Le Mali otage d’IBK : Le réveil tardif d’un peuple bluffé et méprisé

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Le président malien Ibrahim Boubakar Keïta lors du G5 Sahel au palais présidentiel à Bamako, le 2 juillet 2017. © REUTERS/Luc Gnago

Plus le temps passe, plus les Maliens se rendent à l’évidence : Ibrahim Boubacar Kéita ne sera jamais la hauteur de l’espoir qui a favorisé son plébiscite en 2013. Il n’est pas capable de tenir aucune de ses promesses de campagne parce qu’il n’a pas de vision politique pour cela. Pis, aujourd’hui, il veut vider la démocratie malienne de son contenu pour satisfaire ceux qui ont pris les armes contre la patrie avec le soutien de la France.

«Nous sommes tous tombés dans le panneau. Bravo l’artiste IBK». Telle est la réaction d’un intellectuel de la diaspora malienne à une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux et qui met en évidence l’échec patent de l’actuel locataire de Koulouba

«Très fort ! C’est un homme politique français qui a été le premier à me mettre la puce à l’oreille. Je ne l’ai pas cru. Mais, les faits lui donnent raison aujourd’hui… IBK n’est pas là pour nous, mais pour sa famille et pour des forces occultes», se rappelle-t-il.

Et comme lui, nous sommes nombreux aujourd’hui à nous interroger comment il a su franchir tous les échelons du pouvoir jusqu’à la magistrature suprême ! Pour ce qui est de son élection à la présidence de la République, il est clair aujourd’hui qu’il a bluffé le peuple en leur donnant des fausses mais fermes  assurances sur leurs préoccupations de l’époque : insécurité, reconquête de l’intégrité territoriale, réaffirmation de l’autorité de l’Etat, lutte contre la corruption, des emplois et une meilleure gouvernance pour lutter contre le chômage et offrir à ces concitoyens une vie décente

Assuré par une fausse fermeté (affichée pendant les années passées à la Primature, (4 février 1994-14 février 2000), ceux-ci ont massivement cru à un homme qui s’est toujours présenté à eux dans son boubou de fidèle musulman «Kankelentigui», homme de parole ! Mais, aujourd’hui, nous comprenons que c’était juste une couverture pour prendre le pouvoir, prendre sa revanche sur la vie (une longue traversée du désert après la perte du perchoir en 2007) et les Maliens. Au niveau du respect des promesses de campagne, c’est presque du zéro pointé !

Otage de la France et de son clan

Arrivé au pouvoir en septembre 2013 après l’occupation d’une grande partie du territoire malien par les djihadistes, le président Ibrahim Boubacar Kéita avait promis aux Maliens de se débarrasser le pays de ces envahisseurs. Mais au bout de quatre ans de guerre, c’est son régime qui est plus que jamais menacé par réseaux terroristes qui ne se ménagent pas pour déstabiliser le Mali en semant l’horreur partout dans le pays.

Et qui plus est, il n’est jamais parvenu à se défaire de l’emprise de la France à cause certainement de son ami Tomi, le Corse impliqué dans des scandales financiers dans l’Hexagone.

Ce qui contraint IBK, pour sauver son régime, de s’accommoder de la présence des forces internationales, notamment la Minusma et Barkhane. La sécurité n’a jamais été autant un défi pour le Mali qu’aujourd’hui. Même pas aux pires moments de l’occupation des rebelles et des jihadistes…

La dignité et l’honneur des Maliens, la lutte contre le terrorisme, la sécurité des Maliens et de leurs biens ont presque éclipsé dans le projet de société (si l’on peut le qualifier ainsi encore) d’IBK, l’indispensable relance à travers la lutte contre le chômage et la corruption.

«Alors que l’armée malienne essuie des revers face aux djihadistes et que les initiatives politiques du président malien ne prospèrent pas, une chose demeure palpable : les terroristes continuent de dicter leur loi à Ibrahim Boubacar Kéita, quatre ans après son arrivée au pouvoir», décrivait récemment un confrère Béninois (beninmondeinfos.com).

Loin de pouvoir redonner à ses compatriotes l’honneur et la dignité promis, l’actuel locataire à aussi échouer à redonner à son pays sa crédibilité internationale. Ses partisans continuent bien sûr à surfer un relatif succès (au niveau de l’organisation) du sommet Afrique-France de janvier 2017 et le leadership affiché au niveau du G5 Sahel (un autre mirage). Mais, reconnaissent de nombreux diplomates maliens et étrangers, «l’attention pour le Mali a vraiment baissé dans les opinions nationales, surtout en occident, via les médias».

