Mali-Maroc : Un mémorandum de coopération sur la migration

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Le ministre Yaya Sangaré et le Marocain Abdelkrim Benoutiq signent le mémorandum

L’entente vise à renforcer les relations entre les deux pays dans le domaine du partage des acquis et des expériences dans la gestion des affaires des communautés résidant à l’étranger.

La migration est un phénomène tant transversal que transnational. Sa gestion optimale et efficace nécessite l’union des efforts des Etats. C’est dans cette dynamique que le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Yaya Sangaré et le ministre marocain délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires migratoires, Abdelkrim Benoutiq, ont procédé, hier dans la salle de conférence dudit département, à la signature d’un « Mémorandum d’entente de coopération en matière de gestion des politiques migratoires entre le Mali et le Maroc ». En visite de deux jours dans notre pays, le ministre marocain était accompagné de l’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri.

Ce mémorandum d’entente vise à mettre en place un cadre de coopération entre les deux pays. Il permet, d’une part, le partage des acquis et des expériences dans les domaines de la gestion des affaires des communautés résidant à l’étranger ; et d’autre part, leur mobilisation pour le développement des deux pays ainsi que l’accompagnement visant une meilleure intégration éducative, culturelle et sociale des communautés marocaines et maliennes.

Premier à s’exprimer, le ministre Abdelkrim Benoutiq a indiqué que les relations maroco-maliennes sont très anciennes, chargées d’histoire exceptionnelle. «Elles sont, chaque fois, renforcées par le lien d’amitié, de fraternité et d’estime réciproque entre Sa majesté le Roi Mohamed VI et Son Excellence Ibrahim Boubacar Keïta», a-t-il déclaré. Ces relations, a-t-il poursuivi, ont été renforcées dernièrement à l’occasion des deux visites effectuées par Mohamed VI dans notre pays, en 2013 et 2014. La dernière a été marquée par la signature de 17 accords, couvrant des secteurs aussi variés que l’agriculture, l’éducation, la santé, l’investissement industriel. «Ma visite s’inscrit dans cette orientation, à savoir renforcer le lien historique, le lien d’amitié, la coopération bilatérale pour que demain se transforme en un pivot, en exemple de coopération subsiste», a souligné le ministre marocain. Selon M. Benoutiq, ce mémorandum est un acte fort, un cadre indispensable qui permettra d’échanger des informations afin de mieux servir nos deux communautés résidant à l’étranger. « Oui un cadre qui nous permettra demain de travailler ensemble », a indiqué l’illustre hôte. Dans la même veine, le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine a, lui aussi, magnifié les liens d’amitié et de fraternité entre nos deux pays. « Nos relations ont toujours été excellentes et elles sont inscrites dans l’intérêt de nos deux peuples», a-t-il témoigné, ajoutant que cette visite de son homologue marocain «s’inscrit donc dans le cadre de notre engagement commun en matière de gestion de la migration». Un sujet d’intérêt commun dont la gestion nécessite le renforcement de la coopération bilatérale et le partenariat entre nos deux pays, «parce que les enjeux migratoires actuels s’expriment en termes d’opportunités, mais également en termes de défis réels».

Pour le ministre Yaya Sangaré, les dirigeants sont interpellés et doivent faire en sorte que la migration soit un pilier de développement économique, social et culturel. Il a remercié le royaume du Maroc, singulièrement Sa Majesté le Roi Mohamed VI, pour toutes les actions engagées depuis 2013 en faveur des migrants subsahariens vivant au Maroc. Il a aussi remercié le Roi pour avoir conduit l’élaboration du pacte mondial sur la migration sûre, ordonnée et régulière. Un pacte qui, de l’avis du ministre Sangaré, constitue un engagement fort de toute la communauté internationale dans la gouvernance mondiale de la migration.

«Quant à mon pays, pays départ, de transit et, de plus en plus, d’accueil, nous avons vite perçu la nécessité de faire de la gestion de la migration une priorité nationale, à travers une volonté politique affirmée qui s’est traduite dans les faits par des réformes institutionnelles importantes et par la conception d’outils et de stratégies efficaces pour répondre aux enjeux migratoires», a déclaré le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine. Et d’ajouter : «Notre pays dispose d’une diaspora fortement engagée dans le processus de développement national. Sa contribution se matérialise par des transferts de fonds importants et aussi par son expertise intellectuelle et technique dans le cadre du renforcement des capacités».

En appui à cette affirmation, Yaya Sangaré a rappelé que les transferts de la diaspora malienne s’élevaient, en 2017, à 538 milliards de Fcfa, selon la Banque mondiale.

Bembablin DOUMBIA

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