Mali: l’opposition continue de dénoncer le scrutin du premier tour

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Le Front républicain, qui regroupe 18 candidats à la présidentielle ou leurs représentants, ne démord pas : le scrutin présidentiel du premier tour est « un coup d’Etat électoral ». Ils étaient regroupés mardi 7 août à Bamako avec quelques milliers de leurs partisans.

Dans la principale salle du palais de la Culture de Bamako, toutes les 3 000 places sont occupées. Les 18 candidats ou leurs représentants galvanisent le public. « Je pense et je suis convaincu aujourd’hui que le changement est possible avec ce que je vois », estime Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, vice-président du parti La Convergence pour le développement du Mali (Codem), qui a présenté un candidat à la présidentielle

Originaire du nord du Mali, et par ailleurs président d’un groupe armée, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun révèle ce qu’il considère comme un cas de fraude avérée dans une localité de la région de Tombouctou lors du scrutin du premier tour de la présidentielle. « Les urnes ont été bourrées à Goundam. Et je défis n’importe quel juge constitutionnel de m’apporter la preuve qu’il y a eu une élection », lance-t-il.

« Une dictature de la fraude »

« La rencontre d’aujourd’hui, c’est à la demande du peuple malien. Ces élections, les résultats proclamés ne représentent pas la voix du peuple. Le peuple veut qu’on lui restitue son résultat. Là où il y a eu du bourrage d’urnes, il y a eu de la manipulation des résultats. Des bourrages d’urnes, des achats de conscience à ciel ouvert. Ce sont des pratiques qui peuvent amener notre démocratie à régresser. Donc nous nous levons aujourd’hui comme un seul homme pour dire que nous aimons notre pays. Ce que nous avons en commun, c’est la patrie, c’est le Mali. Et le Mali aujourd’hui connait la démocratie depuis 1991. Ce sont des Maliens qui ont donné leur vie pour que nous puissions connaître la démocratie. On ne saurait permettre à un régime de venir mettre en péril cette avancée démocratique. C’est l’objet de la rencontre du jour. Aussi alerter la communauté internationale pour dire que les élections qui se sont passées au Mali le 29 juillet ne se sont pas passées dans les conditions de transparence requise », estime Abdramane Diarra, président de la jeunesse de l’Union pour la République et la démocratie (URD), membre de la coalition.

Dans son discours, Soumaïla Cissé, arrivé second au premier tour de la présidentielle, a dénoncé « une dictature de la fraude » lors du scrutin. L’opposition demande en outre le départ du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, chargé d’organiser ces élections, ainsi que la publication des résultats, bureau de vote par bureau de vote, pour pouvoir vérifier les chiffres. Plusieurs recours ont été déposés devant la Cour constitutionnelle.

La majorité se défend d’avoir commis des fraudes 

Mais pour Mahamadou Camara, porte-parole du candidat Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ces accusations de fraude ne sont pas justifiées.

« Nous avons assisté à l’une des élections les plus transparentes de toute l’histoire démocratique du Mali. Nous avons une nouvelle loi électorale qui est une coproduction de l’opposition et de la majorité. Nous avons un fichier qui a été audité par un organisme indépendant qui a été accepté par tous, donc un fichier consensuel. Nous avons de nouvelles cartes d’électeur qui ont été produites et mises à disposition des citoyens sur la base de ce même fichier. Nous avons accepté la présence d’observateurs internationaux au moment de la centralisation. Et je rappelle que dans chaque bureau de vote, l’opposition est représentée par des assesseurs et des délégués qui ont signé des PV de dépouillement. J’ajouterai pour finir sur ce point que la Céni est présidée par un membre de l’opposition et a des membres en son sein. Par conséquent, je ne vois pas où est la fraude. Il s’agit de manœuvres dilatoires. Les gens sont de mauvaise foi. Ils essaient de déstabiliser le pays. Et cela, je pense que les Maliens ne l’accepteront pas et sauront le leur dire clairement lors du vote le 12 », estime le porte-parole.

Quoi qu’il en soit, les organisateurs du meeting ne le cachent pas, ils ont aussi le regard tourné vers la Cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle. Ce qui fait que dans le public, certains pensent déjà aux batailles futures : « Les batailles, c’est qu’il faut que la loi soit respectée, il faut que les votes s’organisent normalement », déclare l’un d’eux. « On souhaiterait qu’il y ait des bonnes élections bien entendu le 12. Il y a des pratiques qu’il ne faut jamais reprendre », estime un autre. Le meeting s’est déroulé sans incident, avec un service de maintien d’ordre très professionnel.

Par RFI Publié le 08-08-2018

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5 COMMENTAIRES

  1. Notre Soumi national peut toujours sortir comme super-vainqueur, c’est à dire comme le plus grand vainqueur de ce second tour, mais àla seule condition qu’il décide d’honorer tout le Mali et rester du coup éternel dans l’histoire de la démocratie universelle en acceptant sa défaite, dignement, de la meilleure des façons, comme à sa dernière fois lorsqu’il s’est rendu au domicile d’IBK, alors vainqueur. Cette façon, la plus élégante de toutes, est, à n’en point douter encore moins nier, est la marque de fabrique privée de Son Excellence Soumaïla CISSE, mais qu’il nous faut, à nous Maliens, faire consolider soit par IBK, soit par Soumi lui-même, en tout cas par le prochain perdant de l’actuel scrutin. Ainsi, tous ceux qui sont fiers d’être Maliens, comme moi-même, se vanteront de cette marque démocratique alors historique, inventée de toutes pièces par Son Excellence Soumaïla CISSE.
    Vive la démocratie, Vive le Mali !

  2. On assiste tout simplement à une peur bleue de la vérité. Cacher cette vérité est futile car elle finira par triompher.

  3. 1 …L’opposition continue de dénoncer le scrutin du premier tour…” C’est encore diplomatiquement formulé, le “MUSALAKA” comme on le dit couramment chez nous, juste le temps pourque que M IBK le candidat PARTANT comprenne le message…!!!

    2- A défaut de tenir ses promesses électorales de 2013, donner à manger, soigner, sécuriser les Maliens, il ne s’est pas contenté de les tromper non plus, mais à la fin de les mentir, de les voler sans vergogne ce qui leur restait comme dernier recours de leur existence: LEUR VOIX…!!!

    3- Donc tout ce que les Maliens lui demandent c’est de plier bagages et de dégager avec les siens, qu’il s’en aille avec ce qu’il a pu voler avec sa famille et ses proches… Il n’était pas là lorsque des Maliens se sont sacrifés pour chasser la dictature. Certains acteurs sont encore là et les enfants de l’époque ont grandi et reprendront certainement le flambeau…Et comme on le dit aussi chez nous: “Le sac de piment a beau vieillir, il contiendra suffisament de substance pour faire externuer…!!!

  4. Publier les votes par bureau de vote, c’est simple et c’est transparent, voici la verite d’Allah!

    • Hypo¢rit€s, on avait vu ces Atlanti$tes se mobiliser pour le climat… mais ils sont visiblement en route vers les vacances… pour au moins 15 jours/3 semaines minimum…

      Ce n’est plus LaREM dans cet hexagone mais LaREV La Republique en Vacances…

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