La déclaration de politique générale, que M. Mara avait présentée à l’Assemblée nationale malienne le 29 avril, a fait l’objet de débats pendant près de 13 heures, avant d’être soumise au vote. Parmi les députés présents ou ayant donné une procuration, 121 ont voté pour, 22 contre, il n’y a pas eu d’abstention. L’Assemblée nationale malienne compte 147 élus au total, avec une majorité absolue pour le parti du président Ibrahim Boubacar Keïta, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et ses partis alliés.
Lors des débats, un député a accusé le gouvernement d’avoir acheté dans l’opacité un avion présidentiel à 17 milliards de FCFA (près de 26 millions d’euros), ce à quoi le Premier ministre a longuement répondu. Selon Moussa Mara, l’appareil a coûté 20 milliards de FCFA (près de 30,5 millions d’euros), en comptant les “frais d’achat, de transport et d’assurance”, et son acquisition était devenue nécessaire. L’avion acquis par l’ex-président malien Amadou Toumani Touré, renversé par un coup d’Etat militaire en mars 2012 et qui a ensuite formellement démissionné, était techniquement défaillant.
En présentant le 29 avril sa déclaration de politique générale aux députés, Moussa Mara avait appelé son pays à “sursaut national”, pour définitivement tourner la page de la crise politico-militaire ayant secoué le Mali pendant 18 mois entre 2012 et 2013.
Une intervention militaire internationale déclenchée par la France en janvier 2013 – et toujours en cours – a aidé à neutraliser en partie des groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du pays pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013. Sur la réconciliation nationale, qui stagne depuis des mois, M. Mara a promis que l’équipe de négociateurs “s’emploiera à aller rapidement” dans les discussions avec les groupes armés, dont la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres représentants des différentes communautés du Nord.
Depuis l’entrée en fonction du président Ibrahim Boubacar Keïta en septembre 2013, aucune négociation formelle n’a eu lieu entre le gouvernement et les groupes armés, alors qu’un accord préliminaire de paix signé en juin 2013 à Ouagadougou stipulait que des négociations devaient s’ouvrir dans les deux mois suivant la formation d’un nouveau gouvernement.
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