Mali: Pendant que le sud se querelle, le nord recrute

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Il devient urgent pour la classe politique malienne à Bamako de s’entendre pour intervenir au nord du pays où les groupes armés grossissent leurs rangs. Avec même des enfants.

Milicien d'Ansar Dine à Gao, nord du Mali, 20/06/2012, REUTERS

Décidément, le bout du tunnel est encore loin pour le Mali. Malgré les différentes tractations et actions entreprises jusque-là pour juguler la double crise institutionnelle et sécuritaire, rien ne semble se dégager de concret qui puisse permettre aux Maliens de retrouver la paix.

Taire les divergences

L’horizon est bouché par des querelles d’individus au détriment des intérêts de la République. On constate que les deux acteurs-clés de la transition, le président par intérim, Dioncounda Traoré et le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, sont de plus en plus critiqués au grand jour à l’intérieur du Mali comme à l’extérieur.

La divergence des points de vue dont font preuve les Maliens, sur des questions essentielles comme l’envoi de la Force en attente de la Cédéao au pays de Modibo Keïta, n’est pas de nature à faire avancer les choses. Loin s’en faut. Elle contribue à aggraver la situation et à prolonger la souffrance des Nordistes.

Or, face à un tel péril national, la sagesse voudrait que l’on fasse fi des divergences et que l’on fasse l’union sacrée autour de l’exécutif pour endiguer le péril. Et c’est dommage que les Maliens dont la solidarité est reconnue au-delà des frontières du Djoliba, ne puissent pas trouver un modus vivendi qui puisse leur permettre de recouvrer le Nord et organiser des élections libres et transparentes pour ramener la paix.

Sanogo doit se frotter les mains

On pensait que le silence du capitaine Amadou Sanogo constituerait un déclic dans la résolution de la crise. Mais, visiblement, cela n’augure rien de bon. C’est plutôt un silence lourd de sens car l’homme, à ce que l’on dit, continue à tirer les ficelles depuis son sanctuaire de Kati.

Et c’est pourquoi d’ailleurs, le gouvernement de Diarra brille par son incapacité à apporter la moindre solution à cette crise qui n’a que trop duré.

La dernière réunion du Groupe de contact de la Cédéao sur le Mali, tenue à Ouagadougou le 7 juillet 2012, intime l’ordre aux acteurs maliens de former un gouvernement d’union avant le 31 de ce même mois, ce qui est révélateur du climat de méfiance et de suspicion qui règne au sein de la classe politique malienne.

Et force est de constater, au grand dam de la Cédéao et de certains Maliens, que c’est le souhait du capitane Sanogo qui est en train de se réaliser. Lui qui n’a jamais porté dans son cœur le président par intérim et qui ne veut voir aucun soldat étranger sur le sol malien, doit probablement se réjouir de la situation à laquelle on assiste aujourd’hui.

Pendant ce temps, au nord, on enrôle

Comble de malheurs pendant que les autorités de Bamako se livrent à des querelles d’individus et de chiffonniers, les groupes armés qui occupent le Nord recrutent et forment des enfants soldats. Des gamins qui avaient leur avenir devant eux, sont et seront ainsi enrôlés et endoctrinés aux préceptes djihadistes.

Et Dieu seul sait ce dont ils seront capables en termes d’actes ignobles à l’encontre de leurs frères et sœurs. A force de s’opposer à tout et de ne rien faire, les autorités de Bamako sont en train de favoriser la naissance d’un nouveau sanctuaire pour les terroristes de la pire espèce. L’usage des enfants soldats est le summum de la cruauté en matière de guerre.

Espérons que la Côte d’Ivoire qui va remplacer l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies, accélèrera le processus d’intervention militaire au Mali. Cela, afin de mettre un terme aux ambitions malsaines de ces mouvements terroristes qui sèment la terreur au Nord du pays.

Mais en attendant que cela soit concrétisé, l’on peut sans risque de se tromper, affirmer que le Mali constitue, pour l’heure, une quadrature du cercle. La Cédéao aura essayé plusieurs stratégies pour dénouer la crise, en vain. Les acteurs maliens ne semblent pas vouloir jouer le jeu.

