi, ni loi, se rangent chaque fois du côté du peuple tout en étant, en effet, très loin des intérêts de celui-ci. Il est à noter également que l’écrasante majorité de ces politiciens sans honneur, ni légitimité, est celle-là dont l’essentiel des fortunes a été engrangé grâce à l’activité politique et au rythme de malversations financières des plus suicidaires.

En définitive, ce ne serait rien d’exagérer que d’affirmer que cette satanée classe politique a causé bien plus de torts au Mali que l’enclavement géographique.

Modibo Kane Diallo

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. depuis la chute de soumagourou kante le mali est tomber dans un trou noir. l’homme malien se croit arabe.

  2. Dag Hammarskjöld
    Swedish economist
    Image result for Dag Hammarskjöld
    DescriptionDag Hjalmar Agne Carl Hammarskjöld was a Swedish economist and diplomat who served as the second Secretary-General of the United Nations. Hammarskjöld was the youngest person to have held the post, at an age of 47 years upon his appointment. Wikipedia
    Born: 29 July 1905, Jönköping, Sweden
    Died: 18 September 1961, Ndola, Zambia
    Nationality: Swedish
    Succeeded by: U Thant
    Quotes
    We are not permitted to choose the frame of our destiny. But what we put into it is ours.
    For all that has been, thanks. For all that will be, yes.
    Never, for the sake of peace and quiet, deny your own experience or convictions.

  3. Malien, Bonnes analyse et propositons. Sauf la peine de mort. Au lieu de cela, nos dirrigeants et fonctionnaires doivent jurer sur un Boli puissant pendant leur installation à leurs postes. Qu’il s’agisse du president, le directeur, l’enseignant, le militaire, etc. Il faut faire un retour imperatif à notre spiritualité. Le Boli s’occupera du fonctionement de notre élite, et de leur jugement en cas de fraude; le fonctionnaire sera conscient dès son installation que ce sont ses actions qui le jugeront. Les bolis sont faits pour reguler la socciété. Mais nous en avons honte. Nous preferons jurer sur la bible ou le coran, s’il le faut. mais ceux ci ne collent pas avec notre spiritualité originelle africaine.

  4. Sangaré, ton français est si minable qu’on se demande si tu as franchi le premier cycle du fondamental.
    Tu n’es pas de la période Uneem, peut-être celle de l’Aeem.
    En outre, tu parles de qui et pour qui ? Ton tièblén a eu ce qu’il voulait depuis des lustres. Mais même son bourankè ne le lui jamais donné parce qu’il connaît son véritable niveau de piètre ministre qui aime l’argent à mourir, contrairement à ce que l’on croit. On le verra à l’oeuvre. Je prédis qu’il ne fera rien d’exceptionnel. Pauvre Mali avec ses politichiens inconscients, opposants quand ils n’ont rien, lèche-cul quand ils ont un strapontin.

  5. Il faut aller demander à ce brillant homme politique malien
    Choguel Kokala Maïga l’art et la manière de changer de bord politique selon le sens du vent.
    Un homme qui aurait pu avoir un destin national si il avait eu un brin de conviction. Malheureusement, comme yous ceux qui suivent le sens du vent, il a eu un destin de feuille morte.
    Une bonne dizaine d’année en tant que ministre, quelques vehicule de luxe 4×4, une jolie villa au bord du fleuve, des boubous bazin bien brodés..bref, le panoplie d’un ministre Africain. Un ministre du ventre qui ne laisse aucune trace dans l’histoire du Pays.
    Nous n’avons plus d’élite politique, nous avons juste des hommes et des femmes inutiles et nuisibles exclusivement préoccupés par les bassesses matérielles.
    Actuellement, nous avons 38 ministres. Ils auraient pu être 52 ou 103 cela n’aurait rien changé. L’argent public serait juste un peu plus détournés avec 103 ministres qu’avec 52 ou 38.

