Le Mali post-crise a été riche en rebondissements souvent spectaculaires. En si peu de temps, on assiste à la création d’une multitude de structures aux ambitions souvent floues. Que restent-ils des acolytes de l’ex-junte, de maliens du “juste milieu” et ceux qui se réclament des humanitaires ?
Avec l’arrestation du chef de l’ex-junte et compagnie, on se demande où est passée la Copam ? Très active tout au long de la crise qu’a connue notre pays, la Coalition des organisations patriotiques du Mali (Copam), sous l’égide du syndicaliste Hammadoun Amion Guindo, est de nos jours tombée dans l’anonymat.
Peut-être que ses objectifs ont été atteints ; à savoir : amuser la galerie et distraire l’opinion. La guerre que s’était livrée certains de ses responsables notamment Younouss Hamèye Dicko et Hammadoun Amion Guindo a eu finalement raison de la dextérité des militants qui avaient à cœur de se faire entendre.
En tout cas, Guindo, qui avait pris et cause pour la junte, a, en un laps de temps, changé de langage, ce au moment où il était question de choisir un cadre de l’organisation pour figurer dans le gouvernement de Cheick Modibo Diarra. Incroyable, lors de l’arrestation de Sanogo on n’a entendu peu les responsables de la Copam qui ont préféré briller par le silence. Que dire des autres mouvements créés avec le soutien de l’ex-junte ?
Effritement des mouvements
A cette période, il est difficile de connaître le nombre des mouvements, associations, organisations et autres qui ont vraiment animé la scène publique. Si certaines structures ont été créées dans le sillage du 22 mars 2012, pour ou du contre coup d’Etat, il y en a qui avaient l’ambition de soutenir des hommes politiques.
Mais, force est de reconnaître que la Coalition pour le Mali (CPM) mis sur les fonts baptismaux par Tiébilé Dramé mais dirigée par Gabouné Kéita a été d’un apport qualitatif à un moment où nombreux étaient les Maliens qui ne s’adressaient même plus la parole. En plus du fait qu’elle regroupe toutes les sensibilités, la CPM a mené d’importantes actions de plaidoyers pour recoudre le tissu social.
A son actif, des missions dans le Nord et au finish, l’organisation des assises de l’occupation qui ont permis de donner la parole à ceux vivent au quotidien la crise dans le septentrion. Les recommandations de ce forum ont permis de trouver le juste le milieu dans une crise qui avait atteint son paroxysme.
Hormis la CPM, les multiples organisations créées de toutes pièces ont brillé par leur manque de vision. Du coup, certaines tenaient coûte que coûte à organiser une concertation nationale et d’autres cramponnées sur le retour effectif à l’ordre constitutionnel, c’est le cas du Front pour la démocratie et la république (FDR).
L’heure du bilan a sonné !
Pour gérer la crise multidimensionnelle qu’a connue notre pays, de nombreuses organisations se sont spécialisées soit dans l’humanitaire, soit dans l’urgence. De ce fait, quasiment elles ont toutes été financées pour mener ce travail qui à terme devrait soulager les populations locales surtout celles du Nord, les déplacées dans les villes du Sud. Mais, le constat est de nos jours amers, à tel point qu’on se demande si réellement ces organisations étaient vraiment habilitées à mener ces genres de combat.
Pendant cette période, nous avons tout vu et entendu au nom des couches vulnérables. La faute revient en premier lieu au gouvernement de transition qui a brillé par son inertie sur ce terrain. Certes, des structures sérieuses comme la Croix-Rouge, Cri de cœur… ont fait preuve de droiture dans la gestion du quotidien des populations sous occupation. Mais il n’en demeure pas moins que la quasi-totalité avait d’autres idées à vendre que celles annoncées.
Maintenant que le pays a renoué avec la normalité, il est du devoir de l’Etat de demander des comptes à toutes les structures qui ont évolué dans ce créneau. Car, trop souvent, on a assisté plutôt à la propagande qu’a de vraies actions humanitaires sur le terrain.
Alpha Mahamane Cissé
“…Mali post-crise : A quand le bilan ?…”
😯 Qui vous dit que la crise est fini ? Vous vivez vraiment au pays M. le journaliste ?
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