Mali post conflit : Le président IBK se pose en rassembleur

Dans l’interview qu’il a accordée pour ses deux ans à la tête du pays, le président IBK, a, une fois de plus, tendu la main à l’opposition. Pour lui, seule l’union des Maliens permettra de vaincre les ennemis du pays et de relever les défis.

A l’occasion de l’anniversaire de ses deux ans passés à la tête du pays, le président IBK a accordée une interview à l’ORTM et à Africable Télévision au cours de laquelle trois grandes préoccupations de la nation ont été abordées, à savoir défense et sécurité, développement économique et social et sport. La rencontre a eu lieu au palais de Koulouba en présence du Premier ministre Modibo Kéita, des membres du gouvernement, des dignitaires religieux et des représentants de la société civile. A cette occasion, le président n’a esquivé aucune question posée par les journalistes. Mieux, le président IBK est apparu à l’aise, détendu et très confiant.

Le plus dur est derrière

Sur la question sécuritaire, le président IBK s’est voulu rassurant. L’accord d’Alger est un acquis autour duquel les Maliens peuvent/doivent construire la paix. C’est un accord qui a tout prévu, dit-il. Mais, jamais, ajoute-t-il, il ne sera dit que le Mali a manqué à ses engagements. Autrement dit, le gouvernement du Mali respectera tout ce qu’il s’est engagé à faire et espère de même pour les autres parties signataires de l’accord. « Cet accord est non seulement une chance pour le Mali mais pour le monde entier… »

Quand le président IBK parle de respect de l’engagement, il le dit avec force et conviction rappelant le sens de l’honneur et de la dignité de l’ancêtre malien.

Toutefois, le Président IBK appelle à ne pas mélanger les choux et les chèvres. Ou encore jeter le bébé avec l’eau du bain. Le Mali est un pays qui fait partie du concert des Nations Unies. C’est à ce titre qu’il a reçus l’appui et l’aide de la communauté internationale. La Minusma n’est pas et ne saurait être l’ennemi du Mali et des Maliens, a expliqué le président de la République. Parce que la Minusma, « c’est l’Onu et le Mali est membre de l’Onu ». Donc, la Minusma, « c’est nous ».

Ce qui importe, selon le Président de la République, c’est de dire aux Maliens, tous les Maliens, de se donner la main et de relever ensemble les défis actuels du pays.

Le problème du nord, trouvera sa solution dans l’accord d’Alger. Quant au banditisme résiduel, les forces de sécurité s’y emploieront, avec le concours de la population. « Nous avons la ferme volonté de faire du Mali un pays sécurisé. Il faut de la patience dans l’application d’un accord de paix »…

Selon le président IBK, plus jamais les choses ne seront plus comme avant. Pour ce qui est de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, le président de la République a répété qu’il ne fera pas obstacle à la justice. « Quand je suis venu à Koulouba, j’ai trouvé 200 dossiers et je les ai transmis à qui de droit. Il n’y aura aucun traitement de faveur en faveur de qui que ce soit ».

Abordant la question relative à la démolition des maisons à Souleymanebougou, le chef de l’Etat estime que force doit rester à la loi. « Quiconque défie l’Etat sera rappelé à l’ordre » et d’ajouter que le cas de Souleymanebougou est dû à l’incivisme et à la faute de certains maires et responsables administratifs.

L’objectif primordial pour le président de la république Ibrahim Boubacar Kéita c’est également, le réarmement moralement et militaire des forces de défense et de sécurité maliennes. La tache est loin d’être satisfaisante, reconnait le président IBK, ajoutant qu’il faut continuer à équiper et former nos soldats.

Remettre le pays dans le sens de la marche

Le Mali sortira de cette crise. Ce n’est pas pour autant  que les problèmes seront finis. Pour le Président IBK, ce n’est pas en se tirant dans les pattes qu’on fait du bien au pays. Président de la République et par conséquent président de tous les Maliens, le Président IBK se place au-dessus de la mêlée et explique qu’il n’a pas d’opposition et ne compte exclure personne dans la bonne gestion du pays.

C’est à ce titre qu’il expliqué, également le sens de la responsabilité que les Maliens lui ont confiée en l’élisant à la tête du pays, il y a juste deux ans. Ramener la paix, la sécurité sur tout le territoire permettant aux Maliens d’aller et venir librement, remettre le pays dans le sens du développement, tel est le mandat des Maliens à lui confié en tant que président de la République. La mission, est certes difficile, reconnait-t-il, mais pas impossible à relever.

Pour lui, si en deux ans, beaucoup de choses ont pu être réalisées, l’avenir réserve bien de bonnes surprises. L’économie est en redressement et les autorités misent sur le secteur agricole pour booster le développement. Pour le Président IBK, c’est bien vrai que le Mali a de l’Or, mais, la principale ressource qui ne risquera pas de tarir, c’est la terre. L’agriculture est un secteur prometteur pour le Mali, a-t-il expliqué. C’est pourquoi  15% du budget national sera alloué à ce secteur dont le rehaussement permettra d’accroître la production et de maintenir sur place les candidats à une aventure hasardeuse et dangereuse sur les côtes européennes.

Faire du Mali une destination prisée, tel est l’objectif des nouvelles autorités du pays qui, malgré les nombreuses incertitudes liées à la crise, multiplient les chantiers.

Ce bilan à mi-mandat est apparu, en quelque sorte, positif. L’espoir est permis dans tous les domaines : sécurité, sport, économie, logement, emploi… Et nous espérons que l’appel du président IBK appelant tous les Maliens à faire front commun contre les ennemis du Mali, sera entendu.

Tiémoko Traoré

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