Des membres de la Copam et de l’association Yeweroloton ont été condamnés à six mois de prison avec sursis pour troubles graves à l’ordre public le 21 mai dernier. C’est ce jour là que le président intérimaire Dioncounda Traoré a été violemment battu et laissé pour mort par les manifestants entrés dans le palais de Koulouba. Les six personnes jugées à Bamako sont accusées d’avoir organisé cette manifestation. Elles disent n’avoir rien à voir avec l’agression de Dioncounda Traoré.
Six mois de prison avec sursis, une peine modérée pour une accusation de trouble grave à l’ordre public, sanction pourtant qualifiée d’injuste par la Copam, la coalition des organisations patriotiques du Mali, et l’association Yeweroloton (les fils dignes en langue Bambara), qui s’estiment victime de machination.
Les deux mouvements sont accusés d’avoir appelé à la manifestation du 21 mai dernier et d’avoir attisé la violence des manifestants. Ce jour là, le président Dioncounda Traoré était lynché et laissé pour mort par ses agresseurs, en plein cœur du palais présidentiel.
La Copam et Yeweroloton ont soutenu le putsch militaire et ont demandé ouvertement à Dioncounda Traoré de quitter le pouvoir au terme des 40 jours d’intérim. Mais ils démentent être impliqués de prés ou de loin dans son agression, et nient toute implication dans la manifestation, comme le confirme Boubacar Boré, le président de Yewerenoton.
« Ce jour-là, Yeweroloton n’a pas marché. Nous n’avons pas appelé quelqu’un à marcher. Nous avons été reçus par le président Dioncounda à l’appel de son secrétaire général (…). Vraiment, la décision d’aujourd’hui nous met encore plus en colère ! Nous sommes condamnés sur quelque chose de faux ! »
L’agression du président Dioncounda a été filmée, des images circulent à Bamako. Les avocats des victimes se disent surpris qu’un procès des agresseurs directs ne soit toujours pas organisé.
Selon eux, il serait facile avec le film de découvrir les vrais coupables, et de disculper leurs clients. La Copam et Yewerenoton vont faire appel de cette condamnation.
RFI / mercredi 29 août 2012