  6. En tout cas, le journaliste fait un portrait sans faille de l’élite politque du Mali dans ce recit.
    je pense que l’une des solutions du problème malien est d’écarter toute personne ayant par le passé occupé un poste de responsabilité au Mali. lever le moratoire sur la peine de mort et instituer la PENDAISON comme instrument de lutte contre toute sorte de corruption. Inculquer le civisme à l’école. Nationaliser les patronymes déjà vendus aux etrangers/ennemis (EDM, SOTELMA, etc.). Changer de partenaires techniques et finaciers (l’économie avec la Chine, la défense avec la Russie), etc.

  7. Belle analyse M. Diallo. Mais concrètement que faut-il faire pour faire dégager cette race nauséabonde de politiciens véreux.

    • Tolérance, c’est très facile, on doit les pendre tous! c’est l’unique solution. Ils ont et continuent de piller ce pays.

  8. Les peuples ont les dirigeants qu’ ils méritent.
    Les maliens ne méritent t’ils pas leurs dirigeants?
    Les hommes politiques,pour percer,s’adaptent au contexte du moment.
    Pourquoi un homme comme ZOUMANA SACHO n’est pas populaire au Mali?
    Les mêmes personnes qui dénoncent les pratiques malsains des hommes politiques seront les opposants fervents d’un homme politique de la trempe d’un ZOUMANA SACHO .
    Actuellement,on est opposant quand on constate qu’ on n’a pas un parent au pouvoir.
    Très peu de maliens pensent MALI.
    Tant que les maliens ne feront pas un sacrifice sur leurs intérêts personnels en privilégiant L’INTÉRÊT GÉNÉRAL ,les hommes politiques sales continueront à régner sur le pays.
    On a la fâcheuse tendance d’opposer la période de la dictature à celle de l’ère démocratique alors que si cette période a échoué c’est qu’ elle a hérité des comportements que les successeurs du dictateur n’ont pas su ou pu faire face.
    CET ESPRIT DE PRIVILÉGIER L’INTÉRÊT PERSONNEL SUR L’INTÉRÊT GÉNÉRAL A ÉTÉ CULTIVÉ PAR LES OFFICIERS SUBALTERNES QUI ONT ÉCARTÉ L’HOMME QUI PRIVILÉGIAIT L’INTÉRÊT GÉNÉRAL DONT CERTAINS MALIENS ÉTAIENT CONTRE LUI À CAUSE DE CELA QUI SE SONT ASSOCIÉS AUX MILITAIRES POUR CONDUIRE LE PAYS À SA PERTE.
    C’est ainsi qu’ on a constaté la disparition des grandes sociétés étatiques pillées par les successeurs du père de la nation.
    Les privilèges donnés à certaines professions (douanes,gendarmerie….),
    L’ARGENT EST DEVENU L’ÉLÉMENT LE PLUS IMPORTANT.
    Cet ESPRIT devrait être COMBATTU dès les premiers jours,mois,années de l’ère démocratique comme MODIBO KEITA s’est aussitôt engagé à combattre l’ESPRIT du colonialisme pour redonner aux maliens sa dignité.
    Aucun homme politique ne peut donner à ce pays sa lettre de noblesse tant que cet ESPRIT de privilégier l’intérêt personnel sur L’INTÉRÊT GÉNÉRAL demeure.
    MOUSSA TRAORÉ est responsable de cet ESPRIT ravageur.
    OSER LUTTER ,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue.

  9. A-t-on dit en langage clair en milieu Bambara, je cite: “Tant que tu ne tape pas le cadavre, les vivants n’auront pas peur”. En voulant descendre GMT, on la qualifié de tous les sals mots de la terre: tyran, assassin, voleur, d’accord qu’est-ce qu’on voit aujourd’hui? Qu’est-ce que la démocratie nous a donné? Chacun a sa réponse et la réponse commune est que le grand Mali est entrain de disparaître en se consumant à petit feu et personne ne peut nier cela!
    Aucune nation respectable au monde ne s’est bâti sur du laxisme de son peuple!

Comments are closed.