Ce qui ne les surprend pas d’ailleurs d’autant plus qu’il est évident pour eux que nous n’avons «plus de pilote à bord». Et comme nous le rappelait un diplomate malien en poste dans un organisme international, «il n’y en avait pas depuis longtemps. Mais, c’est pire maintenant car IBK est la pire des marionnettes qui ont dirigé ce pays».

Et de s’interroger : comment l’on peut facilement perdre la confiance des citoyens ? Parce qu’il a réussi à les bluffer alors qu’il n’a aucune vision de sa mission, de ses responsabilités. Et aujourd’hui, voyant leur pays dans une impasse structurelle, les Maliens ont compris qu’ils ont misé sur le mauvais cheval.

«Il ne m’a jamais convaincu depuis le départ. Je l’avais dit aux collègues, et personne ne me croyait. Aujourd’hui, ils me disent tous que j’ai eu raison. J’ai toujours évoqué son manque de vision et de programme politique cohérent. Il a surfé sur les besoins urgents des populations, notamment la sécurité, la lutte contre la corruption et l’impunité», a ajouté notre interlocuteur en analysant les raisons de la faillite du régime IBK.

«Plusieurs personnes pensaient qu’il allait immédiatement ligoter les rebelles pour les amener à Bamako. Les Maliens ont toujours vu en lui un homme de poigne, intraitable sur les questions d’autorité de l’Etat et de souveraineté nationale. Ils s’attendaient donc à ce qu’il mette tout le monde au pas, surtout pendant les négociations pour obtenir un accord», a-t-il poursuivi.

Malheureusement, acculé par la France et l’Algérie, il a tout a accepté, il a courbé l’échine, il a abdiqué. «En fait, les négociations étaient faites par les étrangers à la place des Maliens (gouvernement et groupes armés) écartés des vraies discussions secrètes. Ainsi, les autres pays ont défendu leurs intérêts à travers l’Accord, notamment la France et l’Algérie», a indiqué notre interlocuteur.

 

Jamais la paix sans en accord à la mesure de nos moyens

Et le diplomate de marteler sa conviction que, «tant qu’on ne signera pas un accord dont le financement reste dans les possibilités financières du Mali, il n’y aura pas d’équilibre, donc pas de paix et de stabilité durables».

Et curieusement, au lieu d’aider leur «otage» frappé d’autarcie à recoller rapidement les morceaux et à reprendre la main sur sa gouvernance, son parti et sa majorité tombent dans l’arrogance et le confortent dans son déni de la réalité. La preuve, ce sont les menaces proférées la semaine dernière par les responsables du RPM lors d’une conférence de presse-meeting sur la révision constitutionnelle au Palais des Sports «Salamatou Maïga» de l’ACI 2000.

«Il ne s’agit pas de battre le pavé contre le projet de révision constitutionnelle. C’est contre le président IBK que cette opposition aujourd’hui est remontée. Il y a de la haine… Les gens aujourd’hui s’insurgent contre le président IBK… un président démocratiquement élu… On ne veut pas donner l’occasion aujourd’hui à l’opposition de conduire le pays à la déstabilisation des institutions», a déclaré à RFI (entretien diffusé le 13 juillet 2017) Me Baber Gano, ministre des Transports et Secrétaire général du RPM.

A propos de cet accord pour la mise en œuvre duquel la réforme constitutionnelle est aujourd’hui imposée aux Maliens, combien de ministres ou de cadres du Mali ont pu fouler le sol de Kidal depuis sa signature ? Est-ce que le drapeau du Mali flotte dans ce no man’s land malgré la mise en place des autorités intérimaires ? Entre autres…

Dans cet entretien, Me Gano avait aussi cru bon de rappeler, «…les engagements internationaux doivent être pris en compte. Et le président est ferme sur cela». Les Maliens s’attendent plutôt à ce que Koulouba sonne la fin de la récréation et affiche enfin sa fermeté vis-à-vis des Mouvements armés, notamment les composantes de la CMA  qui naviguent aisément entre la rébellion et le terrorisme !

Et il aurait dit le faire depuis les négociations d’Alger en refusant de signer tout ACCORD avant que les rebelles ne déposent les armes et soient cantonnés pour isoler les réseaux terroristes exclus du processus de paix et de réconciliation !

Cet espoir de fermeté à l’égard de ceux qui ont pris les armes contre la patrie est l’une des raisons du plébiscite d’IBK par les Maliens! Mais la désillusion fut terrible parce qu’il a juste courbé l’échine face aux rebelles parrainés par la France !