Dabadi Zoumbara / slateafrique.com – 11/07/2012

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12 COMMENTAIRES

  1. Pour le cla du fid en relation ave le trap on bien…Tu n’as rien compris? Et pour tant je viens d’émettre la réflexion la plus intelligente, comparativement aux autres postées en lien avec cet article…

  2. Le silence du capitaine Sanogo n’augure rien de bon.Malgre tout il est l’homme du jour.Son avis est necessaire dans la construction du pays.La reorganisation,la restructuration et le renforcement des capacites de defense et securite doiventetre confier aux membres de la junte pendantque le Premier ministre s’attaques aux autres maux qui minent le pays.Il faut remettre l’Etat sur ses pieds et en deuxieme position la liberation du nord du pays.Le temps n’est pas de notre cote.

  3. Pour la securite de gao contre le groupuscule apatride du mnla la jeunesse de gao doit aller a l ecole du mujao.il ne faut plus accepter ces pyromanes a gao.Bamako n est plus un recours pour nous.

  4. Bko n aura plus de contrôle du nord
    C est fini les terorists recrutent à 600,000f / mois les Jeunes de GAO
    les premier 1500 hommes ont fini leur training il y’a 2jrs
    En traînant sur le nord il devient impossible de le récupérer
    Ils st 10 fois plus fort qu avant en hommes surtout
    Ts les nordistes st avec eux including mois même
    Ils ont beaucoup d’argent d ou ils finiront par avoir la population trahi
    Un gvnmt de merde

  5. Il y a deux types de maliens aujourd’hui je m’escuse du terme mais il faut le dire: les maliens dignes et les maliens indignes. les maliens indignes sont ceux qui pensent que c’est l’extéreur qui peut venir règler notre problème à nous seulement à nous maliens. je pèse mes mots c’est vraiment indigne d’un descendant de Tiéba, Babemba, Soundjata… qui ont préféré la mort à la honte.

    • Cher compatriote…SOW l’heure est grave bon nombre d’entre nous ici se trompe de cible en ne visant que les leaders actuels de cette transition… Sanogo et le P M….cependant tous enssemble nous devrions serrer nos coudes afin de venir a bout de cette malencontreuse aventure dont notre pays fait l’objet presentement et cela par la faute de ces memes gences aujourdhui qui pronnes une intervention extra malienne. Evidemment c’est pas pour le Mali qu’ils veulent cela mais plutot pour foutre le pays dans la merde tout en sachant comment ces forces internationales en question agissent une fois sur place.Elles obeirons de facto a une autre entité et surtout allant a l’encontre des interets du Mali.Mais helas ils s’en fichent. Par ils je fais allusion aux personnes suivantes;alpha ..att en plus des personnes qui les ont aider dans cette gestion desastreuse que nous connaissons aujourdhui.
      QU’ALLAH BENISSE MON MALI

  6. Pour normaliser la situation malienne,il est urgent d’éloignés le capitaine Sanogo et ses affidés du Mali, voire, les faire de cibles qu’il faut éliminer un à un comme le fait les Israéliens à l’ennemi. Au nom de la paix , de l’unité et de la stabilité du pays aucun sacrifice n’est important. Il faut le dire, ça va choquer, mais c’est la vérité, le capitaine Sanogo est dans l’ombre du PM et tisse sous-main tous les malheurs du pays. Gouvernement d’union ou pas, tant que CMD reste comme premier ministre, il y aura toujours la main invisible de Sanogo. Les choses sérieuses se préparent avec la force spéciale de sécurité sous l’unique autorité du PM et n’a de compte à rendre qu’à lui. Un aure “machin” des deux.

    • je vous signale après un voyage d’une semaine à Gao que Ançar Dine assure la sécurité des populations la bas et les mettent dans les conditions que même l’Etat Malien ne faisait pas. ils escortent les voyageurs et ont chassés les rebelles du MNLA qui se sont transformés maintenant en délinquants qui volent sur les routes de voyage. la seule force présente dans la ville de Gao est Ançar Dine.

      • vous vous trompez lourdement, les forces qui tiennent aujourd’hui la ville de Gao, sont bien le MUJAO. même si certains sont tentés de dire bonnet blanc =blanc bonnet, nous nous préférons le MUJAO à Ansardine.

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