«A un an de la fin de son premier quinquennat, IBK risque  de laisser le Mali plus fragile qu’il ne l’était à sa prise de pouvoir au cas où il ne rempilait pas», a conclu notre confrère du Bénin.

Rempiler ! IBK est malheureusement sur la voie car il se dit candidat à sa propre succession malgré un bilan chaotique et une santé chancelante le condamnant à multiplier les «visites privées» chez sa marraine, la France. Il fait donc fi du désamour croissant entre lui et le peuple malien qui l’avait plébiscité (77,6 %) en 2013.

Et ce n’est pas évident que le peuple se laisse une fois de plus émouvoir par des larmes (plus de faiblesse et d’émotion) et tromper par les Inch Allah !

Hamady Tamba

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3 COMMENTAIRES

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  2. L’inculture de la politique intérieure et l’ analphabétisme de la population sont les problèmes majeurs de la société malienne .
    Nous avons trop de GAOU ,comme disent les ivoiriens,dans notre pays.
    Une situation qui explique la réussite d’Ibk qui est tellement éveillé qu’ il a passé une bonne partie de sa vie en occident depuis très jeune.
    Ceux qui suivent assidûment l’ actualité politique du MALI depuis MARS 1991 savent qu’ Ibk n’est pas ce qu’ il prétend être :un homme à poigne.
    Avec le choix de deux premiers ministres avant Ibk,ALPHA OUMAR KONARE voulait :
    1~favoriser le décollage économique particulièrement atteint par le régime militaire et clanique de MOUSSA TRAORÉ .
    Le premier ministre younous touré économiste de la BCEAO était incontestablement l’homme indiqué.
    2~Une rébellion estudiantine s’est invité au tout début du mandat obligeant le président à y accorder une plus grande attention au détriment de l’ économie.Il a crû le traiter avec plus de dialogue d’où la désignation de sekou Sow homme politique calme et réconciliant après la démission regrettée de son prédécesseur qui se voyait empêcher de mener à souhait sa mission de redressement de l’ économie.Le choix de Sow s’est révélé une erreur puisque la guérilla estudiantine s’est encore accéléré.
    ALPHA OUMAR KONARE n’avait d’autres choix que de choisir un homme à poigne.
    Les cadres,au sein du parti remplissant les critères,ne manquaient pas.
    BOUBACAR SADA Sy est l’un d’eux.
    Mais il a préféré le mettre au ministère de la défense aussi particulièrement en rébellion au sein de ces hommes de rang et choisir IBRAHIM BOUBACAR KEITA son ancien directeur de campagne adjoint pour mener cette mission qui l’a accompli avec brio,SOUMAILA CISSE se chargeant de l’ économie également accompli avec brio.
    Dans l’exercice de sa mission Ibk a développé des relations douteuses avec la famille BONGO ONDIMBA qu’ il a connu durant la visite de ce dernier au MALI en 1995 qui lui a présenté TOMI.
    Ce lien développé avec TOMI a t’il contribué à favoriser la brouille avec ALPHA OUMAR KONARE?
    Ou la découverte d’un nombre élevé de fonctionnaires milliardaires révélé sous sa primature?
    A constater qu’ ALPHA OUMAR KONARE s’était entièrement consacré à la politique internationale réservant l’ intérieur à son premier ministre .
    Le choix du président ALPHA OUMAR KONARE pour lui succéder ne pouvait naturellement se porter sur un homme de confiance qui l’a énormément déçu .
    Il lui a demandé de démissionner,il a refusé.
    Un bras de fer s’est engagé entre le président et son premier ministre .
    Il a fallu l’intervention d’un ministre français pour qu’Ibk accepte de rendre le tablier à son successeur MANDE SIDIBE .
    Ibk ne s’est pas contenté de défier son président,il a autorisé ses thuriféraires à lancer la rumeur de modification de mandat espérant ternir son image.
    Aussi jusqu’à son investiture en 2013,l’image d’un homme trahi et jeté par ALPHA OUMAR KONARE a été cultivé par Ibk et ses amis fossoyeurs des deniers publics .
    Il suffisait de constater la popularité d’Ibk au près de la couche affairiste de Bamako pour comprendre qu’ Ibk n’est pas ce qu’ il prétend.
    L’ homme de poigne qu’ il prétend être était inspiré par ALPHA OUMAR KONARE.
    Le constat est là,incontestable.

    • mon cher IBK a défie tout le monde qu’il n’ a jamais détourné un francs de l’ETAT ni de l’opposition ni de la société civile n’a pu dire le contraire voila pour quoi moi je lui fait confiance